La citoyenneté, c’est le regard, un positionnement, une attitude, des actes au quotidien qui s’inscrivent dans le rapport ouvert et bienveillant à l’autre tout autant que dans le respect des valeurs et des textes qui définissent et cadrent la démocratie haïtienne. Dans une démocratie, le droit à l’éducation et le rôle de l’école sont fondamentaux, par les valeurs que porte l’école et les compétences (savoirs, savoir-être et savoir-faire) qu’elle participe à construire. Dans cette perspective, la séquence a pour objectif d’approfondir et de développer les compétences acquises ou en voie d’acquisition (voir notamment la séquence de 7e année « La citoyenne et le citoyen dans un État démocratique » et la séquence de 8e année « Les fondements de la nation et du territoire haïtiens » téléchargeables sur le site de Canopé) en liant l’expérience et la pratique quotidienne du vivre ensemble et du bien commun aux textes de référence de la République haïtienne et aux textes internationaux sur la protection de l’enfance et le droit à l’éducation dont les élèves apprennent à devenir familiers tout en forgeant leur esprit critique.
La séquence, centrée sur le droit à l’éducation et les valeurs de l’école, est organisée en deux phases autour d’une étude de cas sur les enfants de rues. La première phase s’organise en six temps (prise de connaissance du cas, prises de positions, textes officiels, prise de décision, discussion, évaluation) ; la seconde développe la connaissance critique des textes, organise une veille critique de l’actualité et engage les élèves dans la vie civique pour le bien commun au niveau de l’école et de la communauté.
Droits, devoirs et valeurs (l’école inclusive et le droit à l’éducation)⚓
Présentation de la séquence et documents à télécharger⚓
Compétence(s) ciblée(s)
Se situer en tant que citoyenne et citoyen d’une société démocratique et respectueux des valeurs universelles.
Penser et agir au quotidien en citoyenne et citoyen responsables.
S’impliquer en citoyenne et citoyen actifs et coopérer au vivre ensemble.
Savoirs, savoir-faire, savoir-être/attitudes à acquérir
Les savoirs, savoir-faire, savoir-être/attitudes à acquérir sont conçus dans une logique de cycle, il est donc nécessaire de les comprendre en approfondissement et en élargissement de ceux proposés en 7e année et comme base et transition vers ceux proposés en 9e année (voir les séquences correspondantes sur le site de Canopé) :
Maîtriser et utiliser, comme support du positionnement, de la pratique et de l’engagement quotidiens, le vocabulaire (notions, concepts) et la syntaxe des textes constitutionnel et législatifs, en lien avec les textes internationaux (déclaration des droits, conventions…), ainsi que les bases du vocabulaire politique et administratif qui définissent la citoyenneté, les droits et les devoirs de la citoyenne, du citoyen et de l’État démocratique, plus particulièrement ceux concernant le droit à l’éducation et la protection des enfants.
Connaître les principaux droits définis dans les textes nationaux et internationaux et comprendre ce qui distingue les valeurs et les principes du droit (liberté, égalité…) et l’exercice historique et effectif des droits.
Maîtriser ce que signifie la citoyenneté dans un État démocratique et agir en conséquence, en respectant l’altérité, en assumant ses responsabilités, en participant et en s’engageant dans le vivre ensemble de l’école et de sa communauté et pour le bien commun.
Développer un esprit critique respectueux de soi et des autres dans les controverses et faire preuve de collaboration et d’innovation dans la résolution des conflits.
Prendre position dans un débat.
Maitriser la démarche de veille documentaire et son exploitation critique.
Développer une attitude et des compétences qui favorisent la coopération, l’engagement civique et la prise de responsabilité.
Prérequis
Maitrise en cours d’acquisition des notions de citoyenneté, de droit et de devoir, tant dans leur principe et leurs références institutionnelles que dans leur exercice effectif.
Maitrise scientifique et éthique en cours d’acquisition de la recherche, du questionnement, de l’analyse comparée et de l’interprétation de documents : textes constitutionnels et textes internationaux, études de cas, presse, œuvres documentaires et fictionnelles…
Stratégie d’enseignement-apprentissage
Pour approfondir, développer et élargir les acquis et le degré de maîtrise des compétences acquises ou en cours d’acquisition au cours des séquences de 7e année (« La citoyenne et le citoyen dans un État démocratique ») et de 8e année (« Les fondements de la nation et du territoire haïtiens », téléchargeables sur le site de CANOPE), la séquence est organisée selon une démarche différente. L’écoute d’un reportage ou la lecture individuelle et collective d’un récit sur les enfants de rue, introduisent, sous forme de problème d’actualité, une étude de cas sur laquelle le professeur propose à l’analyse, dans un second temps, un certain nombre de prises de positions sous forme de textes ou de vidéos. Dans un troisième temps, le professeur introduit quelques extraits de textes officiels nationaux et internationaux (Constitution, textes juridiques, arrêtés, déclarations, conventions…) permettant de cadrer et de discuter le problème en termes de droits, de devoirs et de valeurs, d’abord sur le plan national, puis en référence avec les textes internationaux ratifiés par la République d’Haïti. Selon le cas étudié le professeur propose quelques extraits de prises de décision (autorités, justice, presse…) ouvrant à une discussion collective sur le problème et sa résolution - ou sa non-résolution - en référence au droit et aux valeurs. La première phase de la séquence se termine par une double évaluation du cas et de la démarche.
Une deuxième phase permet de :
(Re-)définir collectivement les notions de citoyen, citoyenneté, droits et devoirs.
En lien avec les séquences d’histoire, lire, questionner et interpréter dans la pratique quotidienne les textes constitutionnels haïtiens et leur lien avec les textes internationaux.
Mener une recherche documentaire critique et éthique sur les valeurs haïtiennes dans leur dimension historique et leur respect dans la société contemporaine.
Développer, en s’appuyant sur un projet, une pensée critique et mettre en œuvre une pratique, respectueuses des droits et de l’altérité.
S’engager dans la vie civique pour le bien commun au niveau de l’école et de la communauté.
Questionner l’actualité sur les questions de droits et de devoirs, mener une enquête, en communiquer l’analyse critique en utilisant la terminologie appropriée liée aux textes constitutionnels haïtiens et internationaux.
Découpage en séances
Séance (Titre et durée) | Thème, place dans la séquence et très brève description |
séance 1 L’école, un droit fondamental inégalement respecté (1 h ou plus) | Le professeur propose à l’écoute un reportage ou la lecture individuelle et collective d’un court récit relatant un problème de droit touchant l’école (les enfants de rue déscolarisés ou les « restavèks »), puis il propose à l’analyse plusieurs prises de positions (extraits de textes officiels, presse, actualités télévisées…) sur ces questions, le droit à l’éducation et la protection de l’enfance. |
séance 2 Droits, devoirs et valeurs de la République d’Haïti sur les questions d’éducation et de protection de l’enfance (1 h) | Le professeur propose à l’étude différents extraits des textes constitutionnels, des déclarations et conventions internationales auxquelles ils se réfèrent. Les élèves rédigent un glossaire bilingue (créole / français, qui peut être complété en anglais et en espagnol) des termes, expressions et formulations nécessaires à la compréhension des textes et un tableau comparatif des droits tels que définis dans les textes nationaux et internationaux. Le professeur guide une réflexion collective sur la notion de valeur, sur sa concrétisation dans le droit, sur les applications et les manquements dans la réalité quotidienne. |
séance 3 Du droit à la pratique au quotidien (1 h) | Le professeur propose quelques extraits de décisions officielles (autorités, justice, presse…), ouvre et guide une discussion collective sur le problème et sa résolution en référence au droit et aux valeurs. Il propose de terminer la première phase de la séquence par une double évaluation du cas et de la démarche. À partir d’études de cas et de projets reposant sur les compétences générales, le professeur engage les élèves dans la participation à un projet d’école inclusive et les invite à l’engagement au quotidien pour le respect des droits et des valeurs. Le professeur engage les élèves dans une recherche sur le respect des droits et des valeurs par l’État et par les administrations, en respect des valeurs et des droits définis par la Constitution et les accords internationaux, ainsi que sur les devoirs qui engagent les citoyennes et les citoyens envers l’État et la société, notamment pour tout ce qui concerne l’éducation, la culture et le droit d’expression. |
séance 4 L’école inclusive : la jouissance des droits pour toutes et tous, des devoirs pour toutes et pour tous (1 h) | En s’appuyant sur les recherches initiées lors de la séance précédente, le professeur guide les élèves dans une analyse critique de l’action de l’État et des administrations dans le respect des droits et des valeurs et de l’action des citoyennes et des citoyens pour le respect des droits, des devoirs et des valeurs concernant l’enfance et le droit à l’éducation. À partir des acquis des séances précédentes, le professeur guide les élèves dans la définition de l’école inclusive en regard des textes qui définissent l’accès de tous les enfants aux droits fondamentaux et les conditions nécessaires à sa mise en place. |
Support et matériel
La séquence est fondée sur trois types de documentation que le professeur, selon les disponibilités locales, peut afficher, donner aux élèves ou leur faire rechercher - sur le plan national et local, la presse papier ou en ligne offre de nombreux exemples exploitables en classe - :
1. Pour lancer la séquence, au choix en fonction de la sensibilisation des élèves à la question et de leur niveau, vidéo, extrait de presse ou dessin animé sur les enfants des rue déscolarisés et le travail des enfants :
Pierre Jocelyn, « Un reportage. Petit cireur de chaussures au Champ-de-Mars », 2018 [https://youtu.be/DsJTm04qNMM?si=kszwggJm4SM7WOfN].
Lebrun Marc-Evens, « Les ”Enfants des rues“, les travailleurs non-alignés de la République », haiti.loopnews.com, 5 juin 2019 [https://haiti.loopnews.com/content/les-enfant-des-rues-les-travailleurs-non-alignes-de-la-republique].
Maurice A. Sixto, Ti Sentaniz (au choix selon le niveau des élèves : album de lodyans ; dessin animé Restavèk de Jud-Alix François et Jean-Robert Cadet ; chorégraphie de Hamilton Dupiton...), voir la Fondation Maurice A. Sixto [https://www.fondationmauricesixto.org/].
Les sites de l’UNICEF [https://www.unicef.org/haiti/thèmes/droit-à-l'éducation], de l’UNESCO [https://fr.unesco.org/], du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA [https://www.unocha.org/), d’institutions internationales, d’ONG et d’associations proposent un certain nombre de récits et de documents qui peuvent servir de base à une analyse de cas sur le sujet du droit à l’éducation en Haïti. Voir aussi Droit à l’éducation [https://www.right-to-education.org/fr/], notamment les « Ressources » ainsi que ONU Info sur la protection des enfants en Haïti [https://news.un.org/fr/].
La documentation peut être étendue à la domesticité des enfants, les « restavèks », malgré les ratifications par Haïti en 1994 de la Convention relative aux droits de l’enfant [https://www.ohchr.org/fr/] (voir notamment les articles 32, 34, 35,36 qui prévoient l’interdiction de tout ce qui nuit à l’éducation et au développement de l’enfant) et en 2007 de la Convention N°182 de l’Organisation Internationale du Travail [https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_ILO_CODE:C182] qui définit « les pires formes de travail des enfants ».
Quelques références complémentaires pour la documentation du professeur sur le travail des enfants en Haïti dont certains extraits peuvent être utilisés comme documents élèves :
Aristide Mildred Trouillot, L'enfant en domesticité en Haïti, produit d'un fossé historique / Child domestic service en Haiti and its historical underpinnings, Port-au-Prince, Deschamps, 2003.
Cadet Jean-Robert, Restavec. Enfant esclave en Haïti. Une autobiographie, Paris, Seuil, 2002. Restavèk : yon ti esklav ann Ayiti tounen yon Ameriken ki pwofesè lekòl, Institute of Haitian Studies, University of Kansas, Lawrence Kansas, 2000.
Clouet Johanne, « La domesticité juvénile en Haïti : une vision à travers la lentille du pluralisme Juridique », Lex Electronica, vol. 18.1, Hiver 2013 [https://www.lex-electronica.org/files/sites/103/18-1_clouet.pdf].
Duramy Benedetta Faedi, « Child domestic slavery in Haiti », in Caribbean Crime and Criminal Justice, London, Routledge, 2017, pp. 105-122 [u].
Frazil Taïna, Examiner la pratique du restavèk en Haïti à travers une perspective postcoloniale, Université d’Otawa, 2020 [https://ruor.uottawa.ca/bitstream/10393/41183/1/Frazil_Ta%C3%AFna_2020.pdf].
Jean Baptiste Samuel, Représentation de soi chez les jeunes âgés de 14 à 17 ans en domesticité dès la troisième enfance : une étude menée auprès de 10 jeunes en domesticité à Clercine de 2014 à 2015, Université d’État d’Haïti, 2016 [http://classiques.uqac.ca/contemporains/JEAN-BAPTISTE_Samuel/Jeunes_et_domesticite/Jeunes_et_domesticite.html].
Sixto Maurice A., François Jud-Alix, Ti sentaniz, Yon Ayiti San Restavèk, Awareness Campaign against the « Restavek » System, [https://www.youtube.com/watch?v=VNZf908hpRs], voir aussi la Fondation Maurice A. Sixto [https://www.fondationmauricesixto.org/].
2. Textes constitutionnels et législatifs et textes internationaux auxquels ils se réfèrent (voir aussi les « Supports » de la séquence de 7e année « La citoyenne et le citoyen dans un État démocratique », téléchargeable sur le site de Canopé) :
2.1. Textes et références haïtiens :
Constitution haïtienne de 1987 amendée en français et en créole, notamment les articles 32, 33, 34, 35.6, 260 et 261, traitant du droit à l’éducation, du travail des enfants et de la protection de l’enfance. [https://observatoriop10.cepal.org/sites/documents/la_constitution_amendee_de_1987_amendee.pdf]
Loi sur la Paternité et la Maternité et la Filiation, in Le Moniteur, No 105, Mercredi 4 juin 2014, 169e Année
Décret portant ratification du Protocole Facultatif à la Convention relative aux droits de l’Enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, in Le Moniteur, No 105, Mercredi 4 juin 2014, 169e Année, pp. 6-13
Décret portant ratification du Protocole Facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’Enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, in Le Moniteur, No 105, Mercredi 4 juin 2014, 169e Année, pp. 14-24
Julien René, Le citoyen haïtien dans un État démocratique, L’Imprimeur II, Port-au-Prince, 1994.
Hérold Toussaint (sous la direction), Femmes et citoyenneté politique. Lettre à la jeunesse haïtienne, Collectif des Universitaires Citoyens, Imprimerie Media-Texte, Port-au-Prince, 2012
Jasmine Claude Narcisse, UNICEF, Germaine ou chercher la vie, L’Imprimeur II, Port-au-Prince, 1994.
2.2. Textes et références internationaux (voir la liste et les liens sur le site du Bureau international des droits des enfants, IBCR [https://www.ibcr.org/]), avec les ratifications par la République d’Haïti :
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, notamment les articles 25 et 26, [https://www.un.org/fr/about-us/universal-declaration-of-human-rights].
Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme, 1997
Convention internationale des droits de l’enfant, 1989, notamment le Préambule et les articles 20, 23, 24, 28, 29, 32, et 40.
Convention du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale, dite Convention de La Haye (HCCH [https://www.hcch.net/fr/instruments/conventions/full-text/?cid=69]).
Convention n° 138 de l'Organisation Internationale du Travail sur l'âge minimum d'admission à l'emploi et Convention n° 182 sur les pires formes du travail des enfants.
Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, 2003
Convention interaméricaine sur le trafic international de mineurs (Uniform Law Review, Volume os-22, Issue 1, January 1994, pp. 204-224 [https://doi.org])
2.3. Études démographiques, socio-économiques, statistiques, reportages…
« Les enfants des rues en nette progression à Jérémie », Le nouvelliste, 07/08/2020 [https://lenouvelliste.com/article/218166/les-enfants-des-rues-en-nette-progression-a-jeremie].
Billy Raynold, Klein Olivier, « Parentalité et abandon volontaire d’enfants en Haïti : une compatibilité impensée », Enfances Familles Générations, 32 | 2019 [http://journals.openedition.org/efg/8116].
Dajeanson Jean Junior, « Haïti : La dure réalité des enfants de rue », AlterPresse, 14 décembre 2017 [https://www.alterpresse.org/spip.php?article22469].
Esclave en pays libre, Organisation Internationale du Travail, 2012 [uu].
Recensement enfants et jeunes des rues de Port-au-Prince, UNICEF, 2011 [RECENSEMENT ENFANTS ET JEUNES DES RUES DE PORT AU PRINCE.pdf].
UNICEF, Les enfants en Haïti [https://www.unicef.fr/sites/default/files/userfiles/Haitirapportdesituation.pdf].
Traite des enfants en Haïti : comprendre et agir, Manuel et outils de formation, UNICEF-OIM, Port-au-Prince, 2011 (voir [https://www.iom.int/fr/news/sensibiliser-la-lutte-contre-la-traite-des-enfants]).
Les enfants d’Haïti : deux ans après qu’est-ce qui change ? Qui participe au changement ? UNICEF, Janvier 2012 [https://www.haiti-now.org/wp-content/uploads/2017/05/Unicef-2-Years-Report.pdf].
3. Documents de fiction
3.1. Textes littéraires (démarche à construire en lien avec les séquences de français et de créole)
Condé Maryse, Rêves amers, Paris, Bayard Jeunesse, 2017
Hyppolite Roland, L'Enfant des rues, Librinova, 2019.
Lhérisson Justin, Zoune chez sa ninnaine, Port-au-Prince, A.A. Héraux, 1906. réédition Port-au-Prince, Imprimerie Dorsinville, 1953. Port-au-Prince, Presses Nationales d’Haïti, 2005.
Loubry Jérôme, De soleil et de sang, Paris, Calmann-Lévy, 2020 (à utiliser seulement sous forme d’extraits, difficile pour des élèves de 8e AF).
Osson Gabriel, Hubert le restavèk, Éditions David, 2017.
Paul Ronald C., Les enfants des cyclones, Paris, Le Soupirail, 2014.
Trouillot Lyonel, Rue des Pas-Perdus, Arles, Actes Sud, 2001.
Trouillot Lyonel, les enfants des héros, Arles, Actes Sud, 2007.
3.2. Films, vidéos, dessins animés, œuvres plastiques
Schutt Laeticia, Les élèves dans la rue, Acrylique sur planche synthétique in Gérald Alexis, Peintres haïtiens, Éditions Cercle d’Art, p. 143, Paris, 2000, p.120 (exemple de civisme)
Maurice A. Sixto, Ti Sentaniz (au choix selon le niveau des élèves : album de lodyans ; dessin animé Restavèk de Jud-Alix François et Jean-Robert Cadet ; chorégraphie de Hamilton Dupiton...), voir la Fondation Maurice A. Sixto [https://www.fondationmauricesixto.org/].
Cadet Jean-Robert, Restavec. Enfant esclave en Haïti. Une autobiographie, Paris, Seuil, 2002.
Bibliographie complémentaire pour le professeur
Barthélémy Gérard, État de droit, décentralisation, Port-au-Prince, Éditions HSI, 2001.
Bony Harold, Les enfants de la rue à Port-au-Prince. Liens avec les membres de leurs familles, thèse Québec, Canada, 2016 [https://corpus.ulaval.ca/server/api/core/bitstreams/780af7a6-2cce-43ec-8de2-176f7c8413e2/content], voir entre autres les grilles d’observation et les grilles d’entrevue en annexes.
Eugène Chrismène, La problématique des enfants de la rue à Port-au-Prince et les stratégies d’interventions des institutions de prise en charge, Montréal, Université de Montréal, 2013 [https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/11217/eugene_chrismene_2013_memoire.pdf?].
François Pierre Enocque, Système éducatif et Abandon social en Haïti. Cas des enfants et des jeunes de la rue, Paris X Nanterre, 2009 [https://bdr.parisnanterre.fr/theses/internet/2009PA100066.pdf].
La conquête mondiale des droits de l’homme, Textes choisis et présentés par Guy Lagelée et Gilles Manceron, Paris, Le Cherche midi et éditions UNESCO, 1998.
Julien René, Le citoyen haïtien dans un Etat démocratique, Imprimeur II, Port-au-Prince, 1994.
Mérilien Josué, Haïti, Éducation à la Citoyenneté : enjeux et perspectives ?, Les engagés Éditions, 2018.
Roy Fombrun Odette, Dwa ak Devwa tout Ayisyen, Port-au-Prince: Deschamps, 1999.
Roy Fombrun Odette, Etienne Jean-Philippe, Morale civique et éducation à la citoyenneté. Causeries-débats-Actions, Haïti, FORF, [2017].
Tessier Stéphane (dir.), L’enfant des rues. Contribution à une socio-anthropologie de l’enfant en grande difficulté dans l’espace urbain, Paris, L’Harmattan, 2005.
Trouillot Lionel, Haïti, (Re) penser la citoyenneté, Port-au-Prince, Éditions HSI, 2001.
Modalités d’évaluation
Evaluation initiale (diagnostique) :
Questionner les notions de citoyen, de droit et de devoir autour du droit à l’éducation et de la protection de l’enfance.
Evaluation finale (bilan) et critères/indicateurs de réussite :
L’évaluation finale porte sur tout le déroulement de la séquence, c’est-à-dire à la fois sur l’étude de cas des premières séances (capacité à questionner et à analyser l’étude de cas, à généraliser à partir de l’exemple singulier de l’étude de cas de façon à construire l’argumentaire pour un débat, à lier l’argumentaire aux textes nationaux et internationaux) et sur le traitement et le questionnement de l’information (droit, devoir et valeurs), la capacité d’analyse et de synthèse de l’élève, les propositions de solution pour résoudre les situations-problèmes évoquées et l’attitude citoyenne à adopter pour la mise en place d’une école inclusive.
Pour ce faire, il est nécessaire de proposer ou, plus approprié à une démarche centrée sur les compétences, de construire avec les élèves une grille d’acquisition des compétences permettant aux élèves de s’auto-évaluer et d’évaluer les décisions individuelles et collectives ainsi que les propositions sur l’école inclusive.
Prolongements éventuels
Mettre en place une veille documentaire (actualités télévisées, presse papier, sites de journaux, réseaux sociaux…) de façon à élaborer peu à peu un portfolio avec une présentation critique, un journal de classe ou un journal d’école (papier ou sur écran), une exposition, un blog, mettant en regard la réalité et les textes nationaux et internationaux sur les droits de l’enfant et les valeurs.
En s’appuyant sur la recherche et l’analyse de prises de positions d’écrivains, d’artistes plastiques, de musiciens et de politiques, construire, par petits groupes, un argumentaire sur la place et le rôle des langues nationales (créole et français) et étrangères dans l’accès égalitaire à l’éducation.
Avec les cours d’arts plastiques, d’ITAP et d’informatique, réaliser une affiche et un logo, une vidéo, une page web, sur le droit pour toutes et tous à l’éducation, sur l’interdiction du travail des enfants ou la protection de l’enfance.
Avec les cours de créole, de français, d’arts plastiques et d’informatique, rédiger une fable, un conte, un poème, une bande dessinée sur le problème des enfants déscolarisés.
Avec les cours de mathématiques, d’IPAP et d’informatique, réaliser une enquête (sources, statistiques, graphique, cartographie, exploitation critique des données) sur la scolarisation en Haïti et les phénomènes de déscolarisation (enfants de rue, restavèks, travail des enfants…).
Avec les cours de créole et de français, mener une recherche dans la littérature haïtienne sur les questions abordées dans la séquence : lecture et analyse d’ouvrages en petits groupes.
Différenciation et adaptation aux élèves à besoins éducatifs particuliers
Selon les élèves à besoins éducatifs particuliers (entre autres les déficiences visuelles, auditives…) dans la classe, le professeur proposera, selon une répartition inclusive des élèves en petits groupes, le reportage audio ou le texte, que les élèves questionnent collectivement au sein du groupe, avant une reprise, sous forme de problématique élaborée par les élèves, avec l’ensemble du groupe classe.
Mise au point pour l’enseignant
L’objectif de la séquence est d’impliquer les élèves dans les droits liés à l’enfance et à l’éducation, en montrant que l’école participe et au développement et à l’épanouissement de la personne en tant que membre actif de la société, que l’accès de toutes et de tous à l’éducation participe à la lutte contre la pauvreté et au développement du pays. La séquence construite autour de l’étude de cas des enfants des rues et des restavèks propose un questionnement sur les droits fondamentaux des enfants (l’identité, l’accès aux moyens décents de vie, à la santé et à l’éducation) ainsi que sur les croyances et les pratiques liées au travail et à l’exploitation des enfants.
La mise en place de la séquence repose sur un déroulement strict qui va du questionnement et de l’analyse du cas proposé (vidéo, reportage audiovisuel, texte, dessin animé…) jusqu’au débat argumenté et à la synthèse finale, en passant par l’étude de différentes prises de position sur le problème et des textes nationaux et internationaux, des décisions légales et administratives qui engagent la République d’Haïti autant que chaque citoyenne et chaque citoyen. La mise en place de la séquence repose donc sur une progressivité qui suppose la sériation et l’appropriation progressive des documents par les élèves autant que la conquête de leur autonomie dans l’analyse de ceux-ci.
L’évidence du phénomène social et culturel ne le rend pas pour autant facile à traiter, du fait notamment de la diversité des sources, du caractère partiel et de l’ancienneté de certaines d’entre elles, souvent liée à des événements particuliers (catastrophe naturelle, situation politique ou socio-économique) et à la partialité des auteurs. Il convient donc pour chacune des sources utilisées comme documents élèves de bien faire prendre conscience aux élèves de ces difficultés en leur faisant questionner systématiquement leur production (auteur, date, contexte de production, mise en forme) et leur diffusion (support médiatique, public visé, organe de diffusion). Tout en reconnaissant leurs limites, le professeur s’appuiera la documentation officielle et sur les études publiées par les organisations internationales (voir les supports).
À chaque étape, il est important de vérifier la bonne compréhension par les élèves des documents, pour la majorité, rédigés dans une langue française administrative et juridique, l’élaboration en continu d’un glossaire bilingue, créole et français, progressivement étendu à l’anglais et à l’espagnol, sur lequel les élèves pourront constamment revenir est donc indispensable.
Séance 1. L’école, un droit fondamental inégalement respecté⚓
Supports et matériel
Vidéo ou extrait de presse sur les enfants des rue déscolarisés et le travail des enfants, sur les travailleurs précaires, par exemple :
Pierre Jocelyn, « Un reportage. Petit cireur de chaussures au Champ-de-Mars », Muzac Magazine, 2018 [https://www.youtube.com/watch?v=DsJTm04qNMM].
Lebrun Marc-Evens, « Les ”Enfants des rues“, les travailleurs non-alignés de la République », haiti.loopnews.com, 5 juin 2019 [https://haiti.loopnews.com/content/les-enfant-des-rues-les-travailleurs-non-alignes-de-la-republique].
Maurice A. Sixto, Ti Sentaniz (au choix selon le niveau des élèves : album de lodyans ; dessin animé Restavèk de Jud-Alix François et Jean-Robert Cadet ; chorégraphie de Hamilton Dupiton...), voir la Fondation Maurice A. Sixto [https://www.fondationmauricesixto.org/].
Extraits de textes officiels (voir aussi les « Supports » généraux) :
Constitution de 1987, notamment les articles 32, 33, 34, 35.6, 260 et 261, traitant du droit à l’éducation, du travail des enfants et de la protection de l’enfance [https://observatoriop10.cepal.org/sites/documents/la_constitution_amendee_de_1987_amendee.pdf].
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, notamment les articles 25 et 26 [ https://www.un.org/fr/about-us/universal-declaration-of-human-rights ]
Convention internationale des droits de l’enfant, 1989, notamment le Préambule et les articles 20, 23, 24, 28, 29, 32, et 40
Convention n° 138 de l'Organisation Internationale du Travail sur l'âge minimum d'admission à l'emploi et convention n° 182 sur les pires formes du travail des enfants.
Presse, actualités télévisées, documentaires, articles de revues. L’utilisation en classe d’une documentation, en partie rassemblée par les élèves, qui, dans la presse entre autres, repose souvent sur des points de vue, des prises de position, y compris à charge (extraits de presse sur les enfants abandonnés, leur prise en charge par la collectivité…) est particulièrement formatrice, en guidant les élèves dans une critique externe des sources et dans l’analyse textuelle et lexicale. Les exemples qui suivent invitent à une veille d’actualité :
« Les enfants des rues en nette progression à Jérémie », Le nouvelliste, 07/08/2020 [https://lenouvelliste.com/article/218166/les-enfants-des-rues-en-nette-progression-a-jeremie]
Billy Raynold, Klein Olivier, « Parentalité et abandon volontaire d’enfants en Haïti : une compatibilité impensée », Enfances Familles Générations, 32 | 2019 [http://journals.openedition.org/efg/8116].
Dajeanson Jean Junior, « Haïti : La dure réalité des enfants de rue », AlterPresse, 14 décembre 2017 [https://www.alterpresse.org/spip.php?article22469]
Beaucoup des sites conseillés sont multilingues, c’est l’occasion de compléter le glossaire de l’éducation à la citoyenneté dans les différentes langues de l’enseignement, le créole et le français, mais aussi l’anglais et l’espagnol, la mise à disposition de dictionnaires est donc nécessaire.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Les enfants de rues, une étude de cas (1) | 10 à 15 min | Selon les possibilités, la composition de la classe et notamment la présence d’élèves à besoins particuliers, le professeur propose l’écoute collective du reportage de Jocelyn Pierre, ou la lecture individuelle ou par petits groupes de l’article de Marc-Evens Lebrun, ou de tout autre document sur le sujet, en fonction du contexte local. Après avoir fait noter aux élèves les références du document, il rappelle que tout document est régi par des droits d’auteur, de diffusion et de copie. Le professeur en vérifie la bonne compréhension en demandant aux élèves de le résumer oralement ou par écrit et de formuler les questions qu'il pose au regard du droit et des valeurs (ce questionnement est le moyen de faire un bilan individuel et collectif des acquis en ce qui concerne les droits des enfants et le droit à l’éducation). Il fait compléter le glossaire des mots difficiles, mal compris ou ignorés. | Selon le cas, écouter collectivement le reportage ou lire, individuellement ou en petit groupe, l’article. Relever les mots difficiles ou inconnus dans les deux langues, créole et français, et en rédiger une définition dans le glossaire. Résumer oralement ou par écrit le document et formuler les questions qu’il pose par rapport aux droits des enfants et au droit à l’éducation, en portant l’attention sur les différences entre les garçons et les filles, les handicaps, les situations socio-économiques, les différences entre la ville et la campagne. |
Temps 2 Les enfants de rues, une étude de cas (2) | 10 à 15 min | Le professeur guide les élèves dans l’analyse critique du document par l’étude collective :
Il définit collectivement avec les élèves les notions de point de vue et de prise de position. | Analyser collectivement les documents sous la conduite du professeur. |
Temps 3 Des prises de position | 15 à 25 min | Le professeur propose à l’analyse individuelle et collective (classe entière et petits groupes) plusieurs prises de positions (extraits de textes officiels, presse, actualités télévisées…, si la vidéo a été utilisée dans le temps 1, le texte peut être utilisé en temps 3 avec les autres documents) sur ces questions et le droit à l’éducation. Il fait réaliser une fiche critique sur chaque document (auteur, date, supports utilisé, diffusion…). Il fait relever ce qui relève de la prise de positions dans les documents (indices d’énonciation, verbes d’opinion, utilisation des modes verbaux, vocabulaire mélioratif et dépréciatif, connecteurs logiques…) et guide la réalisation d’un résumé des prises de position et l’élaboration d’un tableau comparatif de celles-ci. Au besoin, il guide les élèves dans la réalisation d’un glossaire bilingue (créole et français, et, progressivement, anglais et espagnol) des termes complexes ou spécialisés. | Lire individuellement les documents. En petits groupes, relever tout ce qui relève des prises de position des auteurs ou des intervenants dans les documents (indices d’énonciation, verbes d’opinion, utilisation des modes verbaux, vocabulaire mélioratif et dépréciatif, connecteurs logiques…). Relever les termes et expressions spécialisés, les références aux droits, et en rédiger une définition dans un glossaire. Collectivement, résumer les prises de position et en établir un tableau comparatif. |
Production attendue
Fiches d’analyse critique et résumé des documents proposés par le professeur.
Trace écrite pour l’élève
À ce stade de la séquence, seulement les fiches d’analyse critique et résumé des documents proposés par le professeur.
Évaluation et régulation
À ce stade de la séquence, l’évaluation se limite à la compréhension des textes et à la maîtrise du vocabulaire, ainsi qu’à la compréhension des notions de point de vue et de prise de position.
Éléments de remédiation
Retour sur la critique, le questionnement et l’analyse des documents, avec si besoin réécoute et relecture.
Séance 2. Droits, devoirs et valeurs de la République d’Haïti sur les questions d’éducation et de protection de l’enfance⚓
Supports et matériel
Textes constitutionnels et législatifs complétés par les textes historiques et internationaux auxquels ils se réfèrent (voir aussi les supports proposés dans la séquence de 7e année « La citoyenne et le citoyen dans un État démocratique ») :
Extraits de textes officiels :
Constitution de 1987, notamment les articles 32, 33, 34, 35.6, 260 et 261, traitant du droit à l’éducation, du travail des enfants et de la protection de l’enfance [https://observatoriop10.cepal.org/sites/documents/la_constitution_amendee_de_1987_amendee.pdf].
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, notamment les articles 25 et 26, [ https://www.un.org/fr/about-us/universal-declaration-of-human-rights ]
Convention internationale des droits de l’enfant, 1989, notamment le Préambule et les articles 20, 23, 24, 28, 29, 32, et 40
Convention n° 138 de l'Organisation Internationale du Travail sur l'âge minimum d'admission à l'emploi et convention n° 182 sur les pires formes du travail des enfants.
Constitutions de 1801 (Articles 3-4-5 et 12) et de 1805 (Articles 3-4-7-8-11) in Louis-Joseph Janvier, Les Constitutions d’Haïti (1801-1805), C. Marpon et E. Flammarion Libraires-Editeurs, Paris, 1886, pp. 8-9 et 31 [https://gallica.bnf.fr/].
La conquête mondiale des droits de l’homme, Textes choisis et présentés par Guy Lagelée et Gilles Manceron, Paris, Le Cherche midi et éditions UNESCO, 1998.
Loi sur la Paternité et la Maternité et la Filiation, in Le Moniteur, No 105, Mercredi 4 juin 2014, 169e Année
Décret portant ratification du Protocole Facultatif à la Convention relative aux droits de l’Enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, in Le Moniteur, No 105, Mercredi 4 juin 2014, 169e Année, pp. 6-13
Décret portant ratification du Protocole Facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’Enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, in Le Moniteur, No 105, Mercredi 4 juin 2014, 169e Année, pp. 14-24
Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme, 1997.
Ainsi que les sites de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO [https://fr.unesco.org/]) et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF [https://www.unicef.org/haiti/]).
« Les enfants des rues en nette progression à Jérémie », Le nouvelliste, 07/08/2020 [https://lenouvelliste.com/article/218166/les-enfants-des-rues-en-nette-progression-a-jeremie]
Billy Raynold, Klein Olivier, « Parentalité et abandon volontaire d’enfants en Haïti : une compatibilité impensée », Enfances Familles Générations, 32 | 2019 [http://journals.openedition.org/efg/8116].
Dajeanson Jean Junior, « Haïti : La dure réalité des enfants de rue », AlterPresse, 14 décembre 2017 [https://www.alterpresse.org/spip.php?article22469].
Esclave en pays libre, Organisation Internationale du Travail, 2012 [https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/features/WCMS_188047/lang--fr/index.htm].
Recensement enfants et jeunes des rues de Port-au-Prince, UNICEF, 2011 [https://unicefintercluster.net/cpaor/sites/default/files/cp/Haiti-Recensement-Enfants-et-Jeunes-des-Rues-2011-FRA.pdf].
UNICEF, Les enfants en Haïti [https://www.unicef.fr/sites/default/files/userfiles/Haitirapportdesituation.pdf].
Traite des enfants en Haïti : comprendre et agir, Manuel et outils de formation, UNICEF-OIM, Port-au-Prince, 2011 (voir [https://www.iom.int/fr/news/sensibiliser-la-lutte-contre-la-traite-des-enfants]).
Les enfants d’Haïti : deux ans après qu’est-ce qui change ? Qui participe au changement ? UNICEF, Janvier 2012 [https://www.haiti-now.org/wp-content/uploads/2017/05/Unicef-2-Years-Report.pdf].
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Des textes de référence sur le droit à l’éducation et à la protection de l’enfance : droits, devoirs des valeurs | 20 à 30 min | Tout en rendant disponible, si possible dans un dossier sur ordinateur l‘intégralité des textes de référence nationaux et internationaux en créole et en français (voir les « Supports » généraux), le professeur propose aux élèves répartis en petits groupes la lecture de différents extraits des textes constitutionnels (notamment les articles 32, 33, 34, 35.6, 260 et 261) et des textes internationaux, Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (notamment les articles 25 et 26), de la Convention internationale des droits de l’enfant (notamment le Préambule et les articles 20, 23, 24, 28, 29, 32, et 40), des Convention n° 138 et 182 de l'Organisation Internationale du Travail. Il aide chacun des groupes à la lecture des textes : type de texte et conditions d’élaboration et de promulgation, langage et formulation spécifiques. | Lire individuellement ou en petits groupes les extraits proposés et relever, à partir de l’analyse de l’étude de cas, tout ce qui a trait ou peut concerner le droit à l’éducation et le problème des enfants non scolarisés. |
Temps 2 Des droits, des devoirs et des valeurs, un vocabulaire spécifique | 10 à 15 min | Le professeur guide les élèves pour relever les mots, expressions et formulation, rechercher leur sens commun, politique et juridique, en analyser les différences et à établir le glossaire en créole et en français, puis de le compléter en anglais et en espagnol. Le professeur sera particulièrement attentif à la rédaction du glossaire pour dégager le vocabulaire et les définitions de tout impact trop affectif et de points de vue trop impliquants. | Rédiger un glossaire bilingue créole et français (puis progressivement des termes anglais et espagnols) des termes, expressions et formulations nécessaires à la compréhension des textes. Réaliser un tableau comparatif des droits, devoirs et valeurs tels que définis dans les textes nationaux et internationaux. |
Temps 3 Les valeurs d’une société démocratique et les engagements citoyens | 10 à 15 min | En conclusion, le professeur met en place, en s’appuyant sur l’étude de cas de la première séance et sur les textes étudiés lors de la deuxième séance, une réflexion collective sur les valeurs d’une société démocratique concernant l’enfance et l’éducation. En proposant la (re)lecture collective d’extraits des préambules des principaux textes nationaux et internationaux, il guide la réflexion sur les points suivants :
| Participer à une réflexion collective argumentée, en s’appuyant sur les documents des deux séances, le tableau et le glossaire, sur les valeurs d’une société démocratique, sur la façon dont elles engagent réciproquement l’État et le citoyen et sur le sens de la légende des Armes de la République - « L'Union fait la Force » - (Article 3c de la Constitution) et de la devise nationale : « Liberté - Égalité – Fraternité » (Article 4 de la Constitution), ainsi que sur la solidarité nationale. |
Production attendue
Réalisation d’un tableau comparatif des textes nationaux et internationaux sur la protection de l’enfance et le droit à l’éducation.
En fonction du temps disponible et des compétences acquises des élèves, rédaction d’un texte court (une dizaine de lignes) sur ce qu’implique la légende des Armes de la République - « L'Union fait la Force » - (Article 3c de la Constitution) et la devise nationale : « Liberté - Égalité – Fraternité » (Article 4 de la Constitution) comme valeurs en regard de l’étude de cas sur les enfants des rues.
Trace écrite pour l’élève
Tableau comparatif des textes nationaux et internationaux sur la protection de l’enfance et le droit à l’éducation, sur l’accès de toutes et de tous à la culture et sur le droit d’expression avec citation des articles concernés.
Glossaire bilingue créole et français, puis progressivement anglais et espagnol.
Évaluation et régulation
L’évaluation se fait sur la capacité des élèves à réinvestir (savoirs, savoir-être et savoir-faire) les valeurs et les références aux droits et devoirs dans le contexte quotidien et dans l’approche critique de l’actualité (extraits de presse, actualité télévisée…).
Éléments de remédiation
La remédiation repose sur deux éléments principaux :
L’affichage et la relecture quotidienne commentée par les élèves d’extraits des textes de référence.
En début de cours des différentes disciplines, quelques minutes consacrées à l’analyse critique référée aux textes de référence d’un cas dans l’environnement immédiat ou dans l’actualité.
Séance 3. Du droit à la pratique au quotidien⚓
Supports et matériel
Presse, actualités télévisées, documentaires, articles de revues. L’utilisation en classe d’une documentation, notamment d’une documentation rassemblée par les élèves, qui, dans la presse notamment, repose sur des points de vue, des prises de position, y compris à charge (extraits de presse sur les enfants abandonnés, leur prise en charge par la collectivité…) est particulièrement formatrice, en guidant les élèves dans une critique externe des sources et dans l’analyse textuelle. Les exemples qui suivent invitent à une veille d’actualité :
EMMUS VI : « 21 enfants haïtiens sur 100 âgés entre 6 et 9 ans ne vont pas à l’école » [https://lenouvelliste.com/article/192298/emmus]
« Les enfants des rues en nette progression à Jérémie », Le nouvelliste, 07/08/2020 [https://lenouvelliste.com/article/218166/les-enfants-des-rues-en-nette-progression-a-jeremie]
Billy Raynold, Klein Olivier, « Parentalité et abandon volontaire d’enfants en Haïti : une compatibilité impensée », Enfances Familles Générations, 32 | 2019 [http://journals.openedition.org/efg/8116].
Dajeanson Jean Junior, « Haïti : La dure réalité des enfants de rue », AlterPresse, 14 décembre 2017 [https://www.alterpresse.org/spip.php?article22469]
Textes constitutionnels et législatifs complétés par les textes historiques et internationaux auxquels ils se réfèrent : Ensemble des supports (repris de la séquence de 7e année) à revoir
Extraits de textes officiels :
Constitution de 1987, notamment les articles 32, 33, 34, 35.6, 260 et 261, traitant du droit à l’éducation, du travail des enfants et de la protection de l’enfance [https://observatoriop10.cepal.org/sites/documents/la_constitution_amendee_de_1987_amendee.pdf].
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, notamment les articles 25 et 26 [ https://www.un.org/fr/about-us/universal-declaration-of-human-rights ]
Convention internationale des droits de l’enfant, 1989, notamment le Préambule et les articles 20, 23, 24, 28, 29, 32, et 40
Convention n° 138 de l'Organisation Internationale du Travail sur l'âge minimum d'admission à l'emploi et convention n° 182 sur les pires formes du travail des enfants.
Constitutions de 1801 (Articles 3-4-5 et 12) et de 1805 (Articles 3-4-7-8-11) in Louis-Joseph Janvier, Les Constitutions d’Haïti (1801-1805), C. Marpon et E. Flammarion Libraires-Editeurs, Paris, 1886, pp. 8-9 et 31 [https://gallica.bnf.fr/].
La conquête mondiale des droits de l’homme, Textes choisis et présentés par Guy Lagelée et Gilles Manceron, Paris, Le Cherche midi et éditions UNESCO, 1998.
Décret portant ratification du Protocole Facultatif à la Convention relative aux droits de l’Enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, in Le Moniteur, No 105, Mercredi 4 juin 2014, 169e Année, pp. 6-13
Décret portant ratification du Protocole Facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’Enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, in Le Moniteur, No 105, Mercredi 4 juin 2014, 169e Année, pp. 14-24
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme [https://www.un.org/fr/universal/declaration-human-rights/].
Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme, 1997.
Ainsi que les sites de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO [https://fr.unesco.org/]) et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF [https://www.unicef.org/haiti/]
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Du constat au débat | 10 à 15 min | Le professeur propose quelques extraits de décisions et de prises de position officielles (autorités, justice, presse…) pour ouvrir et guider une discussion collective argumentée sur le problème et sa résolution ou sa non-résolution (état de fait, évaluation, données chiffrées…) en référence au droit constitutionnel. | Participer à une discussion collective sur la situation en Haïti relative à la protection de l’enfance et au droit à l’éducation et sur les décisions et prises de position officielles. |
Temps 2 Évaluation de la démarche | 10 à 15 min | Dans une démarche critique, le professeur, après en avoir rappelé les différents moments et leur articulation, propose aux élèves d’évaluer la démarche (étude de cas, points de vue et prises de position, textes de références, décisions officielles, débat final). | Évaluer la démarche :
|
Temps 3 Avoir une attitude citoyenne, s’engager comme citoyenne et citoyen dans l’école et dans sa communauté (1) | Variable dans un cadre interdisciplinaire | Le professeur engage les élèves dans la participation à un projet d’école inclusive, ouverte à tous les enfants de la communauté Il les invite à s’engager dans des associations d’école et de quartier pour la protection de l’enfance et l’accession de toutes et de tous à l’éducation en s’appuyant sur les articles de la constitution de 1987 traitant du droit à l’éducation, des traités et conventions signés par l’État haïtien. | Mettre en place collectivement un projet d’école inclusive, s’appuyant, dans une démarche interdisciplinaire, sur l’étude critique (statistique, économique, sociale…) de la documentation locale disponible. S’engager dans des associations d’école et de quartier pour la protection de l’enfance et l’accession de toutes et de tous à l’éducation, notamment en développant les outils numériques. |
Temps 4 Avoir une attitude citoyenne, s’engager comme citoyenne et citoyen dans l’école et dans sa communauté (2) | Variable dans un cadre interdisciplinaire | Le professeur guide les élèves dans la création d’une veille documentaire dans la presse écrite et les actualités télévisées, ainsi que sur les réseaux sociaux, ou à l’élaboration, la réalisation, l’exploitation et la diffusion (journal de classe, journal d’école, exposition, page de blog…) d’une enquête destinée à la réalisation d’un portfolio ou d’un document audiovisuel, d’un blog, d’une exposition, etc. sur la situation de la déscolarisation (enfants de rues, restavèks, travail des enfants…) en Haïti, les lois et les décisions politiques et juridiques sur ce problème, sur les projets nationaux et internationaux destinés à lutter contre la déscolarisation des enfants et des adolescents. | Mise en place et suivi d’une veille documentaire ou réalisation d’une enquête sur la situation de la déscolarisation (enfants de rues, restavèks, travail des enfants…) en Haïti et les mesures prises contre cette déscolarisation. Réalisation d’un portfolio, d’un document audiovisuel, d’un blog, d’une exposition, etc. sur le sujet. |
Production attendue
Veille documentaire avec réalisation collective d’un portfolio ou d’un document audiovisuel, d’un blog, etc. sur les problèmes abordés par la séquence.
Production d’une étude sur le projet d’une école inclusive, une école pour tous avec une pédagogie adaptée et différenciée selon les besoins des élèves.
Rédaction du projet pour le soumettre à la communauté et aux autorités administratives et politiques.
Trace écrite pour l’élève
Texte critique du portfolio, commentaire ou sous-titres d’un document audiovisuel, pages d’un blog.
Articles des textes nationaux et internationaux qui engagent l’État et les citoyens.
Projet rédigé d’une école inclusive adaptée à la situation locale.
Évaluation et régulation
Suivi de l’actualité, qualité de la documentation recueillie et analyse critique de celle-ci.
Autoévaluation
Évaluation des textes écrits par les élèves et guide pour leur ré-écriture et leur présentation, notamment numérique.
Éléments de remédiation
Reprise collective effectuée sur les différents documents étudiés par les élèves.
Séance 4. L’école inclusive : la jouissance des droits pour toutes et tous, des devoirs pour toutes et pour tous⚓
Supports et matériel
La séance repose essentiellement sur une veille documentaire dans l’actualité officielle nationale, l’actualité des institutions et organisations internationales, dans la presse nationale et internationale. Les élèves sont invités à rechercher, relever, faire une analyse critique, présenter et organiser toute l’actualité concernant les droits, devoirs et valeurs abordés dans cette séquence.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 L’école inclusive : la jouissance des droits pour toutes et tous, des devoirs pour toutes et pour tous (1) Haïti et la Caraïbe | Durée variable dans une démarche interdisciplinaire | En s’appuyant sur les recherches initiées lors des séances précédentes, le professeur guide les élèves dans la mise en place d’une veille documentaire comprenant la recherche, la collecte, l’analyse critique, la présentation et l’organisation suivies de l’actualité nationale et internationale sur les projets et la réalité de l’école inclusive et du droit de tous à l’accès à l’éducation. | En petits groupes, recherche, collecte, analyse critique et présentation de l’actualité sur le droit à l’éducation sous forme de portfolio, de dossier de presse ou de blog. |
Temps 2 L’école inclusive : la jouissance des droits pour toutes et tous, des devoirs pour toutes et pour tous (2), étude internationale | Durée variable dans une démarche interdisciplinaire | Sur la base de la démarche précédente, guider les élèves répartis en petits groupes, dans la constitution de portfolios ou de dossiers de presse sur l’inégal accès des enfants à l’éducation dans différents pays ou différentes régions du monde, notamment l’exclusion des filles et l’intégration des handicapés. Guider la présentation sur papier ou sur écran. | En petits groupes, choisir un exemple (pays, région, régime politique) où l’accès de toutes et de tous à l’éducation est dénié (cas notamment des filles) ou insuffisamment pris en compte (cas notamment des handicapés). Suivre l’actualité, en la complétant par des recherches historiques, et constituer une ensemble documentaire (auteur, date, diffuseur, source originale, droits de reproduction…) commenté sous forme de portfolio ou de dossier de presse. Le présenter à l’ensemble de la classe oralement ou sous forme d’exposition, d’affiche, de montage photo, de bande dessinée… sur papier ou sur écran. |
Production attendue
Veille documentaire avec réalisation collective d’un portfolio, d’un dossier de presse ou d’un blog.
Trace écrite pour l’élève
Présentation collective du portfolio, du dossier de presse ou du blog
Évaluation et régulation
Présentation collective du portfolio, du dossier de presse ou du blog.
Éléments de remédiation
Reprise collective.
Annexes⚓
Annexe 1. Extraits de la Constitution haïtienne de 1987 amendée, articles 32, 33, 34, 35.6, 260 et 261.
Créole | Français |
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Texte en créole à venir | SECTION C DE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION Article 28 : Tout Haïtien a le droit d’exprimer librement ses opinions, en toute matière par la voie qu’il choisit. Article 28-1 : Le journaliste exerce librement sa profession dans le cadre de la loi. Cet exercice ne peut être soumis à aucune autorisation, ni censure sauf en cas de guerre. Article 28-2 : Le journaliste ne peut être forcé de révéler ses sources. Il a toutefois pour devoir d’en vérifier l’authenticité et l’exactitude des informations. Il est également tenu de respecter l’éthique professionnelle. Article 29 : Le droit de pétition est reconnu. Il est exercé personnellement par un, une ou plusieurs citoyens mais jamais au nom d’un Corps. |
SECTION D DE LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE Article 30 : Toutes les religions et tous les cultes sont libres. Toute personne a le droit de professer sa religion et son culte, pourvu que l’exercice de ce droit ne trouble pas l’ordre et la paix publics. Article 30-1 : Nul ne peut être contraint à faire partie d’une association ou à suivre un enseignement religieux contraire à ses convictions. | |
SECTION E : LIBERTÉ DE RÉUNION ET D’ASSOCIATION Article 31 : La liberté d’association et de réunion sans armes à des fins politiques, économiques, sociales, culturelles ou à toutes autres fins pacifiques est garantie. Article 31-2 : Les réunions sur la voie publique sont sujettes à notification préalable aux autorités de police. Article 31-3 : Nul ne peut être contraint de s’affilier à une association, quelqu’en soit le caractère. | |
SECTION F DE L’EDUCATION ET DE L’ENSEIGNEMENT Article 32 : L’Etat garantit le droit à l’éducation. L’enseignement est libre à tous les degrés. Cette liberté s’exerce sous le contrôle de l’État. Article 32-1 : L’éducation est une charge de l’Etat et des collectivités territoriales. Ils doivent mettre l’école gratuitement à la portée de tous, veiller au niveau de formation des enseignements des secteurs public et non public. Article 32-2 : La première charge de l’État et des collectivités territoriales est la scolarisation massive, seule capable de permettre le développement du pays. L’État encourage et facilite l’initiative privée en ce domaine. Article 32-3 : L’enseignement fondamental est obligatoire. Les fournitures classiques et le matériel didactique seront mis gratuitement par l’Etat à la disposition des élèves au niveau de l’enseignement fondamental. Article 32-4 : L’enseignement agricole, professionnel, et technique est pris en charge par l’Etat et les collectivités territoriales. Article 32-5 : La formation préscolaire et maternelle sera prise en charge par l’État et les collectivités territoriales. Article 32-6 : L’accès aux études supérieures est ouvert, en pleine égalité, à tous. Article 32-7 : L’Etat doit veiller à ce que chaque collectivité territoriale soit dotée d’établissements adaptés aux besoins de son développement. Article 32-8 : L’Etat garantit aux personnes à besoins spéciaux la protection, l’éducation et tout autre moyen nécessaire à leur plein épanouissement et à leur intégration ou réintégration dans la société. Article 32-9 : L’Etat et les collectivités territoriales ont pour devoir de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue d’intensifier la campagne d’alphabétisation des masses. Ils encouragent toutes les initiatives privées tendant à cette fin. Article 32-10 : L’enseignant a droit à un salaire de base équitable. Article 33 : L’enseignement est libre à tous les degrés. Cette liberté s’exerce sous le contrôle de l’Etat. Article 34 : Hormis les cas de flagrant délit, l’enceinte des établissements d’enseignement est inviolable. Aucune force de l’ordre ne peut y pénétrer qu’en accord avec la Direction desdits établissements. Article 34-1 : Cette disposition ne s’applique pas quand un établissement scolaire est utilisé à d’autres fins. | |
SECTION G DE LA LIBERTÉ DU TRAVAIL Article 35-6 : La loi la limite d’âge pour le travail salarié. Des Lois Spéciales règlementent le travail des enfants mineurs et des gens de maison. | |
DE LA FAMILLE Article 259 : L’Etat protège la Famille base fondamentale de la Société. Article 260 : Il doit une égale protection à toutes les Familles qu’elles soient constituées ou non dans les liens du mariage. Il doit procurer aide et assistance à la maternité, à l’enfance et à la vieillesse. Article 261 : La Loi assure la protection à tous les Enfants. Tout enfant a droit à l’amour, à l’affection, à la compréhension et aux soins moraux et matériels de son père et de sa mère. |
Annexe 2. Extraits de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Créole | Français |
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Texte en créole à venir | Article 25
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Article 26
|
Annexe 3. Extraits de la Convention internationale des droits de l’enfant, 1989, notamment le Préambule et les articles 20, 23, 24, 28, 29, 32, et 40
Créole | Français |
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Texte en créole à venir | Préambule Les Etats parties à la présente Convention, Considérant que, conformément aux principes proclamés dans la Charte des Nations Unies, la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine ainsi que l'égalité et le caractère inaliénable de leurs droits sont le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde, Ayant à l'esprit le fait que les peuples des Nations Unies ont, dans la Charte, proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme et dans la dignité et la valeur de la personne humaine, et qu'ils ont résolu de favoriser le progrès social et d'instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande, Reconnaissant que les Nations Unies, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et dans les pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme, ont proclamé et sont convenues que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés qui y sont énoncés, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation, Rappelant que, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, les Nations Unies ont proclamé que l'enfance a droit à une aide et à une assistance spéciales, Convaincus que la famille, unité fondamentale de la société et milieu naturel pour la croissance et le bien-être de tous ses membres et en particulier des enfants, doit recevoir la protection et l'assistance dont elle a besoin pour pouvoir jouer pleinement son rôle dans la communauté, Reconnaissant que l'enfant, pour l'épanouissement harmonieux de sa personnalité, doit grandir dans le milieu familial, dans un climat de bonheur, d'amour et de compréhension, Considérant qu'il importe de préparer pleinement l'enfant à avoir une vie individuelle dans la société, et de l'élever dans l'esprit des idéaux proclamés dans la Charte des Nations Unies, et en particulier dans un esprit de paix, de dignité, de tolérance, de liberté, d'égalité et de solidarité, Ayant à l'esprit que la nécessité d'accorder une protection spéciale à l'enfant a été énoncée dans la Déclaration de Genève de 1924 sur les droits de l'enfant et dans la Déclaration des droits de l'enfant adoptée par l'Assemblée générale le 20 novembre 1959, et qu'elle a été reconnue dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (en particulier aux articles 23 et 24), dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (en particulier à l'article 10) et dans les statuts et instruments pertinents des institutions spécialisées et des organisations internationales qui se préoccupent du bien-être de l'enfant, Ayant à l'esprit que, comme indiqué dans la Déclaration des droits de l'enfant, «l'enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance», Rappelant les dispositions de la Déclaration sur les principes sociaux et juridiques applicables à la protection et au bien- être des enfants, envisagés surtout sous l'angle des pratiques en matière d'adoption et de placement familial sur les plans national et international, de l'Ensemble de règles minima des Nations Unies concernant l'administration de la justice pour mineurs (Règles de Beijing) et de la Déclaration sur la protection des femmes et des enfants en période d'urgence et de conflit armé, Reconnaissant qu'il y a dans tous les pays du monde des enfants qui vivent dans des conditions particulièrement difficiles, et qu'il est nécessaire d'accorder à ces enfants une attention particulière, Tenant dûment compte de l'importance des traditions et valeurs culturelles de chaque peuple dans la protection et le développement harmonieux de l'enfant, Reconnaissant l'importance de la coopération internationale pour l'amélioration des conditions de vie des enfants dans tous les pays, en particulier dans les pays en développement, Sont convenus de ce qui suit : |
Article 20
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Article 23
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Article 24
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Article 28
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Article 29 Observation générale sur son application< 1. Les Etats parties conviennent que l'éducation de l'enfant doit viser à : < a) Favoriser l'épanouissement de la personnalité de l'enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités ; b) Inculquer à l'enfant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies ; c) Inculquer à l'enfant le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, du pays duquel il peut être originaire et des civilisations différentes de la sienne ; d) Préparer l'enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d'égalité entre les sexes et d'amitié entre tous les peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes d'origine autochtone ; e) Inculquer à l'enfant le respect du milieu naturel. 2. Aucune disposition du présent article ou de l'article 28 ne sera interprétée d'une manière qui porte atteinte à la liberté des personnes physiques ou morales de créer et de diriger des établissements d'enseignement, à condition que les principes énoncés au paragraphe 1 du présent article soient respectés et que l'éducation dispensée dans ces établissements soit conforme aux normes minimales que l'Etat aura prescrites. | |
Article 32
a) Fixent un âge minimum ou des âges minimums d'admission à l'emploi ; b) Prévoient une réglementation appropriée des horaires de travail et des conditions d'emploi ; c) Prévoient des peines ou autres sanctions appropriées pour assurer l'application effective du présent article. | |
Article 40 1. Les Etats parties reconnaissent à tout enfant suspecté, accusé ou convaincu d'infraction à la loi pénale le droit à un traitement qui soit de nature à favoriser son sens de la dignité et de la valeur personnelle, qui renforce son respect pour les droits de l'homme et les libertés fondamentales d'autrui, et qui tienne compte de son âge ainsi que de la nécessité de faciliter sa réintégration dans la société et de lui faire assumer un rôle constructif au sein de celle-ci. 2. A cette fin, et compte tenu des dispositions pertinentes des instruments internationaux, les Etats parties veillent en particulier : a) A ce qu'aucun enfant ne soit suspecté, accusé ou convaincu d'infraction à la loi pénale en raison d'actions ou d'omissions qui n'étaient pas interdites par le droit national ou international au moment où elles ont été commises ; b) A ce que tout enfant suspecté ou accusé d'infraction à la loi pénale ait au moins le droit aux garanties suivantes : i) Etre présumé innocent jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie ; ii) Etre informé dans le plus court délai et directement des accusations portées contre lui, ou, le cas échéant, par l'intermédiaire de ses parents ou représentants légaux, et bénéficier d'une assistance juridique ou de toute autre assistance appropriée pour la préparation et la présentation de sa défense ; iii) Que sa cause soit entendue sans retard par une autorité ou une instance judiciaire compétentes, indépendantes et impartiales, selon une procédure équitable aux termes de la loi, en présence de son conseil juridique ou autre et, à moins que cela ne soit jugé contraire à l'intérêt supérieur de l'enfant en raison notamment de son âge ou de sa situation, en présence de ses parents ou représentants légaux ; iv) Ne pas être contraint de témoigner ou de s'avouer coupable ; interroger ou faire interroger les témoins à charge, et obtenir la comparution et l'interrogatoire des témns à décharge dans des conditions d'égalité ; v) S'il est reconnu avoir enfreint la loi pénale, faire appel de cette décision et de toute mesure arrêtée en conséquence devant une autorité ou une instance judiciaire supérieure compétentes, indépendantes et impartiales, conformément à la loi ; vi) Se faire assister gratuitement d'un interprète s'il ne comprend ou ne parle pas la langue utilisée ; vii) Que sa vie privée soit pleinement respectée à tous les stades de la procédure. 3. Les Etats parties s'efforcent de promouvoir l'adoption de lois, de procédures, la mise en place d'autorités et d'institutions spécialement conçues pour les enfants suspectés, accusés ou convaincus d'infraction à la loi pénale, et en particulier : a) D'établir un âge minimum au-dessous duquel les enfants seront présumés n'avoir pas la capacité d'enfreindre la loi pénale ; b) De prendre des mesures, chaque fois que cela est possible et souhaitable, pour traiter ces enfants sans recourir à la procédure judiciaire, étant cependant entendu que les droits de l'homme et les garanties légales doivent être pleinement respectés. 4. Toute une gamme de dispositions, relatives notamment aux soins, à l'orientation et à la supervision, aux conseils, à la probation, au placement familial, aux programmes d'éducation générale et professionnelle et aux solutions autres qu'institutionnelles seront prévues en vue d'assurer aux enfants un traitement conforme à leur bien-être et proportionné à leur situation et à l'infraction. |
Annexe 5. Loi relative à l’interdiction et à l’élimination de toutes formes d’abus, de violences, de mauvais traitements ou traitements inhumains contre les enfants
Créole | Français |
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Texte en créole à venir | Art. 1.- Le chapitre 9 du code du travail traitant des ‘’enfants en service ‘’ est annulé. |
Art. 2.- Les abus et violences de toutes sortes contre les enfants, de même que leur exploitation sont interdits. Par abus et violences de toutes sortes contre les enfants, il faut entendre mauvais traitements ou traitements inhumains à leur égard y compris leur exploitation et ce, sans restreindre la généralité des énumérations suivantes. a) La vente et le trafic d’enfants, la servitude ainsi que le travail force ou obligatoire de même que les services forces ; b) L’offre de recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement, l’accueil ou l’utilisation d’enfants aux fins d’exploitation sexuelle, de prostitution, de pornographie ; c) L’offre, le recrutement le transport, le transfert, l’hébergement, l’accueil ou l’utilisation d’enfants aux fins d’activités criminelles ; d) L’offre, le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement, l’accueil ou l’utilisation d’enfants aux fins de prélèvements d’organes ou cobayes scientifiques ; e) Les travaux qui sont susceptibles de nuire a la sante, a la sécurité ou a la moralité de l’enfant de par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils exercent ; f) Le recrutement d’enfants en vue de leur utilisation dans les conflits armés. | |
Art. 3.- Un enfant peut être confié à une famille d’accueil dans le cadre d’une relation d’aide et de solidarité. Il doit jouir des mêmes privilèges et prérogatives que les autres enfants de cette famille. Il doit être traité comme un membre de cette famille. | |
Art. 4.- Le ministère des Affaires Sociales est compétent lorsqu’il s’agit d’un signalement à lui fait d’un enfant abusé, maltraité ou violenté conformément a cette présente Loi. Il peut saisir l’autorité judiciaire compétente conformément aux prescrits des lois en vigueur contre tout individu identifie comme auteur, coauteur ou complice et /ou de violence en violation de la présente Loi. Le Ministre examine dans chaque cas, avec l’enfant, toute décision le concernant et recueillie son avis. Tout signalement doit être consigne sur un registre à cet effet audit Ministère. | |
Art. 5.- La présente Loi abroge toutes Lois dispositions de Lois, tous les décrets ou dispositions de Décrets, tous Décrets-lois, qui lui sont contraires, et sera publiée et exécutée a la diligence des Ministères concernes chacun en ce qui le concerne. |
Source : Le Moniteur, n° 41, 5 juin 2003 [https://ilo.org/dyn/natlex/docs/SERIAL/76872/81235/F-2079639566/HTI-76872.pdf].