Cette séquence, centrée sur l’utilisation de la force de travail servile dans l’économie de plantation est à concevoir en lien direct avec la séquence sur les circuits de la traite africaine et atlantique et le système de l’exclusif qui a fait la richesse des ports français, ainsi qu’avec les séquences suivantes sur les résistances, les révoltes et les marronnages, la Révolution et les luttes de libération et d’indépendance. La principale difficulté de cette séquence réside dans les sources et les documents que le professeur peut proposer aux élèves ou leur faire rechercher (voir les « Supports »).
Tout en centrant l’étude sur la partie française de la colonie de Saint-Domingue, il convient de l’ouvrir à la comparaison avec les autres îles des Caraïbes, de l’Océan Indien et des Amériques portugaise, espagnole, française, hollandaise et britannique. Il s’agit de construire avec les élèves une analyse critique précise des sources et de leur exploitation historique prenant en compte leurs contextes et leurs conditions de production et de mener avec eux une analyse approfondie du vocabulaire, le sens et surtout l’emploi des mots ayant pu changer depuis les XVIe-XVIIIe siècles. L’objectif de la séquence est de montrer que l’économie de plantation - certains historiens proposent aujourd’hui de remplacer le terme « plantation » par « camp de travail esclavagiste » - est fondée sur la traite transatlantique et l’esclavage des Africains ; qu’elle est indissociable de la violence faite aux hommes, aux femmes et aux enfants et des nécessaires révoltes ; qu’elle relève de la domination coloniale selon une exploitation de type mercantiliste, où les colonies sont fondées pour l’utilité exclusive de la métropole et la croissance de son économie par une balance commerciale excédentaire ; que les sociétés, dans les iles, comme dans la métropole, se pensent et s’organisent selon des critères raciaux. Enfin, le professeur intéressera les élèves à la mémoire - et, selon le niveau de la classe, à quelques éléments de l’historiographie contemporaine - de la traite, de l’esclavage (commémorations, monuments, musées, lois et textes internationaux…) et des racismes, à leur place dans la littérature - y compris la littérature de jeunesse -, les arts plastiques, la musique, le cinéma, les séries, la bande dessinée.
La séquence a nécessairement une dimension interdisciplinaire : l’égalité et le respect de l’autre, le racisme, les formes contemporaines d’esclavage, l’économie de domination, les conséquences de la traite et de l’esclavage dans les sociétés contemporaines, les langues (langues autochtones, langue du colonisateur, créole, pidgin), l’onomastique (noms de personnes et noms de lieux). Par ailleurs, elle ne se conçoit pas, dans un cadre interdisciplinaire, sans une étude approfondie de la façon dont la littérature, les arts plastiques, la musique, la religiosité, la cuisine ont été marqués par une histoire dont on explorera la créativité contemporaine.
Les démarches proposées reposent sur des documents qu’il conviendra de remplacer, d’adapter ou de modifier selon les ressources locales et leurs possibilités d’accès (vestiges archéologiques, gravures, textes d’archives, monuments, musées…). L’objectif de la séquence est d’articuler au quotidien l’histoire générale et l’histoire locale, elle ne se conçoit donc que comme un exemple possible.
Comme il a été dit en introduction, la séquence est à penser, à concevoir et à mettre en place en interrelation étroite avec d’autres séquences d’histoire, de géographie, d’éducation à la citoyenneté de 7e, 8e et 9e année et des mêmes disciplines et de l’économie dans le secondaire dans l’optique d’un approfondissement des compétences, tant en ce qui concerne les savoirs et les savoir-faire que les savoir-être, séquences liées, entre autres, aux contenus suivants :
les conquêtes et les colonisations européennes, les décolonisations, les économies coloniales et post-coloniales
les sociétés coloniales fondées sur l’esclavage
les États africains, le monde de l’islam, les traites transsahariennes et transatlantiques, les traites et l’esclavage dans l’Océan Indien
le siècle des Lumières et les mouvements pour l’abolition de la traite et de l’esclavage
les luttes des esclaves et les abolitions de l’esclavage
les révolutions et les indépendances
les esclavages contemporains
le racisme et l’antiracisme
le commerce international contemporain, les modes alimentaires et la consommation de produits tropicaux en Europe et dans le monde
les acclimatations de plantes dans les jardins d’essai coloniaux pour le développement de l’agriculture industrielle
l’agriculture industrielle aujourd’hui.
Pour tenir compte des possibilités d’exploration et d’exploitation des ressources locales, les séances proposées dans cette séquence sont de durée variable.
L’esclavage et l’économie de plantation⚓
Présentation de la séquence et documents à télécharger⚓
Compétence(s) ciblée(s)
Rassembler, critiquer, analyser et synthétiser une documentation historique. En communiquer la synthèse.
Périodiser et maîtriser les temporalités plurielles des sociétés présentes et passées.
Construire en histoire une conscience citoyenne apte à développer un agir social.
Savoirs, savoir-faire, savoir-être/attitudes à acquérir
Faire une analyse critique (externe et interne) des sources et des documents, les authentifier, les dater et les questionner en prenant en compte leur origine et leur contexte historique et géographique de production.
Questionner et interpréter une documentation textuelle et iconographique en prenant en compte ses contextes de production et de diffusion historiques.
Mener une recherche documentaire à partir d’une problématique sur les questions d’exploitation servile et de racisme.
Faire une analyse historique du vocabulaire utilisé dans différents documents et de son évolution, notamment en regard des questionnements actuels et de la connotation actuelle des mots et expressions.
Identifier et questionner des traces et des indices archéologiques, ainsi que les enjeux contemporains de leur préservation et de leur patrimonialisation ainsi que des luttes qui y sont attachées.
Questionner et interpréter les formes d’organisation et de domination socio-économiques, politiques et culturelles d’une société de plantation coloniale esclavagiste et ses héritages dans l’économie, la politique, la culture et les sociétés contemporaines.
Questionner le regard porté sur l’autre dans ses différents contextes historiques, notamment la pseudo-scientificité des études sur les races du XVIIIe au XXe siècle et ses héritages contemporains.
Construire un argumentaire et se forger une culture du débat sur les questions de l’unité humaine, de la différence et de l’identité.
Prérequis
Les pré-requis concernent des compétences en cours d’acquisition dont l’approfondissement sera poursuivi en 9e année du fondamental :
Construire une chronologie de la colonisation et de l’exploitation coloniale, des traites africaines et atlantiques.
Situer un document dans son contexte économique, social, politique et culturel de production et de circulation.
Être capable de mener une recherche simple à partir d’une problématique dans un dictionnaire ou une encyclopédie historiques tout en appréhendant les évolutions linguistiques et sémantiques.
Savoir réaliser une recherche simple à partir d’une problématique sur Internet en authentifiant les sources documentaires.
Être capable de lire, exercer la critique et l’analyse de documents en fonction de leur contexte de production et de conservation : textes, documents iconographiques et audiovisuels, artefacts archéologiques.
Être capable de tracer une carte de l’île d’Hispaniola ou au moins un croquis avec la localisation approximative des caciquats et des premières installations européennes.
Stratégie d’enseignement-apprentissage
Selon les besoins, revenir dans un échange collectif sur l’histoire de la colonisation de Saint-Domingue, les traites africaines et atlantiques et la consommation de produits tropicaux (sucre, café, cacao, coton…, voir la séquence de 7e année « Faire de l’histoire » sur l’étude du café et de la tasse à café).
Dans un premier temps, établir les ressources documentaires locales (sites archéologiques, musées, archives, sites mémoriels…) et questionner la documentation recueillie ou proposée dans son historicité par une critique externe (date, auteur, contexte de production, de diffusion et de conservation, éventuellement, selon le niveau de la classe, contexte actuel d’exploitation, d’utilisation et de monstration).
Dans un deuxième temps, relever et questionner le vocabulaire dans son historicité, si possible par la proposition d’extraits de définitions par le professeur ou la recherche de ceux-ci par les élèves dans des dictionnaires et encyclopédies de différentes époques. La réalisation par les élèves d’un glossaire historique, notamment autour des termes et des expressions qui font aujourd’hui débat (« Nègre / Noir / Blanc », « civilisé / sauvage », « maître / esclave », « colonie / métropole », « Habitation / plantation / camp de travail esclavagiste », « religion / superstition / idolâtrie », « science / ignorance », « crime contre l’humanité / repentance / réparations »…) s’avère absolument nécessaire. Il s’agit, à travers l’étude du vocabulaire et de ses évolutions, de sensibiliser peu à peu les élèves aux débats contemporains et à leurs enjeux historiques, mémoriels et civiques.
Dans un troisième temps, questionner et interpréter la documentation par l’analyse critique interne pour identifier et restituer l’organisation sociale et économique de l’économie de plantation fondée sur la traire et l’esclavage.
En proposer une présentation.
Argumenter sur les enjeux mémoriels, culturels et muséaux aux niveaux local, national, régional et mondial et prendre position dans quelques débats contemporains sur les enjeux de l’histoire coloniale et des mémoires collectives contemporaines.
Découpage en séances
Séance (Titre et durée) | Thème, place dans la séquence et très brève description |
séance 1 De la conquête et de la colonisation européennes à l’économie de plantation (rappels de la 7e année), une chronologie et des vestiges locaux (1 h et variable) | En revenant sur le questionnement d’une documentation analysée en 7e année ou sur une documentation similaire dans le contexte local, la première séance permet de vérifier les pré requis et les degrés de maîtrise des compétences dans l’interprétation des colonisations européennes et d’en reprendre et développer la chronologie. Il s’agit parallèlement de guider les élèves dans la maîtrise progressive du vocabulaire et de ses évolutions depuis les XVIe-XVIIIe siècles. À partir de ces différents éléments, la séance est orientée vers le recensement des ressources documentaires locales et leur présentation, si possible accompagnée de la réalisation d’un relevé et d’une carte des traces locales laissées par l’économie de plantation et l’esclavage. |
séance 2 Archéologie d’une domination (1 à 2 h) | À partir de vestiges archéologiques et de documents locaux ou de l’exploitation de différents documents, questionner et interpréter le plan, l’organisation et le fonctionnement d’une habitation à Saint-Domingue au XVIIIe siècle. Éventuellement préparer et organiser une visite. |
séance 3 Travail servile et conditions de vie des esclaves dans les plantations (1) (1 à 2 h) | Si possible à partir de documents locaux, questionner le travail servile et les conditions de vie dans les plantations. |
séance 4 Travail servile et conditions de vie des esclaves dans les plantations (2), le Code noir (1 à 2 h) | Questionner le travail servile et les conditions de vie dans les plantations en le rapportant au Code noir. |
séance 5 La parole des esclaves, leur image dans la réalité et dans les textes et les images (1 h) | Rassembler, questionner et interpréter un corpus documentaire sur les représentations de l’esclave et les réalités de l’esclavage. |
séance 6 Mémoires et représentations des esclaves et des esclavages (variable, interdisciplinaire) | Rechercher et étudier les monuments et les musées évoquant les traites transafricaines et atlantiques et les esclavages. Organiser une recherche sur le champ lexical de l’esclavage dans différents documents pour aborder les débats actuels sur l’histoire et la mémoire de l’esclavage. |
séance 7 L’impact de l’histoire et de la mémoire des esclaves et des esclavages dans la littérature (variable, interdisciplinaire) | Nécessairement interdisciplinaire (français, créole, anglais, espagnol, arts plastiques …), la séance vise à questionner l’impact de l’histoire et de la mémoire des esclaves et des esclavages dans la littérature ; à guider les élèves dans des lectures et des analyses d’œuvres leur permettant de se situer, de façon informée et critique, dans les débats contemporains et d’y participer au niveau de la classe et de l’école. |
Support et matériel
À la différence du monde anglo-américain, où les historiens disposent, pour les XVIIIe et XIXe siècles, de récits de vie d’esclaves collectés par les abolitionnistes, le monde francophone n’a produit que très peu de paroles d’esclaves. Les sources, manuscrites et publiées, dont disposent les historiens émanent pour la plupart des dominants (maîtres, colons, voyageurs, administrateurs, religieux…). Ces sources, largement étudiées aujourd’hui et souvent utilisées dans la littérature (voir par exemple Evelyne Trouillot ou Madison Smart Bell) portent souvent sur les esclaves un regard empreint de préjugés raciaux - et souvent de violence - qu’il est important d’étudier en classe avec précaution dans une démarche historique : justifications pseudo-scientifiques et économiques de l’esclavage et des études sur les races, écrits religieux, prises de position philosophiques et littéraires, chansons… Les recherches plus ou moins récentes, entre autres généalogiques sur la traite atlantique, apportent cependant de nombreuses ressources pour l’étude de l’origine des esclaves et de leurs conditions de vie. De nombreuses sources (archives d’habitations, livres, gravures…) ont été détruites dans les luttes révolutionnaires et d’indépendance et un certain nombre de vestiges archéologiques restent encore à étudier. Une dernière difficulté est liée aux débats contemporains, notamment autour des « post-colonial studies » et de la pensée « woke », qui impose, en classe, une attention particulière au vocabulaire employé, à l’évolution lexicale et sémantique, aux sujets d’étude (lieux, personnages, documents…) et aux luttes et débats contemporains (déboulonnage des statues, dé-baptême des lieux…).
Le projet Eurescl, Les traites, les esclavages, leurs abolitions et leurs héritages dans l'histoire et l'identité de l'Europe et le site du même nom [http://education.eurescl.eu/] propose de nombreuses ressources pédagogiques pour enseigner les traites, les esclavages et leurs abolitions ainsi que des réflexions sur les enjeux et les débats concernant les questions abordées dans cette séquence.
Quand c’est possible, le professeur construira son cours sur les ressources locales, site, collections d’un musée, monument, objets… accessibles en visite ou documentées sur Internet ou dans la presse. La recherche critique et la sélection de la documentation, son appropriation dans le respect des droits des auteurs et des acteurs, participent ici pleinement de la formation du citoyen dans le cadre du cours d’histoire. Pour une documentation complémentaire, notamment pour la première séance, le professeur pourra se reporter aux séquences de 7e année, notamment la séquence « Faire de l’histoire ». Nous proposons à dessein en annexe une bibliographie abondante - notamment à travers de courts articles qui sont presque tous accessibles sur Internet (les documents accompagné d’un astérisque * sont accessibles sur Internet) - destinée à permettre aux professeurs de trouver, à travers les titres, les tables des matières et les index, ou à travers le simple feuilletage des ouvrages et des revues, les informations disparates et les documents nécessaires pour construire une synthèse documentée et adaptée à l’environnement local de leurs cours.
Pour une adaptation de la séquence à la situation historique locale, Le Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire propose une liste de 50 cartes [qui] portent le dessin exhaustif ou partiel des habitations » avec les liens permettant de les télécharger :
Cartes des habitations coloniales du XVIIIe siècle en Haïti. Inventaire sommaire des cartes et plans des « habitations » du XVIIIe s., dont la localisation correspond au territoire de l’actuel État d’Haïti, numérisées par plusieurs bibliothèques et disponibles en octobre 2015 [http://ciat.gouv.ht/articles/cartes-des-habitations-coloniales-du-xviiie-siècle-en-haïti].
Le site de Gallica [https://gallica.bnf.fr/] propose à la consultation et au téléchargement la reproduction de nombreuses cartes locales ainsi que de gravures du XVIIIe siècle qui permettent d’adapter la séquence à l’environnement local.
Enfin, Voyage aux iles d’Amérique, Catalogue de l’exposition, Archives Nationales / Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris 1992, propose de courtes synthèses sur presque tous les sujets abordés dans cette séquence - dont certaines cependant nécessitent une actualisation en fonction de la recherche contemporaine -, les différents chapitres (« La création des grands domaines », « Les esclaves », « Le sucre », etc.), dus à différents auteurs, ainsi que les reproductions (par exemple « Plan des paroisses de Limonade, quartier Morin et Petite-Anse à Saint-Domingue, levé par Baron, arpenteur du Roi (milieu XVIIIe siècle) », p. 183) permettent de construite et d’adapter la trame des cours au déroulé proposé dans les séances.
Sur le plan pédagogique, le site Potomitan. Site de promotion des cultures et des langues créoles [https://www.potomitan.info/] propose de nombreuses ressources centrées qui, même si elles concernent plutôt les autres colonies françaises, constituent une base pour préparer les cours, voir notamment Vincent Huyghues Belrose, « La société d'habitation : une civilisation historique » [https://kapeskreyol.potomitan.info/dissertation.php].
Seuls quelques supports de base ainsi que ceux qui figurent spécifiquement dans les séances ont été reportés ici (voir l’annexe 1 pour la bibliographie pour le professeur).
Extraits de textes anciens (certains extraits peuvent être étudiés en interdisciplinarité) :
Auberteuil Hilliard d'*, Considérations sur l'état présent de la colonie française de Saint-Domingue, Paris, 1776.
Charlevoix Pierre-Francois-Xavier de, Histoire de l’Isle espagnole ou de S. Domingue, écrite particulièrement sur des mémoires manuscrits du P. Jean-Baptiste Le Pers, jésuite, missionnaire à Saint-Domingue, et sur les pièces originales qui se conservent au Dépôt de la Marine, Paris, H.-L. Guérin,1730-1731, 2 vol. Cf. aussi Histoire de l'île espagnole ou de Saint-Domingue, Amsterdam, Chez François l'Honoré, 1733.
Du Tertre Jean-Baptiste, Histoire générale des Antilles, habitées par les François et enrichie de cartes et de figures, Paris, Thomas Jolly, 1667-1671, 4 vol., réédition Horizons caraïbes, 1973.
Dutrône de La Couture Jacques-François, Précis sur la canne et sur les moyens d'en extraire le sel essentiel (suivi de) plusieurs mémoires fur le sucre, fur le vin de Canne, fur l'indigo, fur les Habitations & fur l'état actuel de Saint-Domingue par Dutrône, docteur en médecine, membre de la Société Royale des Sciences & Arts du cap François, de celle d'Histoire Naturelle de Paris & correspondant de la Société Royale d'Agriculture, Paris, 2de édition 1791 [Google Book], 2018.
Girod de Chantrans Justin*, Voyage d’un suisse dans différentes colonies d’Amérique, Neuchâtel, Imprimerie de la Société Typographique, 1785, Paris, Tallandier, 1980.
Labat Jean-Baptiste, Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitans anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers qui y sont arrivez… le commerce et les manufactures qui y sont établies…, Paris, G. Cavelier (et P.-F. Giffard), 1722. Voyage aux îles françaises de l’Amérique, Nouvelle édition, d’après celle de 1722, Paris, Lefebvre, 1831. Nouveau voyage aux îles d’Amérique, Paris, Théodore le Gras, 1742. Réédition Horizons caraïbes, 1979.
Laborie P. J, The coffee planter of Saint Domingo; with an appendix, containing a view of the constitution, government, laws, and state of that Colony, previous to the year 1789. To which are added, some hints on the present state of the Island, under the British Government, London, T. Cadell & W. Davies, in the Strand, 1798.
Malouet Pierre Victor, Collection des mémoires et correspondances sur l'administration des colonies. Essai sur Saint-Domingue, Paris, Beaudouin, 1802, t. 5.
Vastey baron de*, Le système colonial dévoilé. "Le voîlà donc connu ce secret plein d'horreur : Le Système Colonial, c'est la Domination des Blancs, c'est le Massacre ou l'Esclavage des Noirs", Cap-Henry, P. Roux, 1814.
Wimpffen Alexandre-Stanislas de (1797 et 1911 par A. Savine, Michaud), Haïti au XVIIIe siècle. Richesse et esclavage dans une colonie française, Édition présentée et annotée par Pierre Pluchon, Paris Karthala, 1993.
Wimpffen Alexandre-Stanislas de, Saint-Domingue à la veille de la Révolution (souvenirs du baron de Wimpffen) / annotés d'après les documents d'archives et les mémoires [par] Albert Savine, (Paris), L. Michaud, 1911.
Extrait de Jacques de Cauna, « La création des grands domaines », Voyage aux iles d’Amérique, Catalogue de l’exposition, Archives Nationales / Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris 1992, p. 180 sq.
Plan des paroisses de Limonade, quartier Morin et Petite-Anse à Saint-Domingue, levé par Baron, arpenteur du Roi (milieu XVIIIe siècle), reproduit in Voyage aux iles d’Amérique, Catalogue de l’exposition, Archives Nationales / Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris 1992, p. 183.
Extrait de Labat Jean-Baptiste, Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitans anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers qui y sont arrivez… le commerce et les manufactures qui y sont établies…, Paris, G. Cavelier (et P.-F. Giffard), 1722. Voyage aux îles françaises de l’Amérique, Nouvelle édition, d’après celle de 1722, Paris, Lefebvre, 1831. Nouveau voyage aux îles d’Amérique, Paris, Théodore le Gras, 1742. Réédition Horizons caraïbes, 1979.
Extrait de Ducoeurjoly S.-J.*, Manuel des habitans de Saint-Domingue, contenant un précis de l’histoire de cette île…, Paris, Arthus-Bertrand, [1802] 1803. Paris, Lenoir, 2 vol. [http://www.manioc.org ou https://issuu.com/]
Extrait de Nicole Vanony-Frisch sur les noms des esclaves, « Les esclaves », Voyage aux iles d’Amérique, Catalogue de l’exposition, Archives Nationales / Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris 1992, p. 207.
Internet :
Sur la commémoration de l’esclavage : https://caribexpat.com/commemoration-abolition-de-lesclavage-16-lieux-a-decouvrir-dans-le-monde
Sur l’archéologie l’économie de plantation : Bulletin de l'ISPAN* n° 31 du 1er mars 2013 "Les ruines de l'habitation coloniale de Jumécourt" [https://ispan.gouv.ht/wp-content/upload/2017/09/BULLETIN%20DE%20L%27ISPAN%20No%2031%20.pdf]
Bibliographie :
Une abondante bibliographie pour le professeur est proposée en annexe 1). Elle a été conçue comme un outil de travail regroupant d’une part la majorité des ouvrages, articles et documents consultés et utilisés pour bâtir la séquence ; d’autre part un choix large pour adapter les propositions de la séquence à l’environnement de l’école en recherchant les documents locaux appropriés pour répondre aux questionnements de la séquence et pour les resituer dans leur contexte historique de publication et de diffusion comme de discussion. Cette bibliographie propose aussi pour les professeurs qui voudraient aller plus loin quelques références pour une introduction à l’historiographie du sujet. Dans cette bibliographie, ont été privilégiés les ouvrages, articles et documents accessibles à la consultation et pour certains au téléchargement sur Internet.
Une veille dans l’actualité locale, nationale et internationale (journaux, magazines, radio, télévision…) permet aussi de rendre vivantes les questions abordées dans cette séquence et d’en questionner les enjeux contemporains, voir par exemple les débats sur les mouvements de lutte contre le racisme, les déboulonnages de statues et les changements de noms de lieux, les excuses des pays colonisateurs et les réparations, les condamnations de l’esclavage contemporain par les institutions internationales, les organisations non gouvernementales et les associations, l’érection de monuments commémoratifs et la construction de musées ainsi que les formes contemporaines d’esclavage.
Modalités d’évaluation :
Evaluation initiale (diagnostique) :
Questionnement collectif sur la situation de l’île, de la Caraïbe et des Amériques aux XVe et XVIe siècles, sur le travail forcé imposé par les Européens aux populations autochtones, la destruction des cultures et des populations, l’introduction de l’esclavage à Saint-Domingue. Il s’agit aussi avec ce premier questionnement de faire le point sur la connaissance et l’utilisation du vocabulaire historique sur ces sujets.
Evaluation finale (bilan) et critères/indicateurs de réussite :
Réalisation d’un glossaire critique précisant l’évolution historique du sens et de l’emploi des termes et des notions concernant les traites et les esclavages, l’économie de plantation.
Écriture d’un court article sur un site archéologique local, des objets conservés dans un musée, un monument commémoratif, une statue érigée dans l’espace public.
Réalisation de cartes (Hispaniola et la Caraïbe) des sites archéologiques, des monuments et des lieux de mémoire concernant l’économie coloniale de plantation, les traites et les esclavages.
Prolongements éventuels
Sur le contexte Caraïbe aux premiers temps de l’exploitation des îles par les Européens, le professeur pourra proposer, dans un cadre interdisciplinaire, la lecture suivie du chapitre II « Description de quelques sauvages des Indes », pp. 113-232 de Relation d’un voyage infortuné fait aux Indes occidentales par le capitaine Fleury avec la description de quelques îles qu’on y rencontre, recueillie par l’un de ceux de la compagnie qui fit le voyage en 1618-1620, publié par Moreau Jean-Pierre, Un flibustier français dans la mer des Antilles en 1618-1620, Paris, Seghers, 1990, réédition, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2002.
Les situations et l’exploitation des esclaves sont évidemment très différentes d’une ile à l’autre, d’une terre à l’autre, sous domination française, espagnole, portugaise, hollandaise, anglaise, il n’est donc pas inutile de travailler sur les comparaisons. Contrairement au monde francophone, le monde anglo-américain dispose de nombreux récits autobiographiques d’anciens esclaves. Dans un cadre interdisciplinaire (français, anglais, espagnol), le professeur pourra donc proposer l’étude de courts extraits ou la lecture suivie de récits d’esclaves – par exemple, Mary Prince, The History of Mary prince, a West Indian Slave, Londres, 1831, traduction La Véritable Histoire de Mary Prince, esclave antillaise, Paris, Albin Michel, 2000 - ou d’œuvres littéraires influencées par ceux-ci - Harriet Beecher Stowe, William Styron, Alex Haley, Toni Morrison -, qui, pour certaines d’entre elles font l’objet de débats aujourd’hui. Le site Esclaves en Amérique [http://esclavesenamerique.org] propose des extraits inédits en français de ces biographies, archivés par thème et par auteur : Henry Bibb, Henry « Box » Brown, John Brown, William Craft, Ottobah Cugoano, Frederick Douglass, Lewis Garrard Clarke, Moses Grandy, William Grimes, Josiah Henson, Lunsford Lane, Solomon Northup, Mary Prince, Moses Roper, Henry Watson, William Wells Brown… La Library of Congress à Washington met aussi à disposition la transcription de nombreux récits oraux, recueillis dans les années 1930 par le Federal Writers’Project et la Works Progress Administration (Born in Slavery: Slave Narratives from the Federal Writers’ Project, 1936 to 1938 [http//memory.loc.gov/ammem/snhtml]). Certains de ces récits et des extraits ont été publiés par Helaina Pisar, Paroles d’esclaves. Les jours du fouet, Paris, Seuil, 1991. Ces récits et extraits, en sus des éléments qu’ils apportent sur la condition des esclaves vue de leur point de vue, ont l’immense avantage de donner un nom à des individus dont la majorité restent anonymes, voire non individualisés, dans les récits empreints de préjugés raciaux des maîtres et des voyageurs, voir par exemple Régent Frédéric, « De l’humain et de la chose. Regards des esclavagistes des Antilles françaises sur leurs esclaves », in Grenouilleau Olivier (dir.), Esclaves. Une humanité en sursis, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, pp.197-220 [https://books.openedition.org/pur/114474] qui cite Dubuc de Marentille (De l’esclavage des nègres dans les colonies de l’Amérique, Pointe-à-Pitre, 1790, Pointe-à-Pitre, Imprimerie Bénard, 1790) ou Poyen de Sainte-Marie J.-B. (De l’exploitation des sucreries ou conseils d’un vieux planteur aux jeunes agriculteurs des colonies, Basse-Terre, Chez Villette, 1792 [téléchargeable sur Gallica]). Ces différents documents pourront être croisés avec les annonces de fuites d’esclaves et de marronnage qu’étudient Jean Fouchard, Les marrons de la liberté, Paris, L’école, 1972 et Jean-Pierre Le Glaunec, Esclaves mais résistants. Dans le monde des annonces pour esclaves en fuite Louisiane, Jamaïque, Caroline du Sud (1801-1815), Paris / Aubervilliers, Khartala / CIRESC, 2021. Dans le monde francophone, on aura recours aux ouvrages de Gabriel Debien, Jean Fouchard, Deborah Jenson et Jeremy D. Popkin (voir bibliographie en annexe 1) qui proposent de nombreux documents exploitables en classe.
Parallèlement, toujours dans une approche interdisciplinaire (français, sciences de la terre et biologie, géographie éducation à la citoyenneté) le professeur pourra proposer une étude de l’origine des plantes commerciales tropicales, canne à sucre, café, cacao, coton, plantes tinctoriales… (en s’intéressant aussi au nom et à la classification de ces plantes, voir les propositions dans les séquences « Faire de l’histoire » et « Une société caraïbe, les Taïno » en 7e année téléchargeables), de leur adaptation, de leur culture, de leur commercialisation ainsi que de leurs habitudes de consommation (manières de table, habitudes vestimentaires…), voir à ce sujet Grataloup Christian, Le monde dans nos tasses. Trois siècles de petit déjeuner, Paris, Armand Colin, 2017.
Beaucoup des termes employés dans la documentation des XVIe-XVIIIe siècle, comme « nègre », « race », « laine » pour désigner la chevelure, etc., sont aujourd’hui fortement connotés, ils ont été utilisés au XIXe et au XXe siècles dans l’établissement de théories qui se voulaient scientifiques, plus ou moins destinées à justifier les colonisations européennes. Il est donc nécessaire de poursuivre et de compléter les propositions de rédaction du glossaire dans les séances par une recherche systématique de leur étymologie, de leurs premiers emplois, de l’évolution de leur sens et de leur emploi et de les comparer aux définitions contemporaines et à leur emploi dans les médias, de noter éventuellement leur polysémie et leur caractère appréciatif ou dépréciatif. On sera donc très attentif à l’inscription de ces divers éléments, si possible en les illustrant dans la rédaction du glossaire historique de leur emploi en contexte historique par le relevé d’extraits courts (une phrase) dans différents contextes dans lesquels ils sont employés aujourd’hui.
Les références à l’économie coloniale de plantation, aux traites atlantiques et aux esclavages, nombreux dans la littérature et les arts, invitent, toujours dans une démarche interdisciplinaire à :
L’étude de poèmes, de romans, de pièces de théâtre, de musiques en français et en créole, mais aussi en anglais et en espagnol.
L’étude, en lien avec les arts plastiques, les langues et l’histoire de l’art, de tableaux (entre autres, des ports négriers aux XVIIe et XVIIIe siècles : Cadix, Lisbonne, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Lorient, Honfleur, Le Havre, Rotterdam, Londres, Bristol, Liverpool…), statues, gravures, photographies ainsi que des statues et des monuments commémoratifs.
L’étude comparative, en lien avec les arts plastiques et l’éducation à la citoyenneté, des différentes muséographies.
La réalisation de guides de visite des ressources locales, archéologiques ou muséographiques.
Dans différents pays, entre autres en France, des musées disposent de collections sur l’histoire de l’esclavage et les présentent au public dans une muséographie qu’on peut proposer aux élèves d’étudier à travers leurs sites. Aujourd’hui plusieurs projets de musées spécifiquement consacrés à l’histoire de la colonisation et de l’esclavage font l’objet de débats. On proposera aux élèves de constituer un dossier de presse sur ces projets et les débats qu’ils suscitent, puis d’imaginer ce que pourrait être un musée spécifiquement consacré à l’économie de plantation et à l’esclavage en Haïti. Dans une approche interdisciplinaire, les élèves en étudieront le projet qui sera présenté sur écran et éventuellement sous forme de maquette :
lieu d’implantation
architecte
collections
muséographie
pédagogie
site web
L’étude des différentes tâches serviles et des différentes catégories d’esclaves (voir séance 2) permet de mettre en évidence quelques personnages historiques et littéraires de marrons, de résistants et meneurs de révoltes et de chefs des luttes de libération. À partir d’une recherche interdisciplinaire, faire réaliser, pour chacun de ces personnages, une biographie, si possible illustrée de documents historiques ou littéraires commentés.
En lien, ou comme évaluation, de la séquence spécifique sur les traites africaines et transatlantiques, le professeur guide les élèves dans une recherche des représentations des ports négriers aux XVIIe et XVIIIe siècles (Cadix, Lisbonne, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Lorient, Honfleur, Le Havre, Rotterdam, Londres, Bristol, Liverpool…) et leur fait établir une carte des traites négrières et du commerce des produits tropicaux (voir la carte « Le trafic des principaux ports négriers européens (1500-1815) » dans Dorigny Marcel, Gainot Bernard, Atlas des esclavages. Traites, sociétés coloniales, abolitions, de l’Antiquité à nos jours, Paris, Éditions Autrement, 2006, p. 31). Voir par exemple Le port de Nantes vu du chantier naval de la Fosse* (estampe, Nicolas Ozanne, lithographie réalisée en 1776 sur commande du roi Louis XVI, Archives municipales de Nantes). Plusieurs sites pédagogiques proposent l’analyse de cette gravure, le professeur pourra s’y reporter pour l’analyse avec les élèves.
En lien direct avec la proposition précédente sur la prospérité des ports français liée à la traite atlantique et à l’exploitation coloniale, proposer l’étude du port le plus proche de l’école au XVIIIe siècle en s’appuyant sur la liste des cartes et plans proposés par le Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire : Cartes des habitations coloniales du XVIIIe siècle en Haïti. Inventaire sommaire des cartes et plans des « habitations » du XVIIIe s., dont la localisation correspond au territoire de l’actuel État d’Haïti, numérisées par plusieurs bibliothèques et disponibles en octobre 2015 [http://ciat.gouv.ht/articles/cartes-des-habitations-coloniales-du-xviiie-siècle-en-haïti] ainsi que sur les estampes qui figurent dans un certain nombre d’ouvrages du XVIIIe siècle cités dans la bibliographie en annexe comme celui de Louis-Élie Moreau de Saint-Méry, Recueil de vues des lieux principaux de la colonie françoise de Saint-Domingue. gravées par les soins de M. Ponce..., Paris, Moreau de Saint-Méry, 1791.
À partir d’extraits de textes du XVIIIe siècle proposer une étude de la société coloniale (esclaves bossales et créoles, affranchis, petits blancs, colons propriétaires…) et des tensions qui la parcourent notamment à travers les oppositions et les révoltes des colons, à partir notamment de Charles Frostin, Les révoltes blanches à Saint-Domingue aux XVIIe et XVIIIe siècle. En faire établir une chronologie avec les raisons de ces révoltes, les protagonistes, les arguments avancés et leur déroulement.
Différenciation et adaptation aux élèves à besoins éducatifs particuliers
Selon les besoins particuliers, mettre en place des protocoles spécifiques :
Présentation orale en une ou deux phrases de chaque document par les élèves, lecture par les élèves à voix haute des documents ;
Quand c’est possible, projection de chacun des documents avec en surimpression une phrase ou deux de présentation.
Si c’est possible cette préparation des documents peut être faite à l’avance par les élèves en dehors des horaires de classe.
Mise au point pour l’enseignant
L’objectif de la séquence est de faire comprendre aux élèves que l’écriture de l’histoire est fondée sur la formulation d’hypothèses questionnant des traces, des indices et des sources de diverses origines. Sur les questions abordées dans cette séquence, où les affects, les mémoires individuelles et collectives ont un fort impact, il s’agit de guider les élèves dans une approche scientifique qui a suscité et suscite encore de nombreux débats entre historiens, et qui se confronte en permanence aux débats et aux faits de société : racisme, liberté et égalité, exploitation des individus, statuts économiques, inégalités de développement, place et rôle du politique et du religieux … Il s’agit aussi de montrer comment la résistance et les luttes ont fondé la légitimité et l’identité du peuple haïtien et de la nation haïtienne. Le professeur amènera donc les élèves à prendre conscience d’une histoire en construction et les rendra attentifs, à leur niveau, à l’actualité de la recherche historique et sociologique comme à celle des débats de société, des questionnements mémoriels et de leurs différences selon les lieux, muséographiques et artistiques et des relations internationales sur ces questions.
Avec les élèves, le professeur interrogera les « silences » et le très long « impensé » de l’histoire, ceux de la colonisation, de la traite atlantique et de l’esclavage, ceux de la résistance et des luttes quotidiennes et révolutionnaires (voir Michel-RolphTrouillot, Silencing the Past: Power and the Production of History, Beacon Press, 1997), parallèlement à l’étude de la culture populaire des dominés (contes, chants, récits). Les recherches, les bases de données se multiplient et se diversifient depuis quelques années, et on commence à publier quelques synthèses comme Paulin Ismard, Benedetta Rossi, Cécile Vidal, Les mondes de l’esclavage, une histoire comparée, Paris, Seuil, 2021. Si la séquence se focalise sur l’économie coloniale et esclavagiste de plantation, il est nécessaire d’en étudier l’interdépendance avec la traite, tout en distinguant leurs chronologies, d’en étudier aussi l’interdépendance avec la colonisation, la construction et le transport maritimes, l’histoire du commerce et de la finance, de la prospérité des ports de la métropole, du développement du capitalisme, du développement des cultures par acclimatation des plantes. Ces questions, comme celles des trafics intra-africains, des conséquences sur les sociétés et les Etats africains, feront l’objet d’autres séquences étudiées en lien direct avec celle-ci.
La question est d’abord celle des sources. Archéologie, plans et archives (inventaires, « états des esclaves », « cahier des esclaves », journaux de travail…) des plantations (Gabriel Debien, Les esclaves aux Antilles françaises XVIIe-XVIIIe siècles, Basse-Terre et Fort-de-France, 1974), contrats notariaux, correspondances, rapports et comptes rendus de missionnaires ou d’agents de l’administration, récits de voyage, gravures, traités et ouvrages décrivant les sociétés esclavagistes » (Désiré Aude, Mesnard Éric, Enseigner l’histoire des traites négrières et de l’esclavage, Cycle 3, Créteil, Scéren CRDP Créteil, 2007), constituent autant de sources utiles dans une approche par compétences. Ces sources permettent d’aborder avec les élèves le quotidien des esclaves, leurs conditions de vie, leur travail, les châtiments, vus du côté des maîtres - ainsi que les perceptions qu’ont ceux-ci des Africains et des esclaves -, elles permettent rarement d’aborder la parole des esclaves. Le deuxième problème est qu’elles sont disponibles et ont été exploitées, tant dans la recherche que dans l’approche pédagogique, plus souvent pour les Antilles françaises ou anglaises que pour Haïti.
Jean-Baptiste Du Tertre (Histoire générale des Antilles, habitées par les François et enrichie de cartes et de figures, Paris, Thomas Jolly, 1667-1671, 4 vol. [téléchargeable sur Gallica], réédition Horizons caraïbes, 1973) et Jean-Baptiste Labat (Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitans anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers qui y sont arrivez… le commerce et les manufactures qui y sont établies…, Paris, G. Cavelier (et P.-F. Giffard), 1722, réédition Horizons caraïbes, 1979), ainsi que « l’anonyme de Carpentras » (Relation d’un voyage infortuné fait aux Indes occidentales par le capitaine Fleury avec la description de quelques îles qu’on y rencontre, recueillie par l’un de ceux de la compagnie qui fit le voyage en 1618-1620, publié par Moreau Jean-Pierre, Un flibustier français dans la mer des Antilles en 1618-1620,Paris, Payot, 2016) décrivent les populations Caraïbes et leur disparition (séance 1) ainsi que la colonisation.
L’édit de mars 1685, étendu à la colonie de Saint-Domingue en 1687, complété par un certain nombre d’autres textes jusqu’en 1788 (Le Code noir), réifie les esclaves (article 44) et prononce leur incapacité sur le plan juridique (articles 28 à 31) et codifie la vie des esclaves (articles 8 à 21), définit les règles de l’exploitation servile (articles 22 à 27), les sanctions (articles 32 à 42), les conditions de la vente, de l’achat et de la transmission (articles 44 à 54), de l’affranchissement (articles 55 à 59) alors que se multiplient les justifications de l’esclavage des Africains (Jean Bellon de Saint-Quentin, Dissertation sur la traite et le commerce des Nègres, Éditeur [s.n.] (Paris), 1764 [téléchargeable sur Gallica]). Le Code noir est un document complexe à étudier, en raison des nombreux débats qu’il continue de susciter, mais il n’est aucunement le reflet des conditions de vie des esclaves dans les plantations : « Utiles pour comprendre le fonctionnement des sociétés esclavagistes, et plus encore afin d’en saisir en partie l’idéologie, les ‘’codes’’ ne permettent cependant pas de savoir comment concrètement les choses se passaient dans des systèmes où l’étroitesse des relations maître/esclave laissait souvent le dernier à la merci du premier, lois ou non. » (Grenouilleau Olivier (dir.), Dictionnaire des esclavages, Paris, Larousse, 2010, p. 158).
« L’habitation », employant engagés et esclaves, est l’unité productive de base de la colonie. Le tabac, d’abord culture dominante, est supplanté par la canne à sucre au XVIIIe siècle. On cultive aussi l’indigo et le café. À la fin du XVIIIe siècle, les habitations sucrières à Saint-Domingue, dont, pour les plus importantes, la gestion était confiée à un gérant et l’organisation du travail à des commandeurs, employaient en moyenne autour de 200 esclaves dont près de 80% travaillaient dans les champs et la sucrerie (voir les études de Gabriel Debien dans la bibliographie).
Depuis quelques années, dans différents contextes linguistiques, les études historiques sur la notion de « race » se sont multipliées, la lecture de ces ouvrages se révèle très utile pour guider la recherche du vocabulaire, de son emploi dans les différents contextes historiques, de la polysémie et des changements de sens comme des connotations actuelles, ainsi que pour guider les élèves dans la rédaction du glossaire historique, voir par exemple dans la bibliographie les ouvrage de Anténor Firmin, Andrew S.Curran, Éric Mesnard, Aurélia Michel, Marine Cellier, Amina Damerdji et Sylvain Lloret.
Séance 1. De la conquête et de la colonisation européennes à l’économie de plantation (rappels de la 7e année, une chronologie et des vestiges locaux)⚓
Supports et matériel
Pour la préparation de cette séance, comme de la suivante, le professeur pourra s’appuyer sur le Catalogue de l’exposition Voyage aux iles d’Amérique, Archives Nationales / Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris 1992, notamment les chapitres de Jacques de Cauna, « La création des grands domaines », p. 179-183, et de Nicole Vanony-Frisch « Les esclaves », pp. 206-213, ainsi que « Le sucre », pp. 232-237), les illustrations et les références d’objets qui les accompagnent.
Atlas et cartes d’Haïti, de l’ile d’Hispaniola, de la Caraïbe et des Amériques. Cartes anciennes de la partie française de Saint-Domingue et carte récente d’Haïti, de l’ile d’Hispaniola, de la Caraïbe et des Amériques. Pour une adaptation de la séquence à la situation historique locale Le Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire propose une liste de 50 cartes qui portent le dessin exhaustif ou partiel des habitations » avec les liens permettant de les télécharger : Cartes des habitations coloniales du XVIIIe siècle en Haïti. Inventaire sommaire des cartes et plans des « habitations » du XVIIIe s., dont la localisation correspond au territoire de l’actuel État d’Haïti, numérisées par plusieurs bibliothèques et disponibles en octobre 2015 [http://ciat.gouv.ht/articles/cartes-des-habitations-coloniales-du-xviiie-siècle-en-haïti].
Dictionnaires anciens (en ligne) et contemporains.
Pour penser ces questions, notamment dans une approche comparatiste, et construire la séance et les suivantes, le professeur pourra s’appuyer sur :
Désiré Aude, Mesnard Éric, Enseigner l’histoire des traites négrières et de l’esclavage, Cycle 3, Créteil, Scéren CRDP Créteil, 2007.
Mesnard Éric, Coquery-Vidrovitch Catherine, Être Esclave Afrique-Amériques (XVe-XIXe siècle), Paris, La Découverte, 2019.
Suremain Marie-Albane de, Mesnard Éric, Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions & leurs héritages, Paris, Kharthala Ciresc, 2021.
Sources et documents historiques :
Ducoeurjoly S.-J.*, Manuel des habitans de Saint-Domingue, contenant un précis de l’histoire de cette île…, Paris, Arthus-Bertrand, [1802] 1803. Paris, Lenoir, 2 vol. [http://www.manioc.org ou https://issuu.com/] chapitre IV. « Dialogue entre un Américain et un Européen sur le passage à St.-Domingue, et la manière d'y vivre », pp. 41-86, notamment les articles XI. « Gens de couleur », p. 69 et XXIV. « Esclaves », p. 82, ainsi que le « Vocabulaire français et créole », pp. 283-355, notamment « Conversation entre un Propriétaire de Sucrerie et le Nègre Commandeur de son Habitation » et « Conversation entre un autre Propriétaire d'Habitation plantée en café, et son Nègre Commandeur », pp. 377-391 ainsi que la « Chanson Créole », pp. 392-393.
Pour l’étude des traces locales de l’économie de plantation, le professeur peut s’appuyer, entre autres, sur les recensements de vestiges suivants qui proposent photographies et descriptions :
Bulletin de l'ISPAN* n° 31 du 1er mars 2013 « Les ruines de l'habitation coloniale de Jumécourt » [https://ispan.gouv.ht/wp-content/upload/2017/09/BULLETIN%20DE%20L%27ISPAN%20No%2031%20.pdf]
Cauna Jacques de*, « Patrimoine et mémoire de l’esclavage en Haïti : les vestiges de la société d’habitation coloniale », In Situ, 20 | 2013.
Cauna Jacques de*, « Haïti : Les moulins coloniaux, un patrimoine architectural en grand péril », Le Monde des Moulins, n°36, avril 2011 [https://fdmf.fr/]
Lerebours Michel Philippe, Vestiges d’Habitations Sucrières de la Région de Port-au-Prince, Esclavage Mémoire et Patrimoine, Comité National Haïtien de la Route de l’Esclave, 1999.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 D’une chronologie générale à l’identification des ressources locales | 15 à 30 min | Si les conditions le permettent, une grande partie de cette séance peut être conçue dans une démarche de pédagogie inversée à partir de recherches menées par les élèves en dehors du temps de classe et retravaillées collectivement en classe. En revenant sur le questionnement d’une documentation analysée en 7e année (voir les séquences en ligne sur le site de Canopé) ou sur une documentation similaire dans le contexte local, la première séance permet au professeur de vérifier les prérequis et les degrés de maîtrise des compétences dans le questionnement et l’interprétation du temps des conquêtes et des colonisations européennes jusqu’au développement de l’exploitation des îles Caraïbes par le travail servile. À l’aide de relevés dans des manuels d’histoire ou des encyclopédies et atlas historiques, éventuellement par une recherche Internet, le professeur guide la reprise et le développement de la chronologie établie en 7e année et dans les séquences précédentes, notamment sur la traite atlantique. Il aide à la compléter avec la chronologie de la partie espagnole d’Hispaniola et celle des Caraïbes du XVe à la fin du XVIIIe siècle prenant en compte les évolutions dans le monde Caraïbe et les relations internationales ayant un impact sur la Caraïbe. Parallèlement le professeur guide les élèves dans la maîtrise progressive du vocabulaire et de ses évolutions depuis les XVIe-XVIIIe siècles et fait compléter le glossaire historique. | À partir d’un document analysé en 7e année ou de l’extrait d’une archive locale (carte - voir le CIAT dans les « Supports » -, objet, vestige, etc., pour la démarche voir, sur le site de Canopé, la séquence de 7e année « Faire de l’histoire »), analyser et présenter collectivement ou en petits groupes la situation dans la Caraïbe et plus particulièrement à Hispaniola aux XVe-XVIe siècles. Relever le vocabulaire et rédiger les définitions et les évolutions de sens dans le glossaire historique (voir les « Prolongements éventuels). Réaliser collectivement une chronologie des colonisations d’Hispaniola et du développement de l’économie de plantation dans la partie française de Saint-Domingue en lien avec les traités internationaux. Mettre en forme cette chronologie sur le cahier, si possible en l’accompagnant de la reproduction ou de références à des documents glanés dans les manuels d’histoire ou sur Internet. La chronologie peut prendre la forme d’une frise chronologique accompagnée d’une carte des principales productions de Saint-Domingue. |
Temps 2 Traces de l’économie locale de plantation (1) | 15 à 30 min | En s’appuyant sur les éléments précédents, sur la liste du CIAT, les bulletins de l’ISPAN, les recensements de Jacques de Cauna et de Michel Philippe Lerebours, les articles de Gabriel Debien, le professeur oriente la séance vers le recensement oral collectif des traces et des ressources documentaires locales (cartes et plans, sites archéologiques et, éventuellement, musées, lieux de mémoire, archives, objets…) au besoin en projetant ou en montrant des cartes et des reproductions photographiques tirées des ouvrages et articles cités. Sur un fond de carte local, le professeur guide les élèves dans la localisation des vestiges archéologiques, des traces et des ressources locales. | Recenser en oral collectif les traces locales de l’économie de plantation des XVIIe-XVIIIe siècles. Identifier dans la liste proposée par le CIAT les habitations locales et en établir la liste et la localisation par écrit. Localiser les vestiges sur un fond de carte local en précisant (légende et nomenclature de la carte), le nom des planteurs, la taille de l’exploitation et la main d’œuvre employée à la date des informations. |
Temps 3 Traces de l’économie locale de plantation (2) | Variable, notamment dans une séance interdisciplinaire spécifiqu | Si possible, le professeur prépare avec les élèves une séance ultérieure de visite de vestiges archéologiques en guidant les élèves pour la réalisation d’une fiche de visite :
| Après sélection d’un site local pour une éventuelle visite, préparer par petits groupes une fiche de visite. En réaliser collectivement sous la direction du professeur une version opératoire :
|
Temps 4 Traces de l’économie locale de plantation (3) | Variable, notamment dans une séance interdisciplinaire spécifique | Si possible, organiser la visite du site retenu en s’appuyant sur la fiche de visite. Si la visite n’est pas possible, le professeur guide les élèves dans une recherche Internet sur une habitation ou leur fournit les documents pour la réalisation d’un portfolio documentaire, comprenant la carte ou le plan d’habitations locales. | Visiter le site retenu en relevant les éléments nécessaires à l’exploitation ultérieure en classe :
Si la visite n’est pas possible, rechercher sur Internet - ou utiliser les documents fournis par le professeur - les sources et les documents sur une habitation, en faire la critique externe (auteur, date, type de document et matériau, contexte de production et de diffusion, authentification du site sur lequel le document a été trouvé, copyright). En réaliser un portfolio. |
Production attendue
Réalisation d’un glossaire illustré du vocabulaire de l’économie de plantation.
Réalisation d’une chronologie des conquêtes et des colonisations européennes, du développement de l’économie de plantation dans la partie française de Saint-Domingue
Réalisation d’une fiche de visite d’un site archéologique
Trace écrite pour l’élève
Glossaire.
Fiche de visite et plan documenté et illustré d’une habitation locale.
Évaluation et régulation
Autoévaluation lexicale, notamment dans le réemploi argumenté des termes.
Éléments de remédiation
Vérification dans divers dictionnaires et encyclopédies
Chronologie
Séance 2. Archéologie d’une domination⚓
Supports et matériel
Comme pour la séance précédente, le professeur pourra s’appuyer pour sa préparation sur le Catalogue de l’exposition Voyage aux iles d’Amérique, Archives Nationales / Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris 1992, notamment les chapitres de Jacques de Cauna, « La création des grands domaines », p. 179-183, et de Nicole Vanony-Frisch « Les esclaves », pp. 206-213, ainsi que « Le sucre », pp. 232-237), les illustrations et les références d’objets qui les accompagnent.
Cartes anciennes de la partie française de Saint-Domingue et carte récente d’Haïti, de l’ile d’Hispaniola, de la Caraïbe et des Amériques. Pour une adaptation de la séquence à la situation historique locale Le Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire propose une liste de 50 cartes [qui] portent le dessin exhaustif ou partiel des habitations » avec les liens permettant de les télécharger : Cartes des habitations coloniales du XVIIIe siècle en Haïti. Inventaire sommaire des cartes et plans des « habitations » du XVIIIe s., dont la localisation correspond au territoire de l’actuel État d’Haïti, numérisées par plusieurs bibliothèques et disponibles en octobre 2015 [http://ciat.gouv.ht/articles/cartes-des-habitations-coloniales-du-xviiie-siècle-en-haïti].
Dictionnaires anciens (en ligne) et contemporains
Pour l’étude des traces locales de l’économie de plantation, voir les recensements de vestiges proposés en séance 1 :
Cauna Jacques de*, « Patrimoine et mémoire de l’esclavage en Haïti : les vestiges de la société d’habitation coloniale », In Situ, 20 | 2013.
Cauna Jacques de*, « Haïti : Les moulins coloniaux, un patrimoine architectural en grand péril », Le Monde des Moulins, n°36, avril 2011 [https://fdmf.fr/]
Lerebours Michel Philippe, Vestiges d’Habitations Sucrières de la Région de Port-au-Prince, Esclavage Mémoire et Patrimoine, Comité National Haïtien de la Route de l’Esclave, 1999.
Documents iconographiques et textuels pour l’étude des cultures coloniales :
Bulletin de l'ISPAN* n° 31 du 1er mars 2013 « Les ruines de l'habitation coloniale de Jumécourt » [https://ispan.gouv.ht/wp-content/upload/2017/09/BULLETIN%20DE%20L%27ISPAN%20No%2031%20.pdf]
Debien Gabriel, « Une indigoterie à Saint-Domingue à la fin du XVIIIe siècle », in Revue d'Histoire des Colonies, 1940/46, pp. 1-49.
Debien Gabriel, « Une plantation de Saint-Domingue: la sucrerie Galbaud du Fort, 1690-1802 », Le Caire, 1941.
Debien Gabriel, « Les projets d'un ancien planteur cotonnier de Saint-Domingue (1814) », in Revue d'Histoire des Colonies, vol. 41, nr. 142 (1954), pp. 83-102.
Debien Gabriel, « Comptes, profits, esclaves et travaux de deux sucreries de Saint-Domingue (1774-1798) », Notes d'Histoire Coloniale N° VI, Port-au-Prince, 1944-45, Revue de la Société d'Histoire et de Géographie d'Haïti, Vol. 15, nr. 55 (1944), pp. 1-60, nr. 56 (1945), pp. 1-60.
Debien Gabriel, « Sur les plantations Mauger à l'Artibonite, Saint-Domingue, 1763-1803 », in Bulletin de la Société la Société d'histoire de la Guadeloupe, Nr. 43/44 (1980), pp. 221-314.
Debien Gabriel, « Plantations et esclaves à Saint-Domingue: la sucrerie Foäche, 1770-1803 », Notes d’histoire coloniale, n° 70.
Debien Gabriel, « Plantations et esclaves à Saint-Domingue. La sucrerie Cottineau (1750-1777), La sucrerie Foâche à Jean-Rabel et ses esclaves (1770-1803) », Section d’histoire de l’Université de Dakar, 1962, no 3.
Dutrône de La Couture Jacques-François*, Précis sur la canne et sur les moyens d'en extraire le sel essentiel (suivi de ) plusieurs mémoires fur le sucre, fur le vin de Canne, fur l'indigo, fur les Habitations & fur l'état actuel de Saint-Domingue par Dutrône, docteur en médecine, membre de la Société Royale des Sciences & Arts du cap François, de celle d'Histoire Naturelle de Paris & correspondant de la Société Royale d'Agriculture, Paris, Paris, 1790, [https://ia800304.us.archive.org/20/items/prcissurlacann00dutr/prcissurlacann00dutr.pdf] 2nde édition, 1791 [Google Book].
Ducoeurjoly S.-J.*, Manuel des habitans de Saint-Domingue, contenant un précis de l’histoire de cette île…, Paris, Arthus-Bertrand, [1802] 1803. Paris, Lenoir, 2 vol. [http://www.manioc.org ou https://issuu.com/]
Du Tertre Jean-Baptiste*, Histoire générale des Antilles, habitées par les François et enrichie de cartes et de figures, Paris, Thomas Jolly, 1667-1671, 4 vol. [Gallica], réédition Horizons caraïbes, 1973. [Gallica]
L'Encyclopédie* / Diderot et d'Alembert, 1751-1780, [23], Agriculture : [recueil de planches sur les sciences, les arts libéraux et les arts méchaniques], Œconomie Rustique: Fabrique du tabac, planche I à VI ; Indigoterie et manioc ; Sucrerie, planches I à VII [https://gallica.bnf.fr/]. Voir : Dussauge Mathieu, « Images de l’habitation-sucrerie aux Antilles françaises du XVIIe au XIXe siècle », Histoire par l'image, 2018 [[http://histoire-image.org/fr/etudes/images-habitation-sucrerie-antilles-francaises-xviie-xixe-siecle] ; Laurent Dubois, Avengers of the New World. The Story of the Haitian Revolution, Harvard University Press, 2004, traduction Van Ruymbeke Thomas, Les Vengeurs du Nouveau Monde. Histoire de la Révolution haïtienne, Rennes, Les Perséides, 2005, propose aussi pages 73-76 une analyse des planches de la sucrerie.
Garrigus John, « Blues and brown: contraband indigo and the rise of a free colored planter class in french Saint-Domingue », in The Americas, Vol. 50, No. 2, October 1993, pp. 233-263
Labat Jean-Baptiste, Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitans anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers qui y sont arrivez… le commerce et les manufactures qui y sont établies…, Paris, G. Cavelier (et P.-F. Giffard), 1722. Voyage aux îles françaises de l’Amérique, Nouvelle édition, d’après celle de 1722, Paris, Lefebvre, 1831. Nouveau voyage aux îles d’Amérique, Paris, Théodore le Gras, 1742. réédition Horizons caraïbes, 1979. [Gallica]
Laborie P. J.*, The coffee planter of Saint Domingo; with an appendix, containing a view of the constitution, government, laws, and state of that Colony, previous to the year 1789. To which are added, some hints on the present state of the Island, under the British Government, London, T. Cadell & W. Davies, in the Strand, 1798. [https://archive.org/details/coffeeplanterofs00laboouhttps://openlibrary.org/books/OL24233232M/The_coffee_planter_of_Saint_Domingo]
Malouet Pierre Victor, Collection des mémoires et correspondances sur l'administration des colonies. Essai sur Saint-Domingue, Paris, Beaudouin, 1802.
Moreau de Saint-Méry Louis-Élie, Recueil de vues des lieux principaux de la colonie françoise de Saint-Domingue. gravées par les soins de M. Ponce..., Paris, Moreau de Saint-Méry, 1791.
Poyen de Sainte-Marie J.-B., De l’exploitation des sucreries ou conseils d’un vieux planteur aux jeunes agriculteurs des colonies, Basse-Terre, Chez Villette, 1792.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 L’habitation unité productive (1) | 30 à 40 min | À partir de la fiche de visite de la séance précédente ou du portfolio réalisé par les élèves, guider les élèves dans le questionnement et l’interprétation de l’organisation et du fonctionnement d’une habitation. En guidant les élèves dans la comparaison des documents entre eux et avec les vestiges archéologiques, le professeur les conduira à distinguer les vues imaginaires illustrant la configuration idéale d’une habitation (planches de l’Encyclopédie, gravures anciennes…) et la réalité telle que les historiens peuvent la restituer. | Questionner, décrire et interpréter collectivement l’organisation et le fonctionnement de l’habitation : maison du maître ou « grand case », jardin, offices et magasins, moulin, « cases et jardins à nègres », parc à bestiaux, cultures vivrières, champs de canne (ou café, tabac, indigo…), friches et « bois debout ». |
Temps 2 L’habitation unité productive (2) | 10 à 15 min | Guider les élèves dans la réalisation d’une synthèse sur l’habitation, son organisation, son fonctionnement, reposant sur l’analyse critique et l’exploitation des documents. Si possible, proposer d’en dresser le schéma de fonctionnement. | Rédiger individuellement une synthèse sur l’habitation, son organisation, son fonctionnement, reposant sur l’analyse critique et l’exploitation des documents. En dresser le schéma de fonctionnement. Compléter le glossaire avec les termes en français et en créole. |
Temps 3 L’habitation unité productive (3) | 10 à 15 min | Selon la même démarche, proposer aux élèves répartis en petits groupes de présenter des habitations différentes (sucrerie, caféterie, indigoterie) en guidant leur recherche sur Internet ou dans un ensemble documentaire fourni par le professeur. | À partir de la recherche sur Internet ou de l’ensemble documentaire proposé par le professeur, en petits groupes, réaliser une synthèse, le plan et le schéma de fonctionnement d’une sucrerie, d’une caféterie, d’une indigoterie. Présenter oralement la synthèse, le plan et le schéma de fonctionnement et les documents. |
Production attendue
Portfolio et synthèse.
À partir des vestiges archéologiques d’une habitation, dessin du plan de l’habitation avec les hypothèses de restitution de son organisation et de son fonctionnement.
Trace écrite pour l’élève
Portfolio et synthèse
Plan d’une habitation
Glossaire avec les termes en français et en créole
Évaluation et régulation
Auto-évaluation
Comparer le mode d’organisation et de fonctionnement de différentes habitations (sucrerie, caféterie, indigoterie), en réaliser le plan ou un croquis.
Éléments de remédiation
Reprise collective à partir de plans ou de modèles de fonctionnement d’habitations tirés de la bibliographie en annexe, de bulletins de l’ISPAN ou de manuels d’histoire.
Séance 3.⚓
Supports et matériel
Comme pour les deux séances précédentes, le professeur pourra s’appuyer pour sa préparation sur le Catalogue de l’exposition Voyage aux iles d’Amérique, Archives Nationales / Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris 1992, notamment le chapitre de Nicole Vanony-Frisch « Les esclaves », pp. 206-213), les illustrations et les références d’objets qui les accompagnent.
Cette séance et la suivante sont délicates. Le professeur, s’il le peut s’appuiera sur une documentation locale, en choisissant des documents non susceptibles de heurter la sensibilité des élèves, tout en approchant au plus près d’une histoire de la vie réelle des esclaves dans les plantations (conditions d’acquisition, conditions de vie et de travail, châtiments…). L’exploitation de la documentation proposée n’est qu’un modèle possible et, éventuellement, un recours en l’absence de documentation locale. La séance sera aussi l’occasion de revenir sur le glossaire historique établi par les élèves en prenant soin de la compréhension des termes figurant dans les divers documents à la fois dans le contexte racial de l’époque et dans le contexte contemporain de la qualification de l’esclavage comme crime contre l’humanité (pour la France, Loi nº 2001-434 du 21 mai 2001 « tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité », dite Loi Taubira), des « post-colonial studies » et de la pensée « woke ».
Pour préparer cette séance comme la suivante, on pourra s’appuyer sur Eric Mesnard et Aude Désiré, Enseigner l’histoire des traites négrières et de l’esclavage, Cycle 3, Créteil, Scéren CRDP Créteil, 2007 en adaptant les propositions plus spécialement à Saint-Domingue, ainsi que Éric Mesnard, Catherine Coquery-Vidrovitch, Être Esclave Afrique-Amériques (XVe-XIXe siècle), Paris, La Découverte, 2019 et Marie-Albane de Suremain, Éric Mesnard, Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions & leurs héritages, Paris, Kharthala Ciresc, 2021.
Debien Gabriel*, « La Nourriture des Esclaves sur les Plantations des Antilles Françaises aux XVIIe et XVIIIe siècles », Caribbean Studies, Vol. 4, No. 2 (Jul., 1964), pp. 3-27.
Debien Gabriel*, Les esclaves aux Antilles françaises XVIIe-XVIIIe siècles, Basse-Terre et Fort-de-France, 1974.
Girod de Chantrans Justin*, Voyage d’un suisse dans différentes colonies d’Amérique, Neuchatel, Imprimerie de la Société Typographique, 1785, Paris, Tallandier, 1980.
Saint-Louis Vertus, Système colonial et problèmes d’alimentation. Saint-Domingue au XVIIIe siècle, Bibliothèque universitaire haïtienne, Montréal, CIDHICA, 1999
Tardo-Dino Franz, Le collier de servitude. La condition sanitaire des esclaves aux Antilles françaises du XVIIe au XIXe siècle, Paris, Études caribéennes, 1985.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Sur la plantation, des esclaves et des tâches | 20 à 30 min | À partir d’une documentation locale, si elle a été conservée et si elle est accessible, de la documentation d’une ou plusieurs plantations (sucrerie, caféterie, indigoterie) et des plans des habitations établis lors de la séance précédente, le professeur guide les élèves sur les origines des esclaves, la distinction des groupes d’esclaves (« esclaves de case », ouvriers d’habitation, « esclaves de terre, de jardin, de houe »), des métiers et qualifications selon les types de plantation (commandeurs, « esclaves à talents », cabrouettiers, maçons, menuisiers, tonneliers, forgerons, vinaigriers, raffineurs, esclaves de jardin…), des ateliers (grand et petit ateliers) et les tâches imposées aux esclaves. | Questionner une documentation locale sur les différents groupes d’esclaves et les tâches qui leur sont imposées dans différents types de plantations. Questionner les relations entre les maitres et les esclaves, la place et le rôle des commandeurs et les interactions entre les différentes catégories d’esclaves. La distinction entre les esclaves à talents et les autres catégories d’esclaves pourront donner lieu à la suite de la séance à la réalisation de biographies, notamment d’esclaves marrons ou de protagonistes des révoltes et des luttes de libération (voir les « Prolongements éventuels »). |
Temps 2 Les esclaves au travail | 20 à 30 min | Le professeur fournit aux élèves une documentation (textes et gravures anciennes) et guide collectivement les hypothèses des élèves pour questionner, interpréter, recueillir des informations vérifiées dans une démarche critique de la documentation sur le travail des esclaves, les accidents, les punitions :
| Questionner en petits groupes une documentation locale ou fournie par le professeur sur l’organisation du travail servile dans différents types de plantations. |
Production attendue
Synthèse de documents.
Glossaire illustré du travail servile dans les habitations.
Trace écrite pour l’élève
Glossaire illustré du travail servile dans les habitations.
Synthèse sur la place et le rôle des différentes catégories d’esclaves dans le fonctionnement de la plantation.
Analyse d’une gravure.
Évaluation et régulation
Glossaire et plan.
Éléments de remédiation
Analyse collective orale d’extraits de gravures comparées aux textes d’historiens contemporains.
Séance 4. Travail servile et conditions de vie des esclaves dans les plantations, le Code noir (2)⚓
Supports et matériel
Voir les remarques d’entrée et les propositions pour préparer la séance dans les supports de la séance précédente.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 La vie quotidienne des esclave | 20 à 45 min | Le professeur fournit aux élèves une documentation (articles du Code noir, textes et gravures anciennes) et guide collectivement les hypothèses des élèves pour questionner, interpréter, recueillir des informations vérifiées dans une démarche critique de la documentation sur la vie quotidienne, l’état sanitaire, la natalité et la mortalité des esclaves. Si nécessaire, le professeur présente aux élèves les utilisations contemporaines des documents. Le professeur guide les élèves dans la formulation d’hypothèses sur les transformations dans la vie des esclaves (logement, alimentation, conditions de travail, châtiments…) apportées par le développement des grandes plantations sucrières entre le XVIIe et la fin du XVIIIe siècle (voir Jacques de Cauna en annexe), mises en relation avec les articles du Code noir. | Questionner une documentation locale ou fournie par le professeur sur l’organisation du travail servile dans une plantation :
Rédiger un glossaire illustré du travail servile. |
Temps 2 La vie quotidienne des esclaves et la loi | Variable notamment dans une approche interdisciplinaire | Guider une étude collective spécifique d’articles du Code noir (1-6, 12, 15-16, 18, 22-28, 33, 35, 38, 42, 44, 55, 58) et la comparaison avec les documents étudiés précédemment, notamment les extraits de Girod de Chantrans, les gravures, ainsi que la littérature dans une approche interdisciplinaire. | Rechercher la date du Code noir, de ses modifications, les inscrire sur la chronologie. Analyser collectivement les articles du Code noir. |
Production attendue
Synthèse de documents.
Glossaire illustré du travail servile dans les habitations.
Trace écrite pour l’élève
Glossaire illustré du travail servile dans les habitations.
Articles du Code noir et leur analyse.
Évaluation et régulation
Glossaire et analyse comparée des articles du Code noir.
Éléments de remédiation
Analyse collective orale d’extraits de textes d’historiens contemporains.
Séance 5. La parole des esclaves, leur image dans la réalité et dans les textes et les images⚓
Supports et matériel
Comme signalé dans les « Supports » généraux, dans le monde francophone, les sources, manuscrites et publiées, dont disposent les historiens émanent pour la plupart des dominants (maîtres, colons, voyageurs, administrateurs, religieux…) et sont à utiliser avec prudence. Quelques ouvrages d’historiens, en complément de l’analyse de ces sources, proposent aussi quelques sources évoquant ou reprenant plus ou moins la parole des esclaves, on s’appuiera donc sur les extraits publiés par ces historiens ainsi que, quand elles sont disponibles sur les sources locales.
Danon Rachel, Les Voix du marronnage dans la littérature française du XVIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2015.
Debien Gabriel*, « Assemblées nocturnes d’esclaves à Saint-Domingue (La Marmelade, 1786), Annales historiques de la Révolution française, 44e Année, No. 208 (Avril-Juin1972), pp. 273-284.
Geggus David Patrick, “Slave Society in the Sugar Plantation Zones of Saint Domingue and the Revolution of 1791-93”, Frank Cass Journal, 20, n° 2.
Jenson Deborah, Beyond the Slave Narrative: Politics, Sex, and Manuscripts in the Haitian Revolution, Liverpool University Press, 2011, réédité 2012.
Popkin Jeremy D., Facing Racial Revolution: Eyewitness Accounts of the Haitian Insurrection, University of Chicago Press, 2008.
Rogers Dominique (dir.), Voix d'esclaves. Antilles, Guyane et Louisiane françaises, XVIIIème-XIXème siècles, Paris Karthala, 2015.
Saunier Éric (dir.), Figures d'esclaves : présences, paroles, représentations, Presses universitaires de Rouen et du Havre [Open Editions].
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Paroles d’esclaves et de maîtres (1) | 20 à 30 mn selon le nombre de documents proposés dans le corpus | Le professeur propose aux élèves un corpus documentaire de textes courts de paroles d’esclaves et de représentations sur les esclaves à questionner et interpréter. Il guide la formulation d’hypothèses tout en faisant réfléchir les élèves sur les conditions du recueil et de la transmission des paroles d’esclaves (voir temps 2). | Selon le nombre de documents proposé, faire collectivement ou en petits groupes l’analyse critique du corpus en établissant une fiche de présentation pour chaque document (type de document, date, auteur, lieu et contexte de production, de diffusion et de conservation). Questionner le corpus par une lecture collective en relevant le vocabulaire et en le définissant dans le glossaire à partir d’extraits de dictionnaires anciens. Analyser et interpréter les documents : lexique, vocabulaire mélioratif ou dépréciatif, justification, argumentation. En une ou deux phrases, résumer chaque document. Inscrire le résumé sur la fiche. |
Temps 2 Paroles d’esclaves et de maîtres (2), à mettre en place ou non selon les possibilités | Variable selon les possibilités, en classe ou dans une démarche pédagogique inversée (recherche en dehors du temps de classe) | Si possible, guider une recherche des élèves, sinon leur fournir les renseignements nécessaires pour compléter la fiche. | Si possible, par petits groupes, en classe ou hors de la classe, compléter la fiche par une recherche Internet sur les auteurs des documents. Sinon, compléter les fiches avec les renseignements donnés par le professeur. |
Temps 3 Les images de l’Africain et de l’esclave | 20 à 30 min | Guider la présentation orale rapide des fiches puis l’élaboration collective de critères de classement des documents, en portant une attention particulière au vocabulaire et à l’argumentation et, si possible, à l’évolution historique. | Présenter oralement les fiches de présentation des documents. Formuler collectivement des critères de classement des documents. |
Production attendue
Fiches de présentation critique de documents.
Trace écrite pour l’élève
Fiches de présentation critique de documents.
Glossaire avec une attention particulière aux lexiques spécifiques, français et créoles, des maitres et des esclaves.
Évaluation et régulation
Synthèse et comparaison entre l’imaginaire des maitres et l’imaginaire des esclaves.
Éléments de remédiation
Reprise collective orale de documents.
Séance 6. Interdisciplinaire. Mémoires et représentations des esclaves et des esclavages⚓
Supports et matériel
La séance est fondée d’une part sur la recherche sur Internet de statues, de monuments et d’exploration de sites de musées, d’autre part sur le suivi de l’actualité de ces objets et lieux de mémoire dans les médias. Elle suppose aussi la recherche dans les différents textes législatifs qui traitent de l’esclavage et de la liberté des esclaves, notamment :
Les constitutions d'Haïti (1801-1885) de Louis-Joseph Janvier [téléchargeable sur Gallica], ainsi que La Digithèque de matériaux juridiques et politiques [https://mjp.univ-perp.fr/constit/ht.htm] permettent d’accéder aux textes antérieurs, à la base de recherches lexicales et de questionnements comparatifs.
En France, les articles 1, 2 et 3 de la Loi n° 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité.
Ainsi que les différents textes internationaux sur l’histoire et la mémoire de l’esclavage et sur la lutte contre l’esclavage contemporain.
En l’absence de possibilités de connexion, le professeur fournira un ensemble documentaire aux élèves. Selon les possibilités, la recherche pourra être menée en amont par les élèves.
Dossiers de presse et catalogue d’expositions sur l’esclavage. Analyses critiques parues dans la presse.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Des monuments et des musées | Variable, la recherche pouvant se faire dans différentes disciplines et hors temps scolaire | Si possible, guider les élèves répartis en petits groupes dans une recherche Internet des monuments évoquant les traites transafricaines et atlantiques et les esclavages, ainsi que des musées consacrant des salles permanentes aux traites et aux esclavages. | Mener, en petits groupes, une recherche Internet sur les monuments évoquant les traites transafricaines et atlantiques et les esclavages, ainsi que les musées consacrant des salles permanentes aux traites et aux esclavages. Rédiger pour chacun des monuments, sur papier ou sur écran (dans ce dernier cas, l’exercice peut donner lieu à la réalisation d’un blog régulièrement informé), une fiche accompagnée d’une représentation : lieu et date, contexte de la commande, projet et éventuellement commémorations, auteur, matériau, description rapide, diffusion des représentations (carte postale, timbre-poste, pièce de monnaie ou billet…). Indiquer ces monuments sur des fonds de cartes à différentes échelles, Caraïbe, Europe et monde. Faire de même pour les musées. |
Temps 2 La traite et l’esclavage « crimes contre l’humanité » | Variable, l’exercice pouvant être mené dans différentes disciplines, particulièrement en lien avec les séquences d’éducation à la citoyenneté | En lien avec l’éducation à la citoyenneté, guider une recherche sur le champ lexical de l’esclavage (esclave, affranchi, liberté…) dans les différentes déclarations et Constitutions, notamment :
| Relever par petits groupes à partir d’une recherche lexicale sur l’esclavage tous les termes s’y référant ainsi que les phrases dans lesquelles ils sont employés. Questionner et interpréter les items relevés en les replaçant dans le contexte de leur publication (recherche dans un manuel, une encyclopédie ou sur Internet). Présenter oralement l’état des recherches et les conclusions. Compléter le glossaire historique et éventuellement le glossaire d’éducation à la citoyenneté. |
Temps 3 Faut-il déboulonner les statues ? (1) | Variable, l’exercice pouvant être mené dans différentes disciplines, particulièrement en lien avec les séquences d’éducation à la citoyenneté | Faire rechercher par les élèves - ou leur proposer - des extraits de presse, d’actualités télévisées, de documentaires, évoquant les débats autour de la mémoire de la traite et de l’esclavage, des statues déboulonnées, des monuments tagués ou endommagés, des noms de lieux (rues, places…) débaptisés. En fonction de l’investissement des élèves et du temps disponible, l’exercice, centré d’abord sur Saint-Domingue / Haïti et la Caraïbe, notamment la Guadeloupe et la Martinique, peut être étendu à toutes les anciennes colonies françaises (Guyane, Nouvelle Calédonie, Réunion…) encore liées à la France puis çà toutes celles qui ont obtenu leur indépendance, enfin aux anciennes colonies, anglaises, espagnoles, néerlandaises… Guider l’exploitation des documents et aider les élèves à construire un la construction d’un argumentaire. | À partir de la documentation, relever en petits groupes les sujets des débats et, dans un tableau, les arguments avancés par les différentes parties. Élaborer un argumentaire de groupe sur ces questions. |
Temps 4 Faut-il déboulonner les statues ? (2) | Variable, l’exercice pouvant être mené dans différentes disciplines, particulièrement en lien avec les séquences d’éducation à la citoyenneté | Mettre en place et guider un débat sur les questions précédentes. | Construire un argumentaire et participer au débat. Le débat pourra prendre la forme d’un débat contradictoire ou, par groupes, les élèves défendront pour chaque époque à partir des phrases relevées les positions des différents protagonistes et pour la période contemporaine les arguments de ceux qui défendent le patrimoine (statues, monuments, onomastique…) et les arguments de ceux qui revendiquent de revisiter la mémoire et l’histoire. |
Temps 5 Des expositions | Variable en fonction de l’actualité | Proposer l’analyse d’un dossier ou d’un communiqué de presse d’une exposition sur l’esclavage et la comparaison avec une analyse critique parue dans la presse | Analyse d’une exposition. Choisir en petits groupes une salle, un thème, un objet de l’exposition et le présenter oralement dans une analyse critique. Éventuellement, si l’exposition est suffisamment visible sur Internet, en proposer une courte analyse critique par écrit. |
Production attendue
Relevé d’occurrences lexicales.
Tableau des argumentations.
Trace écrite pour l’élève
Extraits de différents textes législatifs.
Argumentaire.
Glossaire accompagné de citations.
Évaluation et régulation
Argumentaire et participation au débat.
Éléments de remédiation
Reprise collective.
Séance 7. Interdisciplinaire. L’impact de l’histoire et de la mémoire des esclaves et des esclavages dans la littérature⚓
Supports et matériel
Parmi les nombreuses œuvres littéraires traitant de l’esclavage, on pourra retenir pour une lecture suivie dans un cadre interdisciplinaire et l’analyse d’extraits par exemple (voir aussi les « Supports » généraux et la bibliographie en annexe :
Bell Madison Smartt, All Souls' Rising, New York, Vintage Books, 2004. Master of the Crossroads, New York, Vintage Books, 2004. The Stone That the Builder Refused, New York, Vintage Books, 2006. Trilogie des esclaves, 1. Le Soulèvement des âmes, traduction Pierre Girard, Arles, Actes Sud, 1999. 2. Le Maitre des carrefours, traduction Pierre Girard et Gerty Dambury, Arles, Actes Sud, 2004. 3. La Pierre du bâtisseur, traduction Pierre Girard, Arles, Actes Sud, 2007.
Bergeaud Émeric, Stella, Paris, É. Dentu, Libraire-éditeur, 1859. Réédition Genève, Éditions Zoé, Collection Les Classiques Du Monde, 2009. Voir Ndiaye Christiane, « Stella d’Émeric Bergeaud : une écriture épique de l’histoire », Itinéraires, 2009-2, p. 19-31. [http://journals.openedition.org/itineraires/234 ; DOI : https://doi.org/10.4000/itineraires.234]
Buch Hans Christoph, Haïti Chérie, Paris, Grasset 1990.
Carpentier Alejo, Le Royaume de ce monde, Paris, Gallimard, 1980.
Césaire Aimé (1960), La Révolution française et le problème colonial, Paris, Présence Africaine 2000.
Chamoiseau Patrick, L’Esclave vieil homme et le molosse, Paris Gallimard, 1997.
Condé Maryse, Ségou, Paris, Robert Laffont, 1984.
Corbière Édouard, Le négrier, La Découvrance, 2007.
Dumas Alexandre, Georges, Paris, Gallimard Folio, 1974.
Glissant Édouard, Monsieur Toussaint, Paris, Gallimard, 1998.
Hugo Victor (1819), Bug-Jargal, Paris, Gallimard Folio, 1977.
Ly Ibrahima, Les noctuelles vivent de larmes, Paris, L’Harmattan, 1988.
Mérimée Prosper (1829), Tamango et autres nouvelles, Paris, GF Flammarion, 2011.
Métellus Jean, Toussaint Louverture, ou Les racines de la liberté, Paris, Hatier, 2003.
Métellus Jean, Rhapsodie pour Hispaniola, Paris, Bruno Doucey, 2015.
Schwartz-Bart André, La Mulâtresse Solitude, Paris, Seuil, 1972.
Sue Eugène (1831), Atar-Gull, in Romans de mort et d’aventures, Paris, Robert Laffont, 1993.
Trouillot Evelyne, Rosalie l’infâme, Paris, Dapper, 2003. Port-au-Prince, Presses Nationales d’Haïti, 2007.
Trouillot Évelyne, Désirée Congo, Montréal, CIDIHCA, 2021.
Voir aussi l’anthologie de Patrick Kleff (dir.), C’est à ce prix que vous mangez du sucre…, Paris, GF Flammarion, 2002 ainsi que le site Eurescl, Les traites, les esclavages, leurs abolitions et leurs héritages dans l'histoire et l'identité de l'Europe [http://education.eurescl.eu/].
Rosalie l’infâme d’Evelyne Trouillot est le roman le plus approprié à la séance. L’argument a été inspiré par un incident rapporté dans Abenon Lucien, Cauna Jacques, Chauleau Liliane, La Révolution aux Caraïbes, Paris, Nathan, 1989 (p. 77), lui-même tiré du tome 3 des Voyages d'un naturaliste, et ses observations […] de Michel Etienne Descourtilz, Paris, Dufart, 1809 [en ligne] (p. 119), réédition Jacques Boulenger (ed.), Paris, Plon, 1935. À partir de ce roman, une étude pourra être menée sur les différentes couvertures des éditions francophones, anglophones (The Infamous Rosalie). Voir le dossier pédagogique réalisé par Darline Alexis [http://www.littafcar.org/wp-content/uploads/2020/03/DP_Rosalie_Linfame.pdf], ainsi que les diverses études sur Evelyne Trouillot et Rosalie l’infâme :
Dossier sur Evelyne Trouillot dans Île en île [https://ile-en-ile.org/trouillot_evelyne/] qui liste les études sur Rosalie l'infâme.
Evelyne Trouillot, 5 Questions pour ïle en île, entretien vidéo, 18 minutes [https://ile-en-ile.org/evelyne-trouillot-5-questions-pour-ile-en-ile/], accessible aussi sur YouTube.
Frémin Marie, « 1 - Écrire la mémoire de l’esclavage en Haïti. Pour une réappropriation de l’Histoire par le peuple : Évelyne Trouillot et Rosalie l’Infâme », in Nadève Ménard (éd.), Écrits d’Haïti. Perspectives sur la littérature haïtienne contemporaine (1986-2006), Paris, Éditions Karthala, 2011, pp. 21-38.
Frémin, Marie, « Esclavage, mythe fondateur et littérature en Haïti dans Rosalie l’infâme d’Evelyne Trouillot », in Chaulet Achour, Christiane (dir.), Esclavages et littérature. Représentations francophones, Paris, Classiques Garnier, 2016, pp. 203-221
Voir aussi Daniel Cattier, Juan Gélas, et Fanny Glissant, « Les Routes de l’esclavage », TV5Monde [https://www.tv5monde.com/] ainsi que la présentation des vidéos par Marion Chastain, « Une série-documentaire française interroge les racines de l’esclavage », 29 avril 2018 [https://information.tv5monde.com/culture/les-routes-de-l-esclavage-une-serie-documentaire-francaise-interroge-les-racines-de-l].
Sur le bateau négrier auquel renvoie le titre :
Journal de navigation du navire La Rosalie du Havre, capitaine M. Castendet – allant dudit lieu à la Côte d’Angolle rédigée par Augustin-David Osmond, second capitaine sur ce navire, 1788-1790. Bibliothèque municipale du Havre, Ms 516 [https://archives.lehavre.fr/document-archives/manuscrits-et-parchemins/depart-du-navire-la-rosalie].
La Rosalie navire de Messieurs Rasteau frères, armateurs à La Rochelle, construit en 1780 à Nantes, musée d'Orbigny-Bernon, La Rochelle, reproduit in Danielle Pouzache, "Jacques Rateau armateur rochelais au XVIIIe siècle", Société de géographie de Rochefort [http://socgeo-rochefort.fr/].
Daget Serge, Répertoire des expéditions négrières françaises au XVIIIe siècle, T. 1, Société française d'histoire d'outre-mer, 1978, « La Rosalie, 1766/13 » [https://www.persee.fr/doc/sfhom_0222-027x_1978_mon_1_1].
Mettas Jean, Répertoire des expéditions négrières françaises au XVIIIe siècle, T. 2, Ports autres que Nantes, Société française d'histoire d'outre-mer, 1984, La Rosalie, « 1785/4 » [https://www.persee.fr/doc/sfhom_0222-027x_1978_mon_1_1].
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 La couverture | 15 à 20 min | Analyser collectivement la première et la quatrième de couverture : le titre, le visuel, la typographie et la composition. Guider la recherche sur « La Rosalie » avec la documentation sur les bateaux qui ont porté ce nom. | Analyser en petits groupes les première et quatrième de couverture. Présenter collectivement par oral l’analyse avec l’étude collective des bateaux. |
Temps 2 Interdisciplinaire, la lecture suivie du roman | variable | Si possible dans un cadre interdisciplinaire, proposer la lecture suivie du roman. | Dans une lecture suivie, rédiger un résumé du roman et des chapitres, relever les thèmes, les personnages, leur rôle et leur fonction, leur évolution, les références à l’histoire, le style en s’intéressant particulièrement aux passages qui décrivent le travail et la vie des esclaves. |
Temps 3 Analyse d’extraits | 15 à 30 min | Proposer aux élèves, par petits groupes, l’analyse d’extraits centrés sur le travail et la vie des esclaves. | Dans l’extrait, relever le lieu, le moment, les personnages (qui parle ?) et leur statut, les positions et les rapports entre les personnages et les groupes de personnages à partir de l’étude du vocabulaire, l’expression des sentiments (l’acceptation, la résistance…), l’action. Rapporter aux documents étudiés dans les séances précédentes. |
Temps 4 Présentation orale | 10 à 15 min | Guider la présentation orale des différents extraits en les replaçant dans l’ensemble du roman. | Présenter oralement l’analyse. |
Production attendue
Fiche de présentation des première et quatrième de couverture
Analyse des extraits.
Trace écrite pour l’élève
Structure du roman, présentation des personnages et de leur histoire.
Évaluation et régulation
Fiches et analyses.
Éléments de remédiation
Reprise collective.
Annexes⚓
Annexe 1. Carte des environs du Cap, Isle de Saint‐Domingue (1740) Cartographe inconnu. Cap Haïtien, Plaine du Nord, Quartier Morin
[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b5972693x.r=Haiti].
Ce document est donné à titre d’exemple, proposer de préférence un document local à rechercher et télécharger sur Gallica ou à sélectionner à partir de la liste de cartes et plans du Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire, Cartes des habitations coloniales du XVIIIe siècle en Haïti. Inventaire sommaire des cartes et plans des « habitations » du XVIIIe s., dont la localisation correspond au territoire de l’actuel État d’Haïti, numérisées par plusieurs bibliothèques et disponibles en octobre 2015 [http://ciat.gouv.ht/articles/cartes-des-habitations-coloniales-du-xviiie-siècle-en-haïti]. Voir aussi Plan des paroisses de Limonade, quartier Morin et Petite-Anse à Saint-Domingue, levé par Baron, arpenteur du Roi (milieu XVIIIe siècle), reproduit in Voyage aux iles d’Amérique, Catalogue de l’exposition, Archives Nationales / Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris 1992, p. 183.
Annexe 2. Plan de l'habitation appartenant par indivis à Messire Jean Charles baron de Montalembert, colonel de cavalerie et aux mineurs de Scepeaux, sise au Cul-de-Sac, isle et côte St. Domingue / Levé par nous, arpenteur du Roi soussigné Sonis en août 1791
Par Sonis L.
[Gallica]. Ce document est proposé est donnée à exemple, se reporter à au Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire, Cartes des habitations coloniales du XVIIIe siècle en Haïti. Inventaire sommaire des cartes et plans des « habitations » du XVIIIe s., dont la localisation correspond au territoire de l’actuel État d’Haïti, numérisées par plusieurs bibliothèques et disponibles en octobre 2015 [http://ciat.gouv.ht/articles/cartes-des-habitations-coloniales-du-xviiie-siècle-en-haïti].
Annexe 3. Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitans anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers qui y sont arrivez… le commerce et les manufactures qui y sont établies…
Extraits de Jean-Baptiste Labat, Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitans anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers qui y sont arrivez… le commerce et les manufactures qui y sont établies…, Paris, G. Cavelier (et P.-F. Giffard), 1722, tome 3, pages 416-427 et 432-433. Voyage aux îles françaises de l’Amérique, Nouvelle édition, d’après celle de 1722, Paris, Lefebvre, 1831. Nouveau voyage aux îles d’Amérique, Paris, Théodore le Gras, 1742. Réédition Horizons caraïbes, 1979. Seules les pages du chapitre qui présentent l’essentiel de l’exploitation de la main d’œuvre servile dans les différentes parties de la sucrerie ont été reproduites, dans lesquelles le professeur pourra tirer plusieurs extraits pour le travail en classe sur documents. Le reste du chapitre, notamment la "Dépense nécessaire pour la nourriture, & l'entretien de cent vingt Esclaves » (pp. 438 et suivantes) peut être téléchargée sur Gallica.
Annexe 4. Extraits de Ducoeurjoly S.-J., Manuel des habitans de Saint-Domingue, contenant un précis de l’histoire de cette île…
Extrait de Ducoeurjoly S.-J., Manuel des habitans de Saint-Domingue, contenant un précis de l’histoire de cette île…, Paris, Arthus-Bertrand, [1802] 1803. Paris, Lenoir, 2 vol., pp. 376 - [http://www.manioc.org/patrimon/SCH13064]
Annexe 5. Voyage d’un suisse dans différentes colonies d’Amérique
Girod de Chantrans Justin, Voyage d’un suisse dans différentes colonies d’Amérique, Neuchatel, Imprimerie de la Société Typographique, 1785, Paris, Tallandier, 1980, pp. 130-134 et 175-176.
Annexe 6. L'Encyclopédie / Diderot et d'Alembert, 1751-1780
L'Encyclopédie* / Diderot et d'Alembert, 1751-1780, [23], Agriculture : [recueil de planches sur les sciences, les arts libéraux et les arts méchaniques], Œconomie Rustique: Fabrique du tabac, planche I à VI ; Indigoterie et manioc ; Sucrerie, planches I à VII [https://gallica.bnf.fr/].
Voir : Dussauge Mathieu, « Images de l’habitation-sucrerie aux Antilles françaises du XVIIe au XIXe siècle », Histoire par l'image, 2018 [http://histoire-image.org/fr/etudes/images-habitation-sucrerie-antilles-francaises-xviie-xixe-siecle] ; Laurent Dubois, Avengers of the New World. The Story of the Haitian Revolution, Harvard University Press, 2004, traduction Van Ruymbeke Thomas, Les Vengeurs du Nouveau Monde. Histoire de la Révolution haïtienne, Rennes, Les Perséides, 2005, propose aussi pages 73-76 une analyse des planches de la sucrerie.
Annexe 7. Bibliographie pour le professeur
Note : les ouvrages et articles marqués d’un astérisque sont disponibles sur Internet.
L’abondante bibliographie qui suit a été conçue comme un outil de travail.
Premièrement, elle regroupe la majorité des ouvrages, articles et documents consultés et utilisés pour bâtir la séquence.
Deuxièmement, elle offre un choix large pour que les professeurs puissent adapter les propositions de la séquence à l’environnement de l’école en recherchant les documents locaux appropriés pour répondre aux questionnements de la séquence et pour qu’elles et ils puissent resituer dans leur contexte historique de publication et de diffusion comme de discussion tous les documents proposés.
Troisièmement, la préparation et la mise en place d’une séquence d’histoire nécessitant autant la connaissance du sujet que l’historiographie de celui-ci, il a semblé nécessaire de proposer aux professeurs un choix suffisamment large pour qu’elles et ils puissent se faire leur propre idée du conflit des interprétations. Dans cette bibliographie, ont été privilégiés les ouvrages, articles et documents accessibles à la consultation et pour certains au téléchargement sur Internet.
Quatrièmement, la bibliographie est aussi conçue comme un outil de formation invitant les professeurs à échanger sur leurs contenus, notamment avec les formateurs.
Augustin Jean Ronald*, Mémoire de l'esclavage en Haïti. Entrecroisement des mémoires et enjeux de patrimonialisation, Thèse Université Laval, Québec, 2016.
Barthélemy Gérard, « Le Rôle des Bossales dans l’émergence d’une culture de marronnage en Haïti », Cahiers d’études africaines, Année 1997, vol. 37, no 148, p. 839-862.
Barthélemy Gérard, Créoles-Bossales. Conflit en Haïti, Petit-Bourg (Guadeloupe), Ibis Rouge Éditions, 2000.
Beauvais L., Histoire des affranchis de Saint-Domingue, Paris, Kugelmann, 1882.
Béchacq Dimitri*, « Les parcours du marronnage dans l’histoire haïtienne : entre instrumentalisation politique et réinterprétation sociale » Ethnologies, vol. 28, n° 1, 2006, p. 203-240.
Blancpain François*, « Les droits de la France sur la colonie de Saint Domingue et le traité de Ryswick », Outre-mers, tome 94, n°354-355, 1er semestre 2007, p. 305-329.
Bonniol Jean-Luc, La couleur comme maléfice : une illustration créole de la généalogie des Blancs et des Noirs, Paris, Albin Michel, 1992.
Breteau Jean, Lancelin Marcel (éd.), Des Chaines à la liberté : choix de textes français sur les traites négrières et l’esclavage de 1615 à 1848, Rennes, Éd. Apogée, 1998.
Butel Paul, Mentalités créoles au XVIIIe siècle : l'exemple des gens de couleur à Saint-Domingue, Bordeaux, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 1986.
Casimir Jean, Une lecture décoloniale de l'histoire des Haïtiens : du Traité de Ryswick à l'occupation américaine (1697-1915), Port-au-Prince, Haïti, 2018.
Cauna Jacques de*, « Patrimoine et mémoire de l’esclavage en Haïti : les vestiges de la société d’habitation coloniale », In Situ, 20 | 2013.
Cauna Jacques de*, « Haïti : Les moulins coloniaux, un patrimoine architectural en grand péril », Le Monde des Moulins, n°36, avril 2011 [https://fdmf.fr/]
Cauna Jacques de, Au temps des îles à sucre : histoire d’une plantation de Saint-Domingue auXVIIIe siècle, préface de Jean Fouchard, Paris, Karthala, 2003.
Cauna Jacques de, « Aperçus sur le système des habitations aux Antilles françaises. Vestiges architecturaux et empreinte aquitaine en Haïti (ancienne Saint-Domingue) », dans Lerat Christian (dir.), Le monde caraïbe. Échanges transatlantiques et horizons post-coloniaux, Bordeaux, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2002, p. 133-152.
Célimène Fred, Legris André (éd.), L’Économie de l’esclavage colonial : enquête et bilan duXVIIe auXIXe siècle, Paris, CNRS Éditions, Paris, 2002.
Cellier Marine, Damerdji Amina, Lloret Sylvain (dir.), La Fabrique de la race dans la Caraïbe de l’époque moderne à nos jours, Paris, Classiques Garnier, 2021.
Coquery-Vidrovitch Catherine, Mesnard Eric, Etre esclave. Afrique-Amériques, XVe-XIXe siècle, Paris, La Découverte, 2013.
Corvinton Georges, Port-au-Prince au cours des ans. 1, La Ville coloniale. 1743-1789. 2, Sous les assauts de la Révolution. 1789-1804. 3, La Métropole haïtienne du XIXe siècle. 1804-1888. 4, La Métropole haïtienne du XIXe siècle. 1888-1915. 5, La Capitale d'Haïti sous l'Occupation. 1915-1922. 6, La Capitale d'Haïti sous l'Occupation. 1922-1934. 7, La ville contemporaine. 1934-1950. 8, La ville contemporaine. 1950-1956, Port-au-Prince, Haïti, Éditions Henri Deschamps, 1972-2009.
Curran Andrew S., L’Anatomie de la noirceur : science et esclavage à l’âge des Lumières, traduction Patrick Graille, Paris, Classiques Garnier, 2017.
Daget Serge, De la traite à l’esclavage, duXVe au XVIIIe siècle, actes du colloque de Nantes, 1985, Centre d’étude du monde atlantique, Nantes, Société française d’histoire d’outre-mer, Paris, 1988, 2 vol.
Danon Rachel, Les Voix du marronnage dans la littérature française du XVIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2015.
Debbasch Yvan, Couleur et liberté. Le jeu du critère ethnique dans un ordre juridique esclavagiste, Paris, Dalloz, 1967,
Debien Gabriel*, « Assemblées nocturnes d’esclaves à Saint-Domingue (La Marmelade, 1786), Annales historiques de la Révolution française, 44e Année, No. 208 (Avril-Juin1972), pp. 273-284.
Debien Gabriel*, « Entre colons sur la question des gens de couleur libres », Annales historiques de la Révolution française, 39e Année, No. 189 (Juillet-Septembre 1967), pp. 385-394.
Debien Gabriel, « La Nourriture des Esclaves sur les Plantations des Antilles Françaises aux XVIIe et XVIIIe siècles », Caribbean Studies, Vol. 4, No. 2 (Jul., 1964), pp. 3-27.
Debien Gabriel*, « Le Marronage aux Antilles Françaises au XVIIIe siècle », Caribbean Studies, Vol. 6, No. 3 (Oct., 1966), pp. 3-43.
Debien Gabriel, « Les colons des Antilles et leur main d’œuvre à la fin du XVIIIe siècle », Annales historiques de la Révolution française, 27e Année, No. 140 (Juillet-Septembre 1955), pp. 259-283.
Debien Gabriel, Les esclaves aux Antilles françaises XVIIe-XVIIIe siècles, Basse-Terre et Fort-de-France, 1974.
Debien Gabriel, « Comptes, profits, esclaves et travaux de deux sucreries de Saint-Domingue (1774-1798) », Notes d'Histoire Coloniale N° VI, Port-au-Prince, 1944-45, Revue de la Société d'Histoire et de Géographie d'Haïti, Vol. 15, nr. 55 (1944), pp. 1-60, nr. 56 (1945), pp. 1-60.
Debien Gabriel, « Les esclaves marrons à Saint-Domingue en 1764 », Kingston Jamaican Historical Review, 1966.
Debien Gabriel, « Les projets d'un ancien planteur cotonnier de Saint-Domingue (1814) », in Revue d'Histoire des Colonies, vol. 41, nr. 142 (1954), pp. 83-102.
Debien Gabriel, « Plantations et esclaves à Saint-Domingue : la sucrerie Foäche, 1770-1803 », Notes d’histoire coloniale, n° 70.
Debien Gabriel, « Plantations et esclaves à Saint-Domingue. La sucrerie Cottineau (1750-1777), La sucrerie Foâche à Jean-Rabel et ses esclaves (1770-1803) », Section d’histoire de l’Université de Dakar, 1962, no 3.
Debien Gabriel, « Sur les plantations Mauger à l'Artibonite, Saint-Domingue, 1763-1803 », in Bulletin de la Société la Société d'histoire de la Guadeloupe, Nr. 43/44 (1980), pp. 221-314.
Debien Gabriel, « Un grand propriétaire colonial à l'écoute des événements de Saint-Domingue », 1790, Revue de la Société haïtienne d'histoire et de géographie, vol. 31, nr. 134 (1982), pp. 14-28.
Debien Gabriel, « Une indigoterie à Saint-Domingue à la fin du XVIIIe siècle », in Revue d'Histoire des Colonies, 1940/46, pp. 1-49.
Debien Gabriel, « Une plantation de Saint-Domingue : la sucrerie Galbaud du Fort, 1690-1802 », Le Caire, 1941.
Debien Gabriel, Études antillaises (XVIIIe siècle), Cahier des Annales ESC, 11, Paris, A. Colin.
Debien Gabriel, La Société coloniale aux XVIIe et XVIIIe siècles, 2, Les Colons de Saint-Domingue et la Révolution : essai sur le Club Massiac : août 1789 – août 1792, Paris, A. Colin, 1953.
Debien Gabriel, Les esclaves aux Antilles françaises XVIIe-XVIIIe siècles, Basse-Terre et Fort-de-France, 1974.
Debien Gabriel, Plantations et esclaves à Saint-Domingue, Dakar, 1962.
Debien Gabriel, « Histoire de deux plantations à Saint-Domingue (papiers Bongars-Broc, 1781-1829) », in La Province du Maine, 1968, tome 70, 3e série, tome 8, fascicule 31, pp. 305-320.
Depuis 5000 ans l’esclavage. Une histoire mondiale, L’histoire Les collections, N° 93, octobre-décembre 2021.
Donnadieu Jean-Louis*, « Quand le vernis craque : l'habitation d'Héricourt au Morne-Rouge (Saint-Domingue, XVIIIe siècle), de la brillante façade à la faillite annoncée », Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe, 2019-2020, n° 184-185, p. 63-86. [www.erudit.org/]
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