Cette séquence s’inscrit dans l’Unité UA.15 « Lire et présenter une saynète » ; elle porte sur le thème du monde de l’éducation et sur le genre théâtral, à travers la compréhension et la production de saynètes. 3 saynètes serviront d’illustrations à ces activités orales et écrites pour introduire une première sensibilisation au discours théâtral.
Ce travail relatif aux saynètes comporte les étapes suivantes :
La découverte d’un support oral puis de deux supports écrits en lecture, présentant des situations comiques.
L’appropriation des spécificités et des traits typographiques de la saynète et les caractéristiques des personnages.
L’emploi du discours direct comme outil essentiel dans un texte théâtral.
Le réinvestissement des acquis amèneront les élèves à produire une saynète en mobilisant les savoirs et savoir-faire appropriés.
Lire et produire une saynète⚓
Présentation de la séquence et documents à télécharger⚓
Compétence(s) ciblée(s)
C1 : réception-interactions-production orales.
C2 : lecture-compréhension des types de discours.
C3 : production écrite.
Savoirs, savoir-faire, savoir-être/attitudes à acquérir
Savoir-faire
Identifier une saynète à partir de la présentation (typographie) du texte.
Reformuler oralement les principales actions d’une saynète.
Identifier les caractéristiques du texte théâtral à travers la saynète.
Analyser brièvement l’organisation d’une saynète : scène, personnage, chute.
Relever les indices de la tonalité dans une saynète : comique, dramatique.
Jouer une saynète en utilisant les ressources suivantes : la voix, la respiration, le regard et la gestuelle.
Différencier le dialogue dans un texte théâtral du dialogue dans un texte narratif.
Improviser de courtes scènes sur des thèmes familiers.
Préparer une fiche de lecture d’une saynète.
Ecrire une saynète à partir d’un événement comique.
Attitudes
S’identifier à un personnage.
S’engager dans une action de collaboration avec les autres.
Savoirs
Le lexique lié au texte théâtral : chute, réplique, tirade, scène, monologue, didascalies, personnage.
Les spécificités d’une saynète : situation (lieu, début), chute, comique.
Les formes du comique : de gestes, de mots.
L’intonation
Prérequis
L’emploi de la phrase interrogative.
Stratégie d’enseignement-apprentissage
L’enseignant adoptera une démarche participative amenant l’élève à préparer ses activités orales en rapport avec l’organisation d’une saynète, ensuite à lire, à présenter et à produire une saynète afin de mieux comprendre son organisation.
Aider l’élève à improviser, à préparer et à jouer des saynètes sur des thèmes familiers.
Découpage en séances
Séance (Titre et durée) | Thème, place dans la séquence et très brève description |
séance 1 Production orale (La leçon d’orthographe) (50 min) | Au cours de cette séance, l’élève, en étudiant la saynète « La leçon d’orthographe » prendra connaissance de la structure et de l’organisation d’une saynète. Il découvrira les caractéristiques des personnages et la façon dont s’organisent les échanges verbaux. Il découvrira aussi le comique à travers ce genre littéraire. |
séance 2 Compréhension de la saynète (L’ogre) (50 min) | Lors de cette séance, et à partir d’autres texte, l’élève approfondira sa connaissance de l’organisation de la saynète : sa typographie, ses principaux procédés dramaturgiques (les différentes répliques, la didascalie, les personnages). Grâce à ces éléments essentiels à l’étude de la saynète, il s’appropriera les caractéristiques de ce genre littéraire, pour qu’il puisse participer à sa présentation et à produire un texte du même genre. |
séance 3 La structure de la saynète (Poil De Carotte) (50 min) | Par une variation d’exemples de saynète, l’élève s’appropriera ses procédés, comme l’intonation, les signes de ponctuation, la chute et le comique qu’il aura à réinvestir au cours de la séance de production écrite. |
séance 4 Le discours direct (50 min) | Cette séance développera l’usage d’un outil grammatical approprié à la saynète : le discours direct, afin de pouvoir l’utiliser dans les différentes situations de production orale et écrite. |
séance 5 Produire une saynète (50 min) | Il s’agit d’une séance de réinvestissement, dans laquelle l’élève aura à mobiliser les différents savoirs acquis au cours des séances précédentes et produira une saynète cohérente, respectant les règles d’écriture. |
Support et matériel
Enregistrement sonore, textes, documents audiovisuels, dictionnaire.
Modalités d’évaluation
Evaluation initiale (diagnostique) :
Entoure les phrases interrogatives.
Qui a fait peur à Marcel ?
Il arrête de souffler.
Mangeons-nous de la viande et de la banane pour ce diner ?
Est-ce que Jeanne va jouer avec les enfants sur la cour ?
Tu viens chercher les enfants !
Evaluation finale (bilan) et critères/indicateurs de réussite :
L’enseignant donne la consigne suivante : « Écrire une saynète de 7 à 10 répliques »
Contexte : annoncer à sa maman l’obtention d'une mauvaise note en utilisant le ton comique.
Préparer la mise en scène.
Les indications de mise en scène.
L’information donnée.
Les personnages.
La ponctuation.
Critères
Respect de la trame et des règles d’écriture d’une saynète.
Emploi correct des formes linguistiques.
Cohérence de la production.
Originalité de la production.
Indicateurs
L’élève utilise une typographie propre à la saynète.
Il introduit une dimension comique dans l’information présentée.
Il emploie correctement les formes linguistiques : les temps verbaux, le style direct.
Il produit une saynète cohérente sans contradiction.
Prolongements éventuels
Lire d’autres saynètes et de courtes pièces de théâtre.
Différenciation et adaptation aux élèves à besoins éducatifs particuliers
A l’oral, l’enseignant réservera une attention particulière aux élèves ayant des difficultés en lecture et en compréhension. Pour un élève qui bégaye, le fait de jouer oralement un rôle donné contribue à réduire sa difficulté de parole.
Mise au point pour l’enseignant
La saynète est une courte pièce de théâtre. Au plan de sa structure, elle fait intervenir un nombre restreint de personnages ; elle comporte des dialogues basés sur le jeu de rôles. En général, elle se termine par un passage comique, appelé « chute ». On peut avoir un comique de gestes (mimiques, gestuels...), de mots (jeux sur les mots) ou de situation (un état comique dans lequel se trouve un personnage). Les « didascalies » sont des indications scéniques qui précisent le contexte de l’action : le lieu, les gestes, les déplacements des acteurs, leurs attitudes, leurs actions. Elles sont mises entre parenthèses ou en italique.
L’étude de la saynète est considérée comme une activité qui peut aider les élèves à développer leur créativité ainsi que leur sociabilité à travers les interactions qu’ils analysent et qu’ils peuvent reproduire en présentant une saynète ou en la produisant.
Séance 1. La leçon d’orthographe⚓
Supports et matériel
Document sonore : « La leçon d’orthographe »
Matériels : un enregistrement si possible.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Annonce de l’objectif et vérification des prérequis | 10 min | L’enseignant procède à la vérification des prérequis relatifs à la phrase interrogative à partir des exercices proposés plus haut dans la présente séquence. Ensuite, il fait écouter ou il lit le titre de la saynète. Il leur demande de produire des hypothèses de sens. | Les élèves rédigent les exercices proposés par l’enseignant et ils écoutent le titre de la saynète puis font des hypothèses de sens. |
Temps 2 Mise en situation, première écoute | 10 min | L’enseignant procède à la lecture de la saynète en variant sa voix à chaque réplique. Il pose aux élèves les questions suivantes :
| Réponses possibles
|
Temps 3 Procédés de de la saynète | 20 min | L’enseignant fait écouter une seconde fois la saynète étudiée. Après cette lecture, il distribue le texte pour permettre aux élèves de prendre connaissance de son organisation. Ensuite il pose les questions suivantes :
L’enseignant fait travailler les élèves sur les sons : /u/ /i/ /e/ /é/. | Réponses possibles
|
Temps 4 Bilan | 10 min | L’enseignant fait jouer la scène par les élèves en duo et contrôle l’intonation, la succession des paroles. | À deux, les élèves font la représentation de cette saynète, en reprenant les différentes répliques du texte. |
Production attendue
Réponses aux questions.
Représentation de la saynète par duo.
Trace écrite pour l’élève
Une saynète est une courte pièce de théâtre, comique, avec peu de personnages. Elle présente des situations qui font rire, à partir des gestes que fait un personnage ou d’expressions comiques qu’il utilise. Le texte d’une saynète est différent d’un texte en prose ; les personnages prennent la parole l’un après l’autre dans un dialogue ou une conversation, sous forme de répliques, selon leurs rôles dans la pièce.
Évaluation et régulation
C’est la compréhension de la saynète qui est évaluée à travers les réponses ; une attention particulière est accordée à la prononciation, à l’intonation et aux réponses conformes aux répliques de l’interlocuteur.
Indicateurs pour l’évaluation :
L’élève prononce et articule correctement avec une intonation appropriée.
Il repère les éléments d’information et d’explication.
Il reformule correctement une information, en utilisant ses propres mots
Il utilise correctement le lexique élémentaire du théâtre.
Éléments de remédiation
Exercices de correction phonétique complémentaires.
Problèmes de compréhension orale et de construction de sens : lecture d’une saynète plus courte.
Séance 2. L’ogre⚓
Supports et matériel
La saynète « l’ogre »
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Vérification des hypothèses et mise en situation | 10 min | L’enseignant demande à la classe d’observer le titre de la saynète en vue de faire des hypothèses de sens. Puis, il leur pose les questions suivantes :
| Les élèves observent le titre du texte et ils font des hypothèses sur le texte à partir du titre lu. Réponses possibles :
|
Temps 2 Compréhension du texte | 15 min | L’enseignant vérifie les hypothèses sur le titre. Il demande de lire la saynète à haute voix, par duo (un élève joue le rôle de l’ogre et un autre celui du médecin). Il passe les consignes suivantes :
| Deux élèves lisent la saynète, l’un joue le rôle de l’ogre et l’autre le médecin. Réponses possibles.
|
Temps 3 Repérage des éléments de base de la saynète | 15 min | L’enseignant enchaîne :
| Réponses possibles :
|
Temps 4 Prolongement possible | 10 min | L’enseignant donne un exercice de prolongement de l’activité de lecture, en demandant aux élèves d’imaginer une autre suite de la saynète, oralement ou par écrit. |
Séance 3. Poil de carotte⚓
Supports et matériel
« Poil de carotte »
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Lecture de la saynète | 10 min | L’enseignant demande à deux élèves de faire un rappel de la séance 2 en mettant l’accent sur ce qui caractérise une saynète. Puis, il fait lire la saynète en leur demandant de se répartir en cinq groupes. On fait un tirage. Chaque groupe se fait représenter pour jouer le rôle d’un personnage différent. | Ils se répartissent en 5 groupes. Chaque représentant du groupe joue le rôle d’un personnage différent : Poil de carotte, Monsieur Lepic, Madame Lepic, le grand frère et la sœur. |
Temps 2 Compréhension de la scène | 20 min | L’enseignant relit la saynète tout en faisant une variation au niveau de sa voix dans le but de faire apparaitre le rôle de chaque personnage. Il donne les consignes suivantes :
| Réponses possibles :
|
Temps 3 Repérage des caractéristiques de la saynète | 15 min | Après la lecture, il passe les consignes suivantes aux élèves :
| Réponses possibles :
|
Temps 4 Restitution et bilan | 10 min | L’enseignant demande aux élèves de parler d’une situation comique qu’ils ont vécue en famille ou entre amis et où il y a une mauvaise compréhension des paroles de quelqu’un. Ils l’expriment sous forme de dialogue entre deux personnages. | Les élèves imaginent des exemples de situations comiques et les expriment oralement en reprenant un dialogue entre deux personnes. |
Production attendue
Repérage des éléments clés d’une saynète.
Formulation orale d’une situation comique vécue en famille ou entre amis.
Trace écrite pour l’élève
Au cours de cette séquence, tu apprends le vocabulaire de base du théâtre.
Comme tu l’as vu à la leçon 1, la saynète est une pièce de théâtre courte qui est destinée à être jouée par des acteurs, sur une scène, devant des spectateurs. Souvent, elle se termine par un événement comique : la chute.
Pour faire rire, on peut utiliser les gestes (grimaces, gestes qui font rire...), les mots, le caractère ou encore la situation.
Les répliques représentent tout ce qui est dit par les personnages, elles peuvent être de longueurs différentes, elles peuvent avoir diverses formes : un dialogue, un monologue (un seul acteur qui parle), l’aparté (lorsque l’acteur s’adresse aux spectateurs et non à un autre acteur).
Les indications scéniques ou didascalies précisent : le lieu, les gestes, les déplacements, les attitudes, les sentiments, les actions ou l’intonation des personnages. Elles sont en italique, ce sont des phrases simples au présent.
Évaluation et régulation (séances 2 et 3)
Critères :
Compréhension de l’organisation d’une saynète
Connaissance du lexique lié à la saynète.
Production d’une courte situation comique.
Éléments de remédiation
Séances 2 et 3 : L’enseignant évalue le niveau de compréhension des élèves en difficulté, il reformule certaines consignes non comprises.
Séance 4. Le discours direct⚓
Supports et matériel
Un corpus de phrases
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Phase de découverte | 5 min | L’enseignant prépare les élèves à la nouvelle notion « le discours direct » Il écrit au tableau le dialogue suivant et le fait observer.
| Les élèves observent les phrases écrites au tableau. |
Temps 2 Mise en situation | 15 min | Après l’observation des phrases, l’enseignant pose les questions suivantes :
L’enseignant varie les exemples de discours direct. Le directeur informe les professeurs : « une journée pédagogique sera organisée, mardi prochain, je vous y invite ». Il souligne le verbe « informer » et pose les questions suivantes aux élèves :
| Réponses possibles :
Réponses possibles :
|
Temps 3 Observation pratique | 10 min | L’enseignant fait travailler les élèves sur la place du verbe de parole :
Où est placé le verbe de parole dans ces deux phrases ? Il leur fait observer une autre liste de phrases.
Il leur demande :
| Les élèves observent les phrases puis répondent aux questions de l’enseignant. Réponses possibles :
|
Temps 4 Restitution et bilan | 20 min | L’enseignant écrit quelques exercices se trouvant dans la partie suivante. Il procède à des corrections et rappelle les règles de fonctionnement du style direct. | Les élèves désignés écrivent leurs réponses au tableau successivement et les autres corrigent les erreurs identifiées. |
Production attendue
Utilisation du discours direct adapté à des situations d’écriture variées
Utilisation des guillemets, des deux points dans un discours direct
Identification et emploi correct et varié des verbes de parole dans un discours direct
Trace écrite pour l’élève
Le discours direct est introduit par un verbe de parole pour présenter une réplique dans un dialogue.
Soit avant la réplique. Jean poursuivit : « Je suis content d’être là ».
Soit en phrase incise (au milieu de la phrase) : « Je suis content d’être là, poursuivit Jean, et mon amie aussi ».
Soit après la réplique. « Je suis content d’être là » poursuivit Jean.
Avec le discours direct, tu rapportes tes paroles ou celles d’une autre personne sans les modifier. Tu le fais en utilisant les guillemets ou les tirets (pour un dialogue).
Dans le discours direct, la personne qui prend la parole rapporte les propos selon son point de vue.
Le discours direct peut aussi être utilisé sans verbe de parole (dire, demander, interpeller).
Il est utile pour rapporter les discussions tout en allégeant la narration.
Évaluation et régulation
Mettez les guillemets « ... » et les deux points (:) à la place qui convient.
Le maitre dit à ses élèves vous allez réussir tous si vous travaillez bien.
Sara m’a dit je travaille dans cette usine depuis deux ans.
Le journaliste annonce Les jeux olympiques seront organisés par la Chine.
Il a déclaré Nous construirons de nouvelles écoles dans les campagnes.
Mon ami me promet Demain je t’apporterai deux histoires pour enfant.
Ajoutez un verbe de parole dans les espaces vides tout en suivant le premier exemple.
« Nous prendrions volontiers du thé » dirent-ils.
« Nous partirons demain » -----------------------(elles)
« Arrête immédiatement » ------------------------(il)
« Vas-y tout de suite ! » --------------------------(elle)
« Nous ne comprenons pas » ---------------------(ils)
Indicateurs pour l’évaluation :
L’élève identifie le discours direct
Il emploie correctement les verbes de parole dans un dialogue.
Il utilise les signes de ponctuation dans un discourt direct.
Séance 5. Produire une saynète⚓
Supports et matériel
Texte utilisé dans la séance 2 et 3, dialogue en annexe.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Récapitulation des séances précédentes | 5 min | L’enseignant annone l’objectif de la séance, pour préparer les élèves à la production d’une saynète, il fait une récapitulation sur l’organisation de ce type discours. | Ils mobilisent les acquis des séances précédentes sur les caractéristiques d’une saynète, aidés par la récapitulation faite par l’enseignant. |
Temps 2 Présentation de la situation de production | 10 min | L’enseignant demande aux élèves de lire le texte 4 en annexe. Après la lecture, il leur demande de se mettre en groupe de 4 pour le réécrire sous forme de saynète : Consigne : Ce texte est une ancienne histoire, il contient quelques dialogues. Imaginez un texte sous forme de saynète :
L’enseignant supervise la production des élèves, il passe dans chaque groupe en vue de vérifier s’ils ont bien compris les consignes. | Les élèves lisent l’histoire en annexe et se mettent en groupes de 4 pour planifier leur production collective. |
Temps 3 Planification de la tâche d’écriture et production | 20 min | L’enseignant aide les élèves à :
| Les élèves élaborent le travail individuellement puis collectivement, réplique par réplique. |
Temps 4 Restitution et appréciation des productions | 15 min | Il demande à chaque représentant des groupes de présenter le travail devant toute la classe. Il demande aux élèves d’apprécier les différents travaux en donnant leur avis sur :
| Chaque représentant de groupe présente le travail effectué, les autres élèves apprécient, expriment leurs points de vue en se basant sur des critères donnés par l’enseignant. |
Production attendue
La réorganisation du texte sous forme de saynète.
Trace écrite pour l’élève
Pour réécrire un texte narratif sous forme de saynète :
tu choisis les personnes ou les animaux à faire parler à partir des informations contenues dans le texte sous forme de récit ;
tu introduis des dialogues qui correspondent à ces parties racontées : la personne va utiliser la première personne; elle s’adresse à une ou à d’autres personnes directement ;
tu utilises les outils du style direct ;
tu rédiges une ou des phrases comiques.
Évaluation et régulation
Voir la consigne de la situation proposée.
Éléments de remédiation
Lors de la séance, l’enseignant note des erreurs de non-conformité au texte initial. Il fait reformuler ces contenus, car certains élèves peuvent avoir des difficultés de compréhension.
Annexes⚓
Séance 1. Texte : Leçon d’orthographe
Le papa fait faire une dictée à son fils.
— Papa : Les moutons passaient
— Laurent : Les moutons quoi ?
— Papa : Passaient. Les moutons passaient. Point à la ligne. Phrase suivante : Le charcutier fabrique du pâté.
— Laurent : Pas si vite. Le charcutier ?
— Papa : Fabrique du pâté.
— Laurent : (à voix basse pour lui) Tu parles d’un intérêt, la dictée. Je me doute que c’est pas le cordonnier qui fabrique du pâté.
— Papa : ça y est, tu as écrit ?
— Laurent : Pâté. Après ?
— Papa : Pierrot et son frère font des provisions chez la marchande.
— Laurent : (Se couchant sur la table) Ce que je trouve le plus marrant c’est quand je me couche sur la table, la tête sur le coude et l’œil au ras du papier… ça fait de grosses lettres énormes.
— Papa : Bon Dieu, tu peux pas te redresser et essayer d’écrire droit !
— Laurent : Chez qui font-ils des provisions ?
— Papa : Chez le marchand.
— Laurent : Tu avais dit la marchande.
— Papa : Si tu le sais, pourquoi me le demandes-tu ?
— Laurent : (à voix basse) J’ai dû faire des fautes. C’est sûr. Si j’en ai fait deux, il va me dire que j’aurai de la chance si je finis plombier…
— Papa : Tu as fini ?
— Laurent : Ouais.
— Papa : On ne dit pas ouais! … dans le ciel gris de l’hiver.
Patrick Cauvin, Monsieur Papa (1976)
Séance 2. Texte : L’ogre
— L’ogre : Ah docteur, ça ne va vraiment pas fort. Je sens comme un poids sur l’estomac et j’ai toujours envie de vomir. Si ça continue, il faudra que je me mettre au régime.
— Le médecin : Voyons, voyons, ne vous affolez pas. Ce n’est peut-être pas si grave que ça. Dites- moi ce que vous avez mangé ces jours derniers.
— L’ogre : Et bien, avant-hier j’ai croqué un gendarme, un coureur cycliste et une marchande de légumes. Tout bien frais et pas trop gras.
— Le médecin : Mais ce n’est pas vraiment ça qui vous a rendu malade. Et hier, qu’avez-vous mangé ?
— L’ogre : J’ai avalé une institutrice et quelques-uns de ces élèves. Je ne sais pas combien, ils sont tellement petits à cet âge-là !
— Le médecin : vous n’avez pas quand même mangé la classe entière d’un seul coup !
— L’ogre : Non, non, j’en ai gardé quelques-uns pour mon goûter. Et pour mon diner, je me suis fait un sandwich avec un gendarme et deux directeurs d’usine. Au dessert, j’ai pris une danseuse étoile. Avec son tutu.
— Le médecin : C’est tout ?
— L’ogre : Oui, oui.
— Le médecin : Vous êtes sûr ? Réfléchissez bien.
— L’ogre : Ah oui, maintenant, je me souviens ! En traversant la forêt, j’ai mangé une fraise des bois.
— Le médecin : Ne cherchez plus. C’est ça qui vous a rendu malade !
— L’ogre : Vous pensez que c’est grave, docteur ?
— Le médecin : Mais pas du tout. Tenez, avalez ce cachet et dans trente secondes vous ne sentirez plus rien.
— L’ogre : Et je ne serai pas obligé de me mettre au régime ?
— Le médecin : Pas le moins du monde. Reprenez tranquillement votre alimentation habituelle. Mais évitez les fraises des bois et les framboises !
— L’ogre : Oh merci, docteur, merci beaucoup !
L’ogre tout joyeux, retrouve son bel appétit. Il se rhabille en vitesse, remet ses souliers, saute sur le médecin…et n’en fait qu’une bouchée.
Bernard Friot. Nouvelles histoires pressées. Broché 2007
Séance 3. Texte 3. Poil de carotte
Poil de carotte, un lycéen, discute avec les membres de sa famille: son père Monsieur Lepic, sa mère Madame Lepic, son grand frère et sa sœur.
— MONSIEUR LEPIC : Poil de Carotte, tu n'as pas travaillé l'année dernière comme j'espérais. Tes bulletins disent que tu pourrais beaucoup mieux faire. Tu rêvasses, tu lis des livres défendus. Doué d'une excellente mémoire, tu obtiens d'assez bonnes notes de leçons, et tu négliges tes devoirs. Poil de Carotte, il faut songer à devenir sérieux.
— POIL DE CAROTTE : Compte sur moi, papa. Je t'accorde que je me suis un peu laissé aller l'année dernière. Cette fois, je me sens la bonne volonté de bûcher ferme. Je ne te promets pas d'être le premier de ma classe en tout.
— MONSIEUR LEPIC : Essaie quand même.
— POIL DE CAROTTE : Non, papa, tu m'en demandes trop. Je ne réussirai ni en géographie, ni en allemand, ni en physique et chimie, où les plus forts sont deux ou trois types nuls pour le reste et qui ne font que ça. Impossible de les égaler; mais je veux -écoute, mon papa- je veux, en composition française, bientôt tenir la corde et la garder, et si malgré mes efforts elle m'échappe, du moins je n'aurai rien à me reprocher, et je pourrai m'écrier fièrement, comme Brutus: O vertu ! Tu n'es qu'un nom !
— MONSIEUR LEPIC : Ah ! Mon garçon, je crois que tu les manieras.
— GRAND FRERE FÉLIX : Qu'est-ce qu'il dit, papa ?
— SŒUR ERNESTINE : Moi, je n'ai pas entendu.
— MADAME LEPIC : Moi non plus. Répète, Poil de Carotte ?
— POIL DE CAROTTE : Oh ! Rien, maman.
— MADAME LEPIC : Comment ? Tu ne disais rien, et tu criais si fort, rouge et le poing menaçant le ciel, que ta voix portait jusqu'au bout du village ! Répète cette phrase, afin que tout le monde en profite.
— POIL DE CAROTTE : Ce n'est pas la peine, va, maman.
— MADAME LEPIC : Si, si, tu parlais de quelqu'un, de qui parlais-tu ?
— POIL DE CAROTTE : Tu ne le connais pas, maman.
— MADAME LEPIC : Raison de plus. D'abord, ménage ton esprit, s'il te plaît, et obéis.
— POIL DE CAROTTE : Eh bien, maman, nous causions avec mon papa qui me donnait des conseils d'ami, et par hasard, je ne sais quelle idée m'est venue, pour le remercier, de prendre l'engagement, comme ce Romain qu'on appelait Brutus, d'invoquer la vertu...
— MADAME LEPIC : Turlututu, tu t’embrouilles. Je te prie de répéter, sans y changer un mot, et sur le même ton, ta phrase de tout à l'heure. Il me semble que je ne te demande pas le Pérou et que tu peux bien faire ça pour ta mère.
— GRAND FRERE FÉLIX : Veux-tu que je répète, moi, maman ?
— MADAME LEPIC : Non, lui le premier, toi ensuite, et nous comparerons. Allez, Poil de Carotte, dépêchez.
— POIL DE CAROTTE balbutie, d'une voix pleurarde. : Ve-ertutu-u n'es qu'un-un nom.
— MADAME LEPIC : Je désespère. On ne peut rien tirer de ce gamin.
— GRAND FRERE FÉLIX : Tiens, maman, voilà comme il a dit: (Il roule les yeux et lance des regards de défi). Si je ne suis pas premier en composition française. (Il gonfle ses joues et frappe du pied), je m'écrierai comme Brutus: (il lève les bras au plafond). O vertu! (Il les laisse retomber sur ses cuisses), tu n'es qu'un nom !
— MADAME LEPIC : Bravo, superbe ! Je te félicite, Poil de Carotte.
— GRAND FRERE FÉLIX : Mais, Poil de Carotte, est-ce bien Brutus qui a dit ça ? Ne serait-ce pas Caton ?
— POIL DE CAROTTE : Je suis sûr de Brutus.
— MADAME LEPIC : Peu importe. Ne vous disputez pas. L'essentiel est d'avoir un Brutus dans sa famille, et nous l'avons. Que grâce à Poil de Carotte, on nous envie ! Nous ne connaissions point notre honneur.
Adapté de « Poil de Carotte » Jules Renard.
Séance 5. Le curé qui mangea des mûres
Cette histoire comique a été écrite au XIIIe siècle, sans l’indication de son auteur.
Un curé voulait se rendre au marché. Il fit préparer sa mule et se mit en chemin. L’automne s’éternisait, il faisait beau, un délicieux parfum flottait dans la douceur de l’air et le curé sur sa bête parcourait les pages de son bréviaire en levant de temps à autre son regard sur la paisible campagne.
Il s’approchait du village, quand il remarqua, une haie chargée de mûres brillantes.
« Sainte Vierge, s’exclama l’homme, jamais je n’ai vu de tels fruits ! » Il s’engage sur le chemin, juge de la profondeur du fossé, réfléchit un moment, mais il se décide : il avance sa mule et atteint le buisson. Il cueille avec gourmandise les mûres fondantes.
Elles sont délicieuses, sucrées et aigres à la fois. Il se pique la main mais, il ne remarque pas la brûlure des épines. Il ne veut pas laisser perdre pareil trésor. Cependant, les fruits les plus gros couvrent le sommet de la haie. Ils luisent à la lumière brillante du soleil. Pour s’en saisir, le curé se dresse en équilibre sur la mule ; il se campe bien sur ses deux jambes, et il savoure les mûres offertes. La mule est patiente, elle ne fait pas le moindre mouvement. Satisfait et comblé, le curé contemple sa compagne. Il admire son air tranquille et ne peut s’empêcher de songer :
« La brave bête que voici ! S’il arrivait qu’un farceur se mette à crier « Hue », je chuterai de tout mon long dans le fossé ! » Le maladroit !
Il avait songé à voix haute et avait dit « Hue ».
La mule s’écarte du buisson, le curé perd l’équilibre et tombe à la renverse. Sa cheville s’est tordue et enfle, le fossé est glissant de terre humide, il ne parvient pas à se redresser pris dans les plis de sa soutane, il dérape. Il souffre, impossible de tenir sur ses jambes, il retombe. La mule l’observe, elle regagne la route. Elle a faim elle aussi. Au petit trot, elle regagne le presbytère sans plus attendre son infortuné maître.
Quand ils la voient arriver, seule, les valets sont pris d’inquiétude : « Notre curé a eu un malheur, disent-ils. Partons à sa recherche, sans doute est-il en bien mauvaise situation ? ».
Ils se mettent en route aussi vite qu’ils peuvent et arrivent près du chemin.
Le chapelain entend leurs pas précipités,
Il s’écrie : « Holà ! Je suis ici, dans le fossé. J’ai des épines partout, portez- moi aide !
— Mais que faîtes-vous en pareil lieu, monsieur le curé ? Tenez - vous bien... Par quelle infortune êtes-vous parvenu en cet endroit si misérable ? La route est loin d’ici.
— Ah ! Le péché, le péché. J’avais beau me consacrer à la lecture de mon bréviaire, les mûres m’ont tenté. Je suis monté debout sur la selle ! Aidez- moi à rentrer je vous en prie. Je suis épuisé de douleur. Il ne faut jamais penser tout haut, Messeigneurs.