Située entre la séquence sur l’économie de plantation fondée sur la traite atlantique et l’esclavage et la séquence sur la révolution et les luttes d’indépendance, cette séquence est conçue comme un approfondissement des compétences dans la démarche historique. Selon le niveau de compétences acquis par les élèves dans le questionnement et l’interprétation de documents historiques, il pourra s’avérer nécessaire de revenir sur la méthode en s’appuyant sur les démarches proposées dans la séquence de 7e année « Faire de l’histoire » (téléchargeable sur le site de CANOPE).
La séquence a pour objectif de rechercher et de questionner la voix des esclaves et des « libres de couleur » dans le quotidien de leur résistance et de leur révolte. Dans une société inégalitaire où la très grande majorité de la population, privée de son identité, est désocialisée - et souvent déshumanisée - par l’exploitation et la contrainte par le travail, la parole des dominés dans la sphère francophone est souvent inaudible, il s’agit donc dans cette séquence de développer les compétences critiques de questionnement et d’interprétation de documents indirects permettant l’analyse des résistances, des révoltes et des marronnages, mais aussi des révoltes des colons contre la métropole.
Fondée sur des documents anciens, la démarche repose aussi sur une étude historique du vocabulaire. Pour ne prendre qu’un exemple, le mot « liberté » n’a pas le même sens dans les écrits du XVIIe siècle, dans ceux du siècle des Lumières et de la révolution, au XIXe siècle et aujourd’hui (voir l’analyse qu’en fait Franklin Midy entre « le parti des interprètes » et « le parti des enquêteurs »), son sens varie aussi selon les disciplines où il est employé.
La séquence s’inscrit aussi dans les débats sur les origines, les causes et les dynamiques de l’insurrection de la fin du XVIIIe siècle, de la révolution et des luttes d’indépendance qui ont fondé la nation et l’État haïtien. S’il n’est pas question d’entrainer les élèves dans ces débats, il s’agit cependant de développer des compétences sur la lecture et l’analyse des interprétations, de faire comprendre que la scientificité de l’histoire repose sur la construction présente d’un récit argumenté à visée de vérité sur le passé ; que ce récit est lui-même historiquement situé et dépend de son contexte de production, qu’il évolue donc en fonction des questions et des enjeux sociaux, des problématiques des mémoires et de leur interrogation.
L’objectif de la séquence est que non seulement les noms des acteurs, leurs actions individuelles et collectives, les noms de lieux, notamment locaux, et d’événements (Padrejean en 1679, Janot Marin et Georges Dollot en 1691, Colas Jambe Coupée en 1724, Orphée à Léogane en 1747, François Makandal dans les années 1740-1750…, le rassemblement du Quartier-Morin en 1697, du Maribaroux en 1720…) fassent sens pour les élèves, mais qu’ils deviennent le support d’un questionnement sur les dynamiques historiques.
Enfin, dans une démarche interdisciplinaire de projet, la séquence propose la mise en place de projets d’histoire de l’art (statuaire, monuments commémoratifs, musique, peinture, gravure, littérature…) et de projets artistiques (dessin, peinture, photomontage… exposition) évoquant les résistances, les révoltes, les marronnages et leurs mémoires.
Résistances, révoltes, marronnages⚓
Présentation de la séquence et documents à télécharger⚓
Compétence(s) ciblée(s)
Rassembler, critiquer, analyser et synthétiser une documentation historique. En communiquer la synthèse
Périodiser et maîtriser les temporalités plurielles des sociétés présentes et passées
Construire en histoire une conscience citoyenne apte à développer un agir social
Savoirs, savoir-faire, savoir-être/attitudes à acquérir
Faire une analyse critique (externe et interne) des sources et des documents, les authentifier
Questionner et interpréter une documentation textuelle et iconographique indirecte pour en tirer des connaissances critiques sur des populations dont la voix est inaudible
Questionner et analyser le regard porté sur l’autre pour en tirer des connaissances sur celui qui écrit et sur celui sur lequel il écrit
Questionner la notion de racisme et ses manifestations historiques
Faire une analyse historique du vocabulaire utilisé dans différents documents en distinguant le sens historique et contextuel des mots, des notions, des concepts et le sens actuel
Identifier et questionner des traces et des indices archéologiques, culturels et mémoriels ainsi que l’enjeu contemporain de leur préservation et de leur patrimonialisation
Questionner et interpréter les formes de résistance à l’oppression, d’organisation et de lutte contre la domination socio-économique, culturelle, affective dans une société de plantation coloniale esclavagiste
Questionner le regard porté sur l’autre dans ses différents contextes historiques
Construire un argumentaire et se forger une culture du débat
Prérequis
Les prérequis concernent les compétences développées dans la séquence de 7e année « Faire de l’histoire » dont l’approfondissement sera poursuivi en 9e année du fondamental :
Construire une chronologie
Situer un document dans son contexte de production et de circulation
Être capable de mener une recherche simple dans un dictionnaire ou une encyclopédie historique tout en appréhendant les évolutions linguistiques et sémantiques
Savoir réaliser une recherche simple sur Internet
Être capable de lire, exercer la critique et l’analyse de documents : textes, documents iconographiques et audiovisuels, artefacts archéologiques
Stratégie d’enseignement-apprentissage
Au préalable, s’ils existent, collecter les traces et les indices des révoltes et des marronnages dans l’environnement local qui seront questionnés et utilisés soit au cours de la séquence, soit dans un projet en complément de la séquence
La séquence, suivant celle sur « L’économie de plantation et l’esclavage », il est utile de revenir sur les prérequis et les représentations des élèves, par exemple en introduisant la première séance par l’étude collective de la statue du Marron inconnu d’Albert Mangonès à travers une de ses représentations (photographie, timbre-poste, article de presse, voir Feguenson Hermogène, « L’histoire controversée du Marron inconnu », Ayibopost, 2020 [https://ayibopost.com/lhistoire-controversee-du-marron-inconnu/]).
Dans un premier temps, établir les ressources documentaires locales (sites archéologiques, musées, archives, sites mémoriels…, voir aussi les articles de Gabriel Debien et Jean Fouchard qui publient des extraits de La Gazette de Saint-Domingue et d’archives et donnent de nombreux noms de lieux concernant les révoltes et le marronnage (Port-au-Prince, Le Cap, Saint-Marc, Fort-Dauphin, Limbé, Cap-Tiburon, Petit-Goave, Petite-Anse, Croix-des-Bouquets, etc.). et questionner la documentation recueillie ou proposée dans son historicité par une critique externe (date, auteur, contexte de production, de diffusion et de conservation, éventuellement, selon le niveau de la classe, contexte actuel d’exploitation, d’utilisation et de monstration) en comprenant que cette documentation est une source indirecte de connaissance
Dans un deuxième temps, relever et questionner le vocabulaire dans son historicité, si possible par la proposition d’extraits de définitions par le professeur ou la recherche de ceux-ci par les élèves dans des dictionnaires et encyclopédies de différentes époques. La réalisation par les élèves d’un glossaire historique, notamment autour des termes et des expressions dont certains peuvent aujourd’hui faire débat ou avoir des connotations différentes des XVIIe et XVIIIe siècles (« Nègre / Noir / Blanc », « civilisé / sauvage », « maître / esclave », « colonie / métropole », « habitation / plantation / camp de travail esclavagiste », « religion / superstition / idolâtrie », « science / ignorance », « crime contre l’humanité / repentance / réparations », « luttes/ révoltes/ résistances/ rebellions », « hommes de couleur / affranchis/ affranchissement », « marrons/ marronnage », « milice/ maréchaussée », « empoisonnement, avortement, suicide, infanticide », « bosal / kreyòl »…, voir la séquence « L’esclavage et l’économie de plantation », téléchargeable sur le site de Canopé) s’avère absolument nécessaire, de même l’étude historique de termes et de notions qui pourraient sembler plus anodins comme « liberté » ou celle de l’emploi au singulier ou au pluriel de certaines notions comme le ou les « marronnage(s) » (voir à ce sujet les études de Franklin Midy, Aurélia Michel, Rachel Danon, Adrew S. Curran, Marine Cellier, Amina Damerdji et Sylvain Lloret). Il s’agit, à travers l’étude du vocabulaire et de ses évolutions, de développer des compétences de lecture et d’analyse de textes et d’images qui posent autant des problèmes éthiques que des problèmes de compréhension historique et de sensibiliser peu à peu les élèves aux débats contemporains et à leurs enjeux historiques, mémoriels et civiques selon une approche scientifique.
Argumenter sur les enjeux mémoriels, culturels et muséaux aux niveaux local, national, régional et mondial et prendre position dans quelques débats contemporains sur les enjeux de l’histoire de l’esclavage et du travail contraint ainsi que sur la place des révoltes et des marronnages dans l’histoire de la Révolution et de l’indépendance d’Haïti.
Découpage en séances
Séance (Titre et durée) | Thème, place dans la séquence et très brève description |
séance 1 Résister et marronner (1 h) | À partir d’une réflexion sur les représentations du marronnage dans l’histoire et dans la mémoire collective appuyée sur l’étude de la statue du Marron inconnu, la séance entend questionner la résistance, le marronnage et les notions qui y sont liées comme la liberté à travers la mise en fiches d’une documentation d’archives, notamment les journaux du XVIIIe siècle, de l’interpréter et d’en faire une synthèse. |
séance 2 De la vision des maîtres à l’analyse des historiens (1 h) | À partir de l’analyse critique de textes des XVIIe et XVIIIe siècles et d’une recherche biographique sur leurs auteurs, la séance propose de questionner et d’interpréter les représentations des Noirs, des Africains, des esclaves, les causes, les formes et types de la résistance et du marronnage et les conséquences de la résistance et du marronnage ; puis de comparer l’interprétation des textes anciens avec quelques interprétations d’historiens contemporains. |
séance 3 Révoltes et sociétés marronnes (1 h) | En prenant comme exemple, ou à défaut, les démarches d’étude de Makandal et du Bahoruco, la séance propose de relever puis d’étudier les formes locales et les acteurs de la résistance et du marronnage aux XVIIe et XVIIIe siècle et d’établir une cartographie et une chronologie des actions de résistance. |
séance 4 Le vaudou et le syncrétisme, moyens et formes de la résistance (1 h) | À partir de la formulation d’hypothèses sur la réitération des textes administratifs concernant l’instruction des esclaves dans la religion catholique et l’interdiction des pratiques cultuelles d’origine africaine, la séquence propose de questionner à travers les textes des colons et des voyageurs des XVIIe et XVIIIe siècles la place et le rôle du vaudou et des syncrétismes dans la résistance et le marronnage. |
Support et matériel
Dans le monde anglophone, les récits de vie d’esclaves (Olaudah Equiano, Frederick Douglass, Solomon Northup, William Wells Brown, Mary Prince…) publiés par les abolitionnistes et les récits oraux collectés par la Work Projects Administration (WPA) offrent de nombreuses ressources sur les différentes formes de résistance aux XVIIIe et XIXe siècles dans les colonies anglaises et aux Etats-Unis, voir :
Born in Slavery: Slave Narratives from the Federal Writers' Project, 1936 to 1938 [https://www.loc.gov/collections/slave-narratives-from-the-federal-writers-project-1936-to-1938/]
American Slave Narratives: An Online Anthology [https://xroads.virginia.edu/~Hyper/WPA/wpahome.html]
[North American Slave Narratives https://docsouth.unc.edu/neh/intro.html]
Le professeur, toujours dans le domaine anglophone, pourra s’appuyer sur l’excellent livre de Jean-Pierre Le Glaunec, Esclaves mais résistants. Dans le monde des annonces pour esclaves en fuite Louisiane, Jamaïque, Caroline du Sud (1801-1815), Paris, Editions Karthala et CIRESC, 2021, qui, avec l’analyse de nombreux documents, propose une bibliographie de référence sur le sujet.
Dans le monde francophone, les documents sur lesquels peut s’appuyer le professeur pour étudier l'histoire des résistances « ont été rédigés de façon quasi exclusive par des personnes qui représentent le point de vue de la métropole, voire défendent l'intérêt de l'ordre établi et du système esclavagiste » (Écrits d'esclaves : des documents rares, 2018 [http://blog.manioc.org/2018/05/recits-desclaves-slave-narratives.html]). Il s’agit donc pour le professeur de développer des compétences dans le questionnement et l’analyse de documents à « rebours » ou « en creux » (Dominique Rogers, Voix d’esclaves. Louisiane, Antilles et Guyanes françaises, XVIIIe-XIXe siècles, Paris, Karthala / CIRESC, 2015). Voir en annexe la bibliographie pour le professeur.
Quelques ouvrages permettent d’aborder la question, ses enjeux historiographiques et proposent des documents utilisables en classe, parmi de nombreux autres (voir une bibliographie indicative complémentaire pour le professeur en annexe 1) :
Barthélemy Gérard, « Le Rôle des Bossales dans l’émergence d’une culture de marronnage en Haïti », Cahiers d’études africaines, Année 1997, vol. 37, no 148, p. 839-862.
Barthélemy Gérard, Créoles-Bossales. Conflit en Haïti, Petit-Bourg (Guadeloupe), Ibis Rouge Éditions, 2000.
Béchacq Dimitri*, « Les parcours du marronnage dans l’histoire haïtienne : entre instrumentalisation politique et réinterprétation sociale » Ethnologies, vol. 28, n° 1, 2006, p. 203-240.
Danon Rachel, Les Voix du marronnage dans la littérature française du XVIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2015.
Debbasch Yvan, « Le marronnage. Essai sur la désertion de l’esclave antillais », L’Année sociologique (IIIe série), 1961 et 1962, p. 1-112 et p. 117-195.
Debien Gabriel*, « Assemblées nocturnes d’esclaves à Saint-Domingue (La Marmelade, 1786), Annales historiques de la Révolution française, 44e Année, No. 208 (Avril-Juin1972), pp. 273-284.
Debien Gabriel*, « Le Marronnage aux Antilles Françaises au XVIIIe siècle », Caribbean Studies, Vol. 6, No. 3 (Oct., 1966), pp. 3-43.
Debien Gabriel, « Les esclaves marrons à Saint-Domingue en 1764 », Kingston Jamaican Historical Review, 1966, repris in Notes d’histoire coloniale, n° 124.
Dutertre Jean-Baptiste, Histoire générale des Antilles habitées par les François, 1671, Fort-de-France, Éd. Horizons caraïbes, 1973.
Fouchard Jean, Debien Gabriel, Le Petit marronnage à Saint-Domingue autour du Cap, 1790-1791, Paris, Jouve, 1969.
Fouchard Jean, Les Marrons de la liberté, Paris, Éditions de l’École, 1972.
Fouchard Jean, Les Marrons du Syllabaire, Port-au-Prince, Henri Deschamps, 1959.
Garrigus John D., Before Haiti: race and citizenship in French Saint-Domingue, New York, Palgrave Macmillan, 2006.
Girod de Chantrans Justin, Voyage d'un Suisse dans différentes colonies, Neuchâtel, 1785. Présenté par Pierre Pluchon, Tallandier, Paris, 1980.
Hector Michel, Moise Claude, Colonisation et esclavage en Haïti. Le régime colonial français à Saint-Domingue (1625-1789), CIDIHCA / Editions Henri Deschamps, 1990.
Hilliard d'Auberteuil, Considérations sur l'état présent de la colonie française de Saint-Domingue, 1776-1777, 2 tomes, Paris.
Hurbon Laennec, Le barbare imaginaire, Port-au-Prince, Deschamps, 1987, Paris, Les éditions du Cerf, 1988.
Lois et constitutions des colonies françaises de l'Amérique sous le vent, Paris, 1784-1790, 4 tomes, Paris.
Lucas Rafael*, « Marronnage et marronnages », in Cahiers d'Histoire. Revue d’histoire critique, n° 89, 2002, pp. 13-28.
Manigat Leslie François, Éventail d’Histoire vivante d’Haïti, des préludes de la Révolution de Saint-Domingue jusqu'à nos jours (1789-1999), Tome 1. La période fondatrice (1789-1838), Port-au-Prince, CHUDAC, 2001.
Menesson-Rigaud Odette, Le rôle du vaudou dans l'indépendance d'Haïti, Africaine, Paris, 1958.
Mercier Louis Sébastien, L'an deux mille quatre cent quarante. Rêve s'il en fut jamais, Londres, 1772.
Midy Franklin*, « Vers l'indépendance des colonies à esclaves d'Amérique : l’exception haïtienne », Outre-Mers. Revue d'histoire, Année 2003, 340-341 pp. 121-138
Moreau de Saint-Méry Médéric Louis-Élie*, Description topographique, physique, civile, politique et historique de Saint-Domingue, 2 tomes, Philadelphie, 1797.
Pluchon Pierre, Vaudou, sorciers, empoisonneurs. De Saint-Domingue à Haïti, Paris, Karthala, 1987.
Price Richard*, « Les sociétés d'esclaves marrons », in Mintz Sidney W. (dir), Esclave = facteur de production. L'économie politique de l'esclavage, Paris, Dunod, 1981., pp. 87-118, Paris, Dunod, 1981.
Richard Price, Maroon Societies, Rebel Slave Communities in the Americas, Baltimore et Londres, Johns Hopkins University Press, 1996.
Modalités d’évaluation
Evaluation initiale (diagnostique) :
Une première évaluation peut être menée autour d’une analyse individuelle ou collective de représentations de monuments sur les résistances, les révoltes et les marronnages, en relevant systématiquement le vocabulaire employé par les élèves, leurs interprétations des monuments et les liens qu’ils font avec les contextes historiques, par exemple (voir aussi « Ailleurs dans le monde », Mémoire de l’esclavage et de la traite négrière, Bordeaux [https://www.memoire-esclavage-bordeaux.fr/]) :
Albert Mangonès Marron inconnu, Port-au-Prince, voir Feguenson Hermogène, « L’histoire controversée du Marron inconnu », Ayibopost, 2020 [https://ayibopost.com/lhistoire-controversee-du-marron-inconnu/]).
Lobie Cognac, Fiiman - Les marrons de la liberté, Rémire-Montjoly (Guyane), 2008, voir le livret d'accompagnement Le marronnage ou la résistance à l'esclavage, 2009 [https://hist-geographie.dis.ac-guyane.fr/IMG/pdf/livret-marronnage-v8.pdf].
Hector Charpentier, Le Neg Mawon, 1998, Le Diamant (Martinique).
Monument en hommage à Gertrude, 2008, Petit-Bourg (Guadeloupe).
Mémorial ACTe, Darboussier, Pointe-à-Pitre (Guadeloupe).
Statue de la Mulâtresse Solitude, Jacky Poulier, 1999, Les Abymes (Guadeloupe) ; Nicolas Alquin, 2007, Bagneux (Hauts-de-Seine) ; Didier Audrat, Jardin Solitude, 2022, Paris 17e arrondissement.
Statue de Benkos Biohó, Palenque de San Basilio (Colombie), 1995.
Marco Ah-Kiem, Héva et Enchaing, 2017, Rivière des pluies, rond-point du Pont-Neuf (Réunion).
Evaluation finale (bilan) et critères/indicateurs de réussite :
L’évaluation finale consiste d’une part à tester la capacité à questionner, interpréter et rendre compte, individuellement ou par petits groupes, de l’histoire des résistances et du marronnage et de l’étude critique de la place de ceux-ci dans la généalogie de la Révolution et des luttes de libération qui ont conduit à l’indépendance d’Haïti, d’autre part à tester la capacité à questionner, interpréter et se positionner dans les débats contemporains, en Haïti et ailleurs, sur l’histoire et la mémoire des résistances et du marronnage. Cette évaluation peut prendre différentes formes et se présenter sous différents supports, avec de plus ou moins fortes implications interdisciplinaires, court article pour un journal de classe ou d’école, vidéo, page web, exposé oral, chanson, œuvre graphique, argumentation dans un débat… sur divers sujets abordés dans la séquence :
chronologie illustrée et expliquée des révoltes, carte du marronnage sur le plan local, à Saint-Domingue et dans la Caraïbe
biographie de marrons ou de marronnes
étude d’une révolte et de sa répression, d’un camp de marrons
étude d’articles de journaux ou de textes sur le marronnage, son histoire et sa mémoire dans les sociétés contemporaines
Dans l’évaluation, l’attention sera aussi portée au glossaire historique sur les luttes, la résistance et les répressions dans le système esclavagiste de la Caraïbe.
Prolongements éventuels
En lien avec la séquence sur « L’économie de plantation et l’esclavage » (téléchargeable sur le site du Réseau Canopé) et avec les cours d’anglais et d’espagnol, il est nécessaire de travailler sur une étude historique comparative de la situation des marrons et du marronnage à Saint-Domingue et dans les différentes colonies de l’Amérique, non seulement car les situations de résistance et de marronnage varient d’une ile à l’autre, d’une terre à l’autre, sous domination française, espagnole, portugaise, hollandaise, anglaise, mais aussi parce que les marrons ont pu profiter des frontières et des relations internationales entre les différents colonisateurs et ont aussi été utilisés par les différentes autorités dans les rivalités entre les États. En lien avec la séquence suivante sur « La Révolution et les luttes de libération » (téléchargeable sur le site du Réseau Canopé), cette étude comparative permet aussi de poursuivre la question des résistances et des révoltes au XIXe siècle après la première émancipation des esclaves dans la colonie de Saint-Domingue, le 29 août 1793, l’abolition de l’esclavage par le décret du 16 pluviôse an II / 4 février 1794 (voir Luce-Marie Albigès, « La première abolition de l'esclavage en 1794 », L’histoire par l’image, 2006 [https://histoire-image.org/etudes/premiere-abolition-esclavage-1794]) et son rétablissement par l’arrêté consulaire du 27 messidor an X / 16 juillet 1802 de Napoléon Bonaparte (voir Les Notes de la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage n° 23 avril 2021 [https://memoire-esclavage.org/sites/default/files/inline-files/NOTE_FME_2_Napoleon_et_esclavage.pdf]). Pour le XVIIIe siècle, le professeur pourra s’appuyer sur le questionnement et l’analyse des extraits de la presse et de divers autres documents cités par Gabriel Debien, Jean Fouchard, Deborah Jenson, Jeremy D.
Popkin et Jean-Pierre Le Glaunec… (voir bibliographie en annexe 1) qui proposent de nombreux documents exploitables en classe, comme sur les extraits de récits d’esclaves. Provenant du monde anglo-américain (voir les « Prolongements éventuels » de la séquence sur « L’économie de plantation et l’esclavage »). Dans le domaine littéraire, en lien avec les cours de français et de créole, d’anglais et d’espagnol, le professeur peut s’appuyer par exemple sur :
pour la période contemporaine, Roch Alexandra, Le Marronnage dans la littérature caribéenne, (Paris, L’Harmattan, 2017) qui s’appuie notamment sur les romans d’Earl Lovelace (The Schoolmaster, The Dragon Can’t Dance, The Wine of Astonishment), de Michelle Cliff (Abeng), de Patrick Chamoiseau (Un dimanche au cachot) ; Rochmann Marie-Christine, L’Esclave fugitif dans la littérature antillaise, Paris, Karthala, 2000). Voir aussi Carpentier Alejo, « Los fugitivos » (1946, in Guerra del tiempo y otros relatos, Madrid, Alianza editorial, Biblioteca Carpentier, 1998, pp. 135-148, traduction René L. F. Durand « Les Fugitifs », in Guerre du temps et autres nouvelles, Paris, Gallimard-Folio, 1989, pp. 129-149), Chamoiseau Patrick, L’Esclave vieil homme et le molosse (Paris, Gallimard-Folio, 1999), Glissant Edouard, Traité du tout-monde (Paris, Gallimard, 1997), Maximin Daniel, L'Isolé Soleil (Paris, Points Seuil, 2001), Schwarz-Bart André, La mulâtresse Solitude, Paris, Points Seuil, 2015)..
pour le XVIIIe siècle, Danon Rachel, Les Voix du marronnage dans la littérature française du XVIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2015, qui présente des études sur plusieurs romans utilisables en classe ou qui peuvent être proposés en lecture suivie (la plupart des ouvrages cités est disponible au téléchargement sur Gallica)
À partir de la démarche proposée dans la 1re séance et de la proposition sur d’évaluation diagnostic en début de séquence, étendre celle-ci par la réalisation d’une fiche de présentation illustrée (papier ou écran) des différents monuments sur les résistances, les révoltes dans le monde (voir « Ailleurs dans le monde », Mémoire de l’esclavage et de la traite négrière, Bordeaux [https://www.memoire-esclavage-bordeaux.fr/]), par exemple :
Lobie Cognac, Fiiman - Les marrons de la liberté, Rémire-Montjoly (Guyane), 2008, voir le livret d'accompagnement Le marronnage ou la résistance à l'esclavage, 2009 [https://hist-geographie.dis.ac-guyane.fr/IMG/pdf/livret-marronnage-v8.pdf]
Hector Charpentier, Le Neg Mawon, 1998, Le Diamant (Martinique)
Monument en hommage à Gertrude, 2008, Petit-Bourg (Guadeloupe)
Mémorial ACTe, Darboussier, Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)
Statue de la Mulâtresse Solitude, Jacky Poulier, 1999, Les Abymes (Guadeloupe) ; Nicolas Alquin, 2007, Bagneux (Hauts-de-Seine) ; Didier Audrat, Jardin Solitude, 2022, Paris 17e arrondissement
Statue de Benkos Biohó, Palenque de San Basilio (Colombie), 1995.
Marco Ah-Kiem, Héva et Enchaing, 2017, Rivière des Pluies, rond-point du Pont-Neuf (Réunion).
Dans une réalisation sur écran, les élèves localiseront ces monuments sur une carte du monde où les différents lieux cliquables ouvriront sur la fiche d’information et la reproduction : date et contexte de sa commande et de son inauguration, localisation symbolique de l’érection de la statue, date et auteur des représentations (voir Feguenson Hermogène, « L’histoire controversée du Marron inconnu », Ayibopost, 2020 [https://ayibopost.com/lhistoire-controversee-du-marron-inconnu/]).
Les différentes formes de résistance, les révoltes, les communautés marronnes, les cérémonies vaudou et les rassemblements nocturnes ont donné lieu à de nombreuses reproductions, notamment sous forme de gravures qu’on retrouve dans les ouvrages du XVIIIe siècle cités en bibliographie, mais aussi dans des œuvres picturales jusqu’à aujourd’hui. Les représentations les plus fréquentes sont celle de Makandal, étudié dans cette séquence, et de la cérémonie du Bois-Caïman, étudiée dans la séquence suivante sur « La Révolution et les luttes de libération », le professeur peut proposer, dans une démarche interdisciplinaire avec les arts plastiques et l’histoire des arts, un choix de reproductions accessibles sur Internet et la réalisation pour chacune d’elle d’un dossier de presse, d’une exposition ou d’une page web, précisant les sources et les droits, par exemple sur :
Rose-Marie Desruisseau, les « Quatre chefs marrons » de La rencontre des trois mondes.
Célestin Faustin [https://haitianartsociety.org/faustin-celestin-haitian-1948-1981], voir Célius Carlo A., « Célestin Faustin, un peintre haïtien face au sacré », Histoire et missions chrétiennes, 12, 2009, pp. 93-110 [https://www.cairn.info/revue-histoire-monde-et-cultures-religieuses1-2009-4-page-93.htm].
Wilson Anacréon, Makandal, l’esclave rebelle aux pouvoirs saute hors du bûcher, 1991 [https://haitianartsociety.org/].
À partir de l’étude de Françoise Lemaire, « Le marronnage » sur la gravure de Théodore Bray « Trois nègres marrons à Surinam » [https://www.musee-aquitaine-bordeaux.fr/fr/esclavage/trois-negres-marrons-surinam] paru en 2007 dans L’histoire par l’image [https://histoire-image.org/etudes/marronnage] (voir aussi Ferolus Guy, Le nègre marron, figure de la résistance face à l'oppression, Haïti Inter [https://www.haitiinter.com/le-negre-marron-figure-de-la-resistance/], mener une recherche Internet interdisciplinaire sur les représentations des marrons dans l’art au XIXe siècle et sur les débats que ces œuvres suscitent aujourd’hui, par exemple la statue de Louis Samain, Nègres marrons surpris par des chiens ou Esclaves repris par les chiens, inaugurée en 1895 l'avenue Louise à Bruxelles, sculpture inspirée de La Case de l'oncle Tom de Harriet Beecher Stowe (1852).
Toujours dans une démarche interdisciplinaire, l’étude, sous les mêmes formes, pourra être étendue à une réflexion sur l’art marron contemporain, réaliser par exemple une revue de presse (nombreux articles accessibles sur Internet) autour de l’exposition « Marronnage, l'art de briser ses chaînes » organisée par Geneviève Wiels et Thomas Mouzard sur une idée d'Hervé Télémaque à la Maison de l'Amérique latine à Paris en 2022.
En lien avec le cours de musique, proposer l’étude d’œuvres musicales se référent à la résistance et au marronnage, par exemple : À la suite de la séquence sur la révolution et les luttes de libération, proposer, sous forme d’extraits très courts d’historiens, une situation-problème autour du marronnage et des révoltes d’esclaves comme préfigurations et causes des luttes de libération de la fin du XVIIIe siècle.
En lien avec les cours de français, d’arts plastiques, d’ITAP et d’informatique, proposer aux élèves de décliner le verbe « marronner » sous forme d’une représentation graphique, de préférence sur écran en utilisant un logiciel de traitement de l’image et un logiciel de publication assistée par ordinateur, mêlant la recherche typographique, le dessin, le montage photographique... Le professeur pourra solliciter l’imagination des élèves à partir de quelques extraits de « Le verbe marronner » d’Aimé Césaire (« Réponse à Depestre poète haïtien (Éléments d'un art poétique) », in Présence Africaine Nouvelle série, N° ½, avril-juillet 1955, pp. 113-115 [https://www.jstor.org/stable/24346932], pour l’information des professeurs, plusieurs sites reprennent l’analyse du débat de 1955 dans Présence africaine par Anne Douaire-Banny, « Débat Depestre/Césaire ‘Sans rimes, toute une saison, loin des mares’ Enjeux d’un débat sur la poésie nationale »).
Les références à la vie quotidienne des esclaves, aux différentes formes de résistance, au marronnage, à Makandal sont nombreuses dans la littérature. Elles invitent, toujours dans une démarche interdisciplinaire à l’étude d’extraits ou à l’étude suivie de poèmes, de romans, de pièces de théâtre, de bandes dessinées, de musiques en français et en créole (voir par exemple, disponibles sur YouTube : « Belle Haiti » de l’Orchestre Septentrional, les différents groupes de Kompa, de Jazz Afro Caribéen, de Vodou Jazz, etc. qui se réclament de façons diverses de Makandal), mais aussi en anglais et en espagnol, voire de jeux vidéo, par exemple :
Allende Isabel, La Isla bajo el mar, 2009, traduction Nelly et Alex Lhermillier, L’Île sous la mer, Paris, Grasset Fasquelle, 2011.
Trouillot Evelyne, Rosalie l’infâme, Paris, Dapper, 2003. Port-au-Prince, Presses Nationales d’Haïti, 2007, Le Temps des Cerises, 2019, voir aussi la Postface p. 127 qui renvoie par la citation de Abenon Lucien, Cauna Jacques, Chauleau Liliane, La Révolution aux Caraïbes, Paris, Nathan, 1989, p. 77 au tome III de Michel Etienne Descourtilz , Voyages d'un naturaliste, et ses observations […], Paris, Dufart, 1809 [Gallica].
Carpentier Alejo, El Reino de este mundo, La Habana, Editorial Letras Cubanas, 1949. Le Royaume de ce monde, traduction René L.-F. Durand, Paris, Gallimard, (1954) 1980.
Cos Causse Jesus, Balada de una tambor y otros poemas, La Habana, Ediciones Union UNEAC, 1987.
Derenoncourt Frantz Jr., The Black Messiah, Fort Washington, MD, Lightning Fast Book Publishing, 2015.
Rueda Manuel, La Metamorfosis de Makandal, Santo Domingo, Ediciones Banco Central de la Republica Dominicana, 1998 [http://www.literatura.us/rueda/mrueda. pdf].
Toussaint-Fils Mikelson, Les Sentiers rouges : le Messie des îles, Montréal, 2011.
L’article de Raphael Lucas (« Makandal : personnage historique haïtien, entre mythe et histoire », Revue d’histoire haïtienne, Vol. 1 N° 1, 2019, La Révolution haïtienne et ses influences dans le monde Atlantique [https://www.revuehh.org/index.php/rhh/article/download/45/8/]) présente une analyse du mythe et de la plupart de ces œuvres.
Beaucoup de communautés (Njuka et Saramaka en Guyane), de lieux (Bahoruco) et de toponymes, de noms de marrons (Anchaing et Heva à la Réunion), voire de la confusion de ceux-ci (Cimendef et Mafate à la Réunion) dans Hispaniola, la Caraïbe et les Amériques évoquent le souvenir de révoltes, de regroupement de marrons, de luttes contre les autorités coloniales et les planteurs. Proposer aux élèves de les répertorier et de les localiser sur des cartes à différentes échelles, puis, pour chacun d’eux d’en établir une fiche de présentation : chronologie, histoire, aspects mythiques et mémoriels, représentations et réinvestissements contemporains. Par exemple
En préparation du programme de 9e année, on pourra aussi guider les élèves dans une recherche sur les formes plus ou moins héritées du marronnage après l’indépendance, entre histoire et mythe : rébellion de Goman (1807-1820), Jean-Jacques Acaau et l'insurrection des Piquets (1843/1844-1848), le mouvement des Cacos, etc. (voir Dimitri Béchacq , « Les parcours du marronnage dans l’histoire haïtienne : entre instrumentalisation politique et réinterprétation sociale » Ethnologies, vol. 28, n° 1, 2006, p. 203-240 [https://www.erudit.org/fr/revues/ethno/2006-v28-n1-ethno1446/014155ar/].
Différenciation et adaptation aux élèves à besoins éducatifs particuliers
Selon les besoins particuliers, mettre en place des protocoles spécifiques :
Présentation orale en une ou deux phrases de chaque document par les élèves, lecture par les élèves à voix haute des documents.
Quand c’est possible, projection de chacun des documents avec en surimpression une phrase ou deux de présentation.
Si c’est possible cette préparation des documents peut être faite à l’avance par les élèves en dehors des horaires de classe.
Mise au point pour l’enseignant
Comme le montrent Catherine Coquery-Vidrovitch et Éric Mesnard et quelques autres « L’historiographie française a longtemps négligé les résistances des esclaves et le rôle majeur de la révolution haïtienne » (Être esclave. Afrique-Amériques, XVe-XIXe siècle, Paris, La Découverte, 2013, p. 161). Dans l’historiographie francophone, les termes (marronnage, résistance / acte de résistance, voir à ce sujet la vidéo : Frédéric Régent, « Le concept de résistance dans l’historiographie de l’esclavage colonial français », Grand séminaire d’histoire des Outre-mers, 3-8 février 2014, Université des Antilles et de la Guyane [www.manioc.org/fichiers/V15013], et Mémorial ACTe. L’esclavage et la traite négrière dans la Caraïbe et le monde, Pointe-à-Pitre, Mémorial ACTe Éditions, 2015, p. 196-200), ainsi que les catégories et les typologies (forme active / forme passive de résistance, petit / grand marronnage) rendent non seulement la synthèse difficile mais participent à masquer la diversité et la multiplicité individuelles et collectives des formes de résistances à la traite et à l’esclavage. Il convient donc, dès la première séance, de bien préciser les termes employés avec et par les élèves. On pourra pour cela s’appuyer sur l’article de Jean-Pierre Le Glaunec (« Résister à l’esclavage dans l’Atlantique français : aperçu historiographique, hypothèses et pistes de recherche », Revue d’histoire de l’Amérique française, 71(1-2), 2017, pp. 13–33. [https://doi.org/10.7202/1042785a]) qui fait un point précis sur la question.
La distinction, trop souvent admise entre petit marronnage et grand marronnage, croise un certain nombre d’autres distinctions elles-mêmes reprises des textes des colons, voyageurs et observateurs des XVIIe et XVIIIe siècle comme Jean-Baptiste Du Tertre sur l’aspiration à la liberté (Histoire générale des Antilles, Paris, T. Jolly, 1667-1671, voir le chapitre XII du tome II, « Des motifs qui obligent les Négres à se rendre Marons, c'est à dire à fuir de chez leurs Maistres : & de la façon qu'ils vivent dans les bois », pp. 534-537, le texte est reproduit en annexe). Ces distinctions, qu’on retrouve chez certains abolitionnistes comme Victor Schoelcher qui distingue trois sortes de marronnages (Des colonies françaises : abolition immédiate de l’esclavage, Paris, Pagnerre, 1842, pp. 110-111), sont aussi en partie un héritage des législations esclavagistes du XIXe siècle, postérieures à la Révolution haïtienne :
« Article 12. — Sont réputés petits marrons les esclaves qui auront été absents plus de trois jours et moins d’un mois. Article 13. — Sont réputés grands marrons les esclaves qui auront été absents au-dessus d’un mois. Article 14. — Les esclaves, petits marrons, seront immédiatement rendus à leurs maîtres à charge par ceux-ci de payer cinq francs pour capture et, en outre, les frais de geôle et d’hôpital, s’il y a lieu. 15. — Les esclaves, grands marrons, quelque soit l’époque de leur marronnage, seront soumis à la discipline de la police ordinaire ; ils ne pourront être punis de plus de deux mois de chaîne pour la première fois, et de plus de quatre mois en cas de récidive sans que pour cela le maître puisse prétendre à aucune indemnité. » (Ordonnance du commandant et administrateur pour le roi sur le marronnage, Feuille de la Guyane française, 2e série, n° 17 du 17 mai 1823, p. 149-155, in Déclarations de marronnage des esclaves. Registres 1826-1848 [https://www.ctguyane.fr/www/wp-content/uploads/2020/06/declarations-marronnages-registres-edition-06-2020.pdf].
La distinction entre petit et grand marronnage devient dans les années 1960 une référence, peu discutée avant les années 2000, avec les travaux de Gabriel Debien basés notamment sur les annonces de fuite publiées dans les journaux de Saint-Domingue (« Le marronnage aux Antilles françaises au XVIIIe siècle », Caribbean Studies, 6,3 octobre 1966, p. 3-43 [https://www.jstor.org/stable/25611959], voir aussi la bibliographie sur Gabriel Debien et Jean Fouchard en annexe).
Les articles d’Yvan Debbasch (« Le marronnage. Essai sur la désertion de l’esclave antillais », L’Année sociologique (IIIe série), 1961 et 1962, p. 1-112 et p. 117-195), où il distingue trois catégories de marrons, entretiennent aussi un autre débat sur les causes du marronnage et sur la place de la liberté dans l’action des esclaves Jean Fouchard, Les Marrons de la liberté, Paris, Éditions de l’École, 1972, notamment le chapitre III « Les marrons de la liberté » et plus particulièrement les pages 146 sq.) ainsi que sur la généalogie de la Révolution et des luttes de libération (voir, entre autres, dans la bibliographie les textes de Franklin Midy et Dimitri Béchacq).
Il convient donc de guider les élèves dans le choix, l’utilisation et la définition des termes, notamment par la rédaction d’un glossaire historique, et de leur montrer, à travers quelques extraits, que l’histoire est à la fois discours et récit tenus par une exigence de vérité reposant sur la formulation d’hypothèses, la recherche, le questionnement et l’interprétation de sources ; que l’histoire est une tentative de réponse aux questions que se posent les sociétés ; que le récit et le discours que produisent les historiens ne peuvent s’appréhender que dans une démarche critique attentive au contexte de leur production. Sur les questions abordées dans cette séquence, où les affects, les mémoires individuelles et collectives ont un fort impact, il s’agit de guider les élèves dans une approche scientifique qui a suscité et suscite encore de nombreux débats entre historiens, et qui, se confrontant en permanence aux débats, aux héritages et aux faits de société, pose la question historique et politique de la résistance et des luttes qui fondent la légitimité et l’identité du peuple haïtien et de la nation haïtienne tout autant que leur place géopolitique et idéologique dans l’ensemble des nations et des États.
Séance 1. Résister et marronner⚓
Supports et matériel
Une ou plusieurs représentations (photographie, timbre-poste, article de presse, voir Feguenson Hermogène, « L’histoire controversée du Marron inconnu », Ayibopost, 2020 [https://ayibopost.com/lhistoire-controversee-du-marron-inconnu/]) de la statue du Marron inconnu d’Albert Mangonès.
Dans la mesure du possible, le professeur proposera à l’étude une documentation qui se réfère à l’environnement local, en se reportant notamment à la documentation utilisée dans la séquence sur « L’esclavage et l’économie de plantation » (téléchargeable sur le site du Réseau Canopé). Il s’agit de montrer par un questionnement adéquat, que, quelles que soient leurs formes et leurs dimensions, visibles ou cachées, la résistance et le marronnage sont une pratique quotidienne des hommes et des femmes en quête de liberté et de conditions de vie meilleures face à la brutalité de l’exploitation esclavagiste. Le professeur pourra s’appuyer pour sa documentation sur les listes de marrons, les fuites (« En marronnage »), les arrestations (« A la geole », « Vente de nègres esclaves », voir l'Ordonnance du Roi concernant les Negres épaves du 18 novembre 1767, in Moreau de Saint-Méry, Loix et constitutions des colonies françoises de l'Amérique sous le vent, Tome cinquième Comprenant les Loix et Constitutions depuis 1766 jusqu'en 1779, Paris, s.d., pp. 139-141 [https://issuu.com/scduag/docs/mmc16057-5-1/158]) d’esclaves rapportées dans les extraits de la Gazette de Saint-Domingue (1764) et des Avis divers et Affiches américaines publiés par Jean Fouchard et Gabriel Debien :
Debien Gabriel, « Les esclaves marrons à Saint-Domingue en 1764 », Kingston Jamaican Historical Review, 1966, repris in Notes d’histoire coloniale, n° 124.
Debien Gabriel, « Assemblées nocturnes d’esclaves à Saint-Domingue (La Marmelade, 1786), Annales historiques de la Révolution française, 44e Année, No. 208 (Avril-Juin1972), pp. 273-284.
Debien Gabriel, « Le Marronnage aux Antilles Françaises au XVIIIe siècle », Caribbean Studies, Vol. 6, No. 3 (Oct., 1966), pp. 3-43.
Du Tertre Jean-Baptiste, Histoire générale des Antilles, habitées par les François et enrichie de cartes et de figures, Paris, Thomas Jolly, 1667-1671, 4 vol. [Gallica], réédition Horizons caraïbes, 1973, tome 2, Chapitre XII, « Des motifs qui obligent les Nègres à se rendre Marrons, c'est à dire à fuir de chez leurs Maistres: & de la façon qu'ils vivent dans les bois. », pp. 534-537, extrait reproduit en annexe.
Fouchard Jean, Les Marrons de la liberté, Paris, Éditions de l’École, 1972.
Fouchard Jean, Les Marrons du Syllabaire, Port-au-Prince, Henri Deschamps, 1959.
Les extraits donnés en annexe ne le sont qu’à titre d’exemple, on privilégiera systématiquement des extraits évoquant le lieu où se trouve l’école ou un lieu proche.
En sus des références figurant dans la bibliographie en annexe, le professeur pourra aussi s’appuyer sur :
Foubert Bernard*, « Le marronage sur les habitations Laborde à Saint-Domingue dans la seconde moitié du XVIIIe siècle », In Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Tome 95, numéro 3, 1988. pp. 277-310. [www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1988_num_95_3_3293].
Béchacq Dimitri*, « Les parcours du marronnage dans l’histoire haïtienne : entre instrumentalisation politique et réinterprétation sociale » Ethnologies, vol. 28, n° 1, 2006, p. 203-240 [https://www.erudit.org/fr/revues/ethno/2006-v28-n1-ethno1446/014155ar/].
Le Glaunec Jean-Pierre*, « Résister à l’esclavage dans l’Atlantique français : aperçu historiographique, hypothèses et pistes de recherche », Revue d’histoire de l’Amérique française, 71(1-2), 2017, pp. 13–33. [https://doi.org/10.7202/1042785a].
Lucas Rafael*, « Marronnage et marronnages », in Cahiers d'Histoire. Revue d’histoire critique, n° 89, 2002, pp. 13-28 [https://journals.openedition.org/chrhc/1527].
Extraits de textes à lire et questionner pour la séance 2 (voir annexes) :
Charlevoix Pierre-Francois-Xavier de*, Histoire de l’Isle espagnole ou de S. Domingue, écrite particulièrement sur des mémoires manuscrits du P. Jean-Baptiste Le Pers, jésuite, missionnaire à Saint-Domingue, et sur les pièces originales qui se conservent au Dépôt de la Marine, Paris, H.-L. Guérin,1730-1731, 2 vol. [Gallica]
Descourtilz Michel Etienne*, Voyages d'un naturaliste, et ses observations : faites sur les trois règnes de la nature, dans plusieurs ports de mer français, en Espagne, au continent de l'Amérique Septentrionale, à Saint-Yago de Cuba, et à St.-Domingue, où l'auteur devenu le prisonnier de 40,000 Noirs révoltés, et par suite mis en liberté par une colonne de l'armée française, donne des détails circonstanciés sur l'expédition du général Leclerc, Paris, Dufart, 1809 [en ligne]. Jacques Boulenger (ed.), Paris, Plon, 1935, tome II, p. 185 sq.
Dutertre Jean-Baptiste, Histoire générale des Antilles habitées par les François, 1671, Fort-de-France, Éd. Horizons caraïbes, 1973.
Girod de Chantrans Justin, Voyage d’un suisse dans différentes colonies d’Amérique, Neuchatel, Imprimerie de la Société Typographique, 1785, Paris, Tallandier, 1980, p. 161 sq.
Labat Jean-Baptiste, Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitans anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers qui y sont arrivez… le commerce et les manufactures qui y sont établies…, Paris, G. Cavelier (et P.-F. Giffard), 1722, p. 169 sq.
Moreau de Saint-Méry Médéric Louis Élie*, 1784-1790, Loix et constitutions des colonies françoises de l’Amérique sous le Vent, À Paris chez l’Auteur. Quillau. Mequignon jeune. Et au Cap François, chez M. Baudry des Lozieres. [À Paris, chez l’auteur. Moutard. Barrois l’aîné. Mequignon jeune. Les Frères Labotieres, à Bordeaux. Despilly, à Nantes], 6 vol.
Moreau de Saint-Méry Médéric Louis Élie*, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue, Philadelphie, 1797.
Ordonnance de mars 1685 sur les esclaves des îles de l'Amérique dit Code noir, articles 3, 16, 17, 38.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Résister, marronner ? | 5 min | Proposer l’étude collective d’une photographie de la statue du Marron inconnu. Il ne s’agit pas ici d’analyser le monument et ses représentations (ce qui sera fait ultérieurement), mais de porter l’attention sur le vocabulaire utilisé (liberté, résistance, marron…) par les élèves et sur leurs représentations du marronnage dans l’histoire et dans la mémoire collective. | Décrire collectivement le monument. Noter les termes. |
Temps 2 Archives de la résistance et du marronnage | 15 à 20 min | Proposer aux élèves répartis en petits groupes une documentation tirée des journaux (Gazette de Saint-Domingue et Affiches américaines) si possible se rapportant aux lieux proches de l’école, chaque groupe disposant d’une documentation différente. Guider collectivement la réalisation et la mise en forme, si possible sur écran, d’une fiche de relevé d’informations et d’exploitation des documents, de façon à constituer d’une part une base de données, d’autre part un glossaire. | Réaliser et mettre en forme collectivement, si possible sur écran, une fiche de relevé d’informations et d’exploitation des documents proposés par le professeur, comportant au minimum : le nom de la source et la date, le nom du lieu et de la personne concernée, le nom et la localisation de l’habitation, la description physique et l’état physiologique, l’origine de la personne concernée (bossale et origine africaine, créole), son sexe et son âge, les signes particuliers, les marques qu’elle ou il porte (étampe, marques de punition et de torture), les causes de sa recherche ou de son arrestation, la situation à laquelle elle va être soumise (geôle, vente…). Indiquer les noms de lieux sur une carte des habitations (voir la séquence précédente sur « L’esclavage et l’économie de plantation »). Dans chaque groupe, à partir des documents fournis par le professeur, remplir une fiche par personne. |
Temps 3 Des archives à la synthèse | 15 à 20 min | Guider dans chaque groupe de travail la rédaction et la présentation orale d’une synthèse des fiches et la rédaction du glossaire. En réaliser avec les élèves une synthèse collective qu’ils reprendront dans leur cahier. | Réaliser au sein du groupe de travail une synthèse des fiches et la présenter oralement. Compléter le glossaire. Rédiger la synthèse collective. |
Temps 4 Des opinions sur la résistance et le marronnage | 5 min | Proposer aux élèves, sur papier ou sur écran, une série d’extraits de textes des XVIIe et XVIIIe siècles à lire et questionner pour la séance suivante. Si possible, leur proposer d’effectuer une recherche sur la biographie des auteurs. | Pour la séance suivante :
|
Production attendue
Réalisation et rédaction des fiches.
Localisation sur une carte locale.
Synthèse écrite et orale.
Rédaction des définitions dans le glossaire historique.
Trace écrite pour l’élève
Fiches sur le marronnage.
Carte.
Synthèse collective.
Évaluation et régulation
Évaluation des synthèses écrites et orales.
Éléments de remédiation
Reprise collective.
Séance 2. De la vision des maîtres à l’analyse des historiens⚓
Supports et matériel
Extraits de textes anciens (voir annexes) :
Charlevoix Pierre-Francois-Xavier de*, Histoire de l’Isle espagnole ou de S. Domingue, écrite particulièrement sur des mémoires manuscrits du P. Jean-Baptiste Le Pers, jésuite, missionnaire à Saint-Domingue, et sur les pièces originales qui se conservent au Dépôt de la Marine, Paris, H.-L. Guérin,1730-1731, 2 vol. [Gallica]
Descourtilz Michel Etienne*, Voyages d'un naturaliste, et ses observations : faites sur les trois règnes de la nature, dans plusieurs ports de mer français, en Espagne, au continent de l'Amérique Septentrionale, à Saint-Yago de Cuba, et à St.-Domingue, où l'auteur devenu le prisonnier de 40,000 Noirs révoltés, et par suite mis en liberté par une colonne de l'armée française, donne des détails circonstanciés sur l'expédition du général Leclerc, Paris, Dufart, 1809 [en ligne]. Jacques Boulenger (ed.), Paris, Plon, 1935, tome II, p. 185 sq.
Dutertre Jean-Baptiste, Histoire générale des Antilles habitées par les François, 1671, Fort-de-France, Éd. Horizons caraïbes, 1973.
Girod de Chantrans Justin, Voyage d’un suisse dans différentes colonies d’Amérique, Neuchatel, Imprimerie de la Société Typographique, 1785, Paris, Tallandier, 1980, p. 161 sq.
Labat Jean-Baptiste, Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitans anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers qui y sont arrivez… le commerce et les manufactures qui y sont établies…, Paris, G. Cavelier (et P.-F. Giffard), 1722, p. 169 sq.
Moreau de Saint-Méry Médéric Louis Élie*, 1784-1790, Loix et constitutions des colonies françoises de l’Amérique sous le Vent, À Paris chez l’Auteur. Quillau. Mequignon jeune. Et au Cap François, chez M. Baudry des Lozieres. [À Paris, chez l’auteur. Moutard. Barrois l’aîné. Mequignon jeune. Les Frères Labotieres, à Bordeaux. Despilly, à Nantes], 6 vol.
Moreau de Saint-Méry Médéric Louis Élie*, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue, Philadelphie, 1797.
Ordonnance de mars 1685 sur les esclaves des îles de l'Amérique dit Code noir, articles 3, 16, 17, 38.
Extraits de quelques historiens (voir annexes) :
Debbasch Yvan, « Le marronnage. Essai sur la désertion de l’esclave antillais », Année sociologique, Série III, Paris, PUF, 1961, pp. 1-112, 1962, pp. 117-195.
Fouchard Jean, Les Marrons de la liberté, Paris, Éditions de l’École, 1972.
Manigat Leslie F., « The Relationship between Marronnage and Slave Revolts and Revolution in Saint-Domingue-Haiti », Annals of the New York Academy of sciences, 1977, pp. 292-293 et 421-438.
Trouillot Michel Rolph, Silencing the Past: Power and the Production of History, Boston, Beacon Press, 1995.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 La résistance et le marronnage vus par les maîtres | 10 à 15 min | Guider la présentation orale des extraits :
| Présenter oralement les extraits. Relever et analyser le vocabulaire, les jugements de valeur. Au besoin, noter et définir les termes nouveaux dans le glossaire. |
Temps 2 La résistance et le marronnage vus par les historiens | 10 à 15 min | La classe divisée en petits groupes, proposer à chaque groupe d’analyser un extrait différent de texte d’historien (voir annexes). | En groupe, faire une analyse critique du texte (auteur, date…), relever le vocabulaire et l’argumentation, les sources auxquelles il se réfère. Au besoin, noter et définir les termes nouveaux dans le glossaire. |
Temps 3 Résistance et marronnage | 15 à 20 min | Organiser la présentation collective des textes des historiens, en regard des sources utilisées et de leur questionnement, sous forme de débat sur les causes, les formes et les conséquences, à la fois pour les esclaves et les habitations, de la résistance et du marronnage. Guider une synthèse collective. | Pour chaque groupe, présenter l’argumentation de l’historien, les sources qu’il utilise, défendre ou critiquer son analyse. Rédiger la synthèse collective. |
Production attendue
Présentation orale critique d’un texte
Synthèse
Trace écrite pour l’élève
Synthèse collective
Glossaire
Évaluation et régulation
Evaluation des présentations orales et de la synthèse écrite.
Éléments de remédiation
Reprise collective.
Séance 3. Révoltes et sociétés marronnes⚓
Supports et matériel
La séance fondée sur Makandal (les orthographes sont variables, nous retiendrons la forme la plus fréquente) et le Bahoruco est à concevoir en lien avec la suivante sur le vaudou. Elle est destinée à être étendue, à la suite des séances précédentes, sur l’étude d’exemples locaux. Pour cela le professeur pourra partir de la chronologie que propose Jean Fouchard dans le chapitre VII » Historique du marronnage » des Marrons de la liberté (pp. 445-557), pour retenir quelques lieux, dates et acteurs, par exemple :
1519-1533. Bahoruco, Enriquillo dit Cacique Henri
1679. Le nègre Padrejan
1691. Soulèvement au Port-de-Paix, Janot Marin et Georges Dollot dit Pierrot
1697. Rassemblement au Quartier-Morin
1704. Soulèvement au Cap
1706. Léogâne
1719. Bahoruco, capture de Michel
1720. Réunion au Maribaroux
1723. Saint-Laurent-des-Mines, Ocoa
1724. Le morne à Mantègre, Colas Jambes coupées
1728, 1733, 1761, 1781. Campagnes contre le Bahoruco
1730. Nippes, Plymouth
1734. Le Trou, Polydor
1740. Mirebalais
1742. Anse à Pitres
1747. Le morne Bleu, Pompée
1755. Le poison
1757. Procès d’Assam, de Marie-Jeanne. Arrestation de Médor
1758. Exécution de François Makandal
1771. Le Fonds Parisien, le morne La Selle
1774. Cul-deSac, Fort-Dauphin, Noël
1776. Le Trou, Télémaque Canda ; Les Écrevisses, Isaac et Pyrrhus Candide
1777. Jacques ; Le Cul-de-Sac
1778. Le Boucan Greffin
1780. Colas Bras coupé, Blaise, Noelle, Jean-François, Jean-Baptiste
1785. Santiague, Philippe, Kébinda
1786. Marmelade. Jérôme dit Poteau
1787. Le Trou, le Terrier Rouge, Gilot surnommé Yaya
De nombreux articles et ouvrages permettent de compléter la documentation, par exemple :
De Vaissière Pierre, 1909, Saint-Domingue : la société et la vie créoles sous l’Ancien Régime (1729-1789), Paris, Perrin et Cie, chapitre 3 Le monde noir, pp. 183 sq.
Fick Caroline, The Making of Haiti. The Saint-Domingue Revolution from Below, Knoxville, University of Tennessee Press,1990. Haïti : naissance d'une nation. La révolution de Saint-Domingue vue d'en bas, traduit de l’anglais par Frantz Voltaire, préface Marcel Dorigny, Paris, Les Perséides Éditions, 2014. Voir le chapitre II. La résistance des esclaves, pp. 115-170.
Madiou Thomas, Histoire d'Haïti, Tome 1, Port-au-Prince, Jh. Courtois impr., 1847, p. 24-25 [En ligne sur Google Books].
Manigat Leslie F., 1977, « The Relationship between Marronnage and Slave Revolts and Revolution in Saint-Domingue-Haiti », Annals of the New York Academy of sciences, pp. 292-293 et 421-438.
Midy Franklin, « Les Congos à Saint-Domingue : de l’imaginaire au réel », ethnologies, Haïti face au passé, 28, 1, pp. 173-201 [https://www.erudit.org/fr/revues/ethno/2006-v28-n1-ethno1446/014154ar/].
Midy Franklin, « Marrons de la liberté, révoltés de la libération : Le marron inconnu revisité », in Hector Michel, Hurbon Laënnec (dir.), Genèse de l'État haïtien (1804-1859), Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2009 [https://books.openedition.org/editionsmsh/9744]), pp. 119-147.
Moreau de Saint-Méry Médéric Louis Élie*, 1784-1790, Loix et constitutions des colonies françoises de l’Amérique sous le Vent, À Paris chez l’Auteur. Quillau. Mequignon jeune. Et au Cap François, chez M. Baudry des Lozieres. [À Paris, chez l’auteur. Moutard. Barrois l’aîné. Mequignon jeune. Les Frères Labotieres, à Bordeaux. Despilly, à Nantes], 6 vol.
Moreau de Saint-Méry Médéric Louis Élie*, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue, Philadelphie, 1797.
Price Richard, « Les sociétés d’esclaves marrons », in Mintz Sidney W. (éd.), Esclave = facteur de production. L’économie politique de l’esclavage, Paris, Dunod, 1981, pp. 87-118.
Sur Makandal plus précisément :
Anonyme, « Mackandal, Histoire véritable », Mercure de France, 15 Septembre 1787, pp. 106-108.
Cellier Marine, « Construire le mythe pour se réapproprier l’histoire : la figure de Mackandal dans quelques œuvres caribéennes », Cahiers d'histoire, Volume 34, numéro 2, été 2017, p. 71-83 [https://www.erudit.org/fr/revues/histoire/2017-v34-n2-histoire03229/1041543ar/].
Mythes, légendes et Histoire : la réalité dépassée ?
« Macandale, chef des noirs révoltés, arrêt de condamnation par le Conseil supérieur du Cap-Français à Saint-Domingue », 1758, Archives nationales d’outre-mer [http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr/], le jugement de condamnation de Makandal.
-Relation d'une conspiration tramee par les negres dans l'isle de Saint-Domingue, 1758 [https://ia600307.us.archive.org/21/items/ConspirationTrameParLesNgresDansStdomingue/1conspirationTrameParLesNegresDansSaint-domingue.pdf]
Larival, sous les initiales « M de C. », « Makandal ou le nègre prophète et criminel » in Roussel Pierre-Joseph-Alexis, Plancher de Valcour Philippe-Aristide-Louis-Pierre, Annales du crime et de l’innocence, ou Choix de causes célèbres anciennes et modernes réduites aux faits historiques, Paris, Lerouge, 1813, t. 20, p. 55-81.
Estimé Jean Gardy*, Le Mercure de France et la figure de Mackandal : Histoire véritable ?, 2021 [https://hal-univ-paris8.archives-ouvertes.fr/hal-03442128/document].
« François Makandal Nègre marron », Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage [https://memoire-esclavage.org/biographies/francois-makandal].
Lucas Raphael, « Makandal : personnage historique haïtien, entre mythe et histoire », Revue d’histoire haïtienne, Vol. 1 N° 1, 2019, La Révolution haïtienne et ses influences dans le monde Atlantique [https://www.revuehh.org/index.php/rhh/article/download/45/8/].
Moreau de Saint-Méry Médéric Louis Élie*, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue, Philadelphie, 1797, tome I, pp. 651-653.
Brutus Edner, Révolution dans Saint- Domingue, Paris, Éditions du Panthéon, 1970, t. 1, p. 144 sq.
Makandal rebelle des Antilles, Textes rassemblés par Nielrow, 2018.
Pluchon Pierre, Vaudou, Sorciers, Empoisonneurs de Saint-Domingue à Haïti, Paris, Karthala, 1987, les chapitres VI, Incertitudes et violences pp. 143-163, VII, La grande peur, notamment pp. 165-182 L’affaire Macandal et VIII Les séquelles du macandalisme pp. 195-230.
Dumesle Hérard, Voyage dans le Nord d’Hayti ou Révélations des lieux et des monuments historiques, Les Cayes, Imprimerie du gouvernement, 1824.
Voir aussi Les Notes de la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage [https://memoire-esclavage.org/biographies/francois-makandal].
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Makandal, une biographie | 20 à 30 min | Proposer aux élèves, individuellement ou répartis en petits groupes, un ensemble documentaire sur François Makandal provenant de différentes sources (voir Annexes). Collectivement, guider une analyse critique et une présentation rapide des documents. Proposez de rédiger à partir des documents une biographie de Makandal. | Participer à l’analyse collective et à la présentation des documents. Rédiger, individuellement ou en petits groupes une biographie de Makandal. |
Temps 2 Makandal, l’histoire et le mythe | Variable interdisciplinaire | Inviter les élèves dans une démarche interdisciplinaire à rechercher les éléments du mythe de Makandal et à en constituer un portfolio. Sur le temps long, proposer la réalisation d’un mini-site sur Makandal, l’histoire et le mythe. | Rechercher les éléments du mythe de Makandal jusqu’à aujourd’hui et en constituer un portfolio. Réaliser un mini-site sur Makandal, l’histoire et le mythe. |
Temps 3 Bahoruco, une communauté de marrons et de marronnnes | 20 à 30 min | Proposer aux élèves, répartis en petits groupes, des ensembles documentaires différents sur le Bahoruco et sur les différentes campagnes menées contre la communauté de marrons et de marronnes (voir « Supports » et Annexes). Situer le Bahoruco sur une carte en abordant la question de la frontière. Collectivement, guider une analyse critique et une présentation rapide des documents. Proposez à chaque groupe de rédiger le récit du moment historique correspondant aux documents qu’il a reçus. | À partir des documents, rédiger le récit du moment historique dont traitent les documents. |
Temps 4 Une histoire des révoltes et des communautés de marrons | Variable interdisciplinaire | Distribuer ou afficher la chronologie des révoltes d’esclaves, en établir collectivement une cartographie. En privilégiant les révoltes locales, proposer aux élèves, individuellement ou répartis en petits groupes de mener une recherche - ou leur fournir une documentation, par exemple sur les avis de recherche ou d’arrestation des esclaves en fuite - sur une révolte, une communauté de marrons et de marronnes, sur un marron ou une marronne. Guider la réalisation d’un portfolio ou d’une notice web sur la révolte, le marron ou la marronne, si possible préparer une exposition, une bande dessinée, un récit, un documentaire audio ou vidéo ou un mini-site web, à partir des différentes recherches. | Reporter sur un fond de carte la chronologie des révoltes Réaliser individuellement ou en petits groupes une notice sur une révolte, une communauté de marrons, un personnage. Et en organiser la présentation dans une réalisation collective (exposition, bande dessinée, récit, documentaire audio ou vidéo, mini-site web). |
Production attendue
Biographie de Makandal, portfolio et mini-site.
Récit historique.
Notice sur une révolte, une communauté de marrons et de marronnes, un marron ou une marronne.
Trace écrite pour l’élève
Biographie, récit historique, notice.
Carte et chronologie.
Glossaire.
Évaluation et régulation
Évaluation des productions écrites.
Éléments de remédiation
Reprise collective.
Séance 4. Le vaudou et le syncrétisme, moyens et formes de la résistance⚓
Supports et matériel
L’orthographe de vaudou varie selon les sources (nous retiendrons ici l’orthographe traditionnelle). La place du vaudou sera réexaminée dans la séquence suivante sur la Révolution et les luttes de libération à partir de la cérémonie de Bois-Caïman qui a donné lieu à une nombreuse littérature et à de nombreuses représentations, le professeur pourra donc se reporter à cette séquence, téléchargeable sur le site de Canopé.
Dès le XVIIe siècle, les textes législatifs et administratifs, qu’ils les nomment directement ou non, s’intéressent aux pratiques cultuelles et festives du vaudou (assemblées, danses, mythologie, croyances…), les surveillent et les interdisent. Leur réitération jusqu’à la fin du XVIIIe siècle est, au minimum, le signe de leur place et de leur rôle dans la résistance et les révoltes des esclaves, voir par exemple :
Articles 2, 3, 6 et 16 du Code noir (voir annexes).
Moreau de Saint-Méry Médéric Louis Élie*, 1784-1790, Loix et constitutions des colonies françoises de l’Amérique sous le Vent, À Paris chez l’Auteur. Quillau. Mequignon jeune. Et au Cap François, chez M. Baudry des Lozieres. [À Paris, chez l’auteur. Moutard. Barrois l’aîné. Mequignon jeune. Les Frères Labotieres, à Bordeaux. Despilly, à Nantes], 6 vol.
La source principale reste Moreau de Saint-Méry, mais presque tous les observateurs y font référence :
Charlevoix Pierre-Francois-Xavier de, Histoire de l’Isle espagnole ou de S. Domingue, écrite particulièrement sur des mémoires manuscrits du P. Jean-Baptiste Le Pers, jésuite, missionnaire à Saint-Domingue, et sur les pièces originales qui se conservent au Dépôt de la Marine, Paris, H.-L. Guérin,1730-1731, 2 vol. Cf. aussi Histoire de l'île espagnole ou de Saint-Domingue, Amsterdam, Chez François l'Honoré, 1733. [Gallica]
Descourtilz Michel Etienne*, Voyages d'un naturaliste, et ses observations : faites sur les trois règnes de la nature, dans plusieurs ports de mer français, en Espagne, au continent de l'Amérique Septentrionale, à Saint-Yago de Cuba, et à St.-Domingue, où l'auteur devenu le prisonnier de 40,000 Noirs révoltés, et par suite mis en liberté par une colonne de l'armée française, donne des détails circonstanciés sur l'expédition du général Leclerc, Paris, Dufart, 1809 [en ligne]. Jacques Boulenger (ed.), Paris, Plon, 1935.
Girod de Chantrans Justin, Voyage d’un suisse dans différentes colonies d’Amérique, Neuchatel, Imprimerie de la Société Typographique, 1785, Paris, Tallandier, 1980.
Labat Jean-Baptiste, Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitans anciens et modernes, les guerres et les événements singuliers qui y sont arrivez… le commerce et les manufactures qui y sont établies…, Paris, G. Cavelier (et P.-F. Giffard), 1722. Voyage aux îles françaises de l’Amérique, Nouvelle édition, d’après celle de 1722, Paris, Lefebvre, 1831. Nouveau voyage aux îles d’Amérique, Paris, Théodore le Gras, 1742. Réédition Horizons caraïbes, 1979.
Monnereau, Le parfait indigotier, Amsterdam, 1765, pp. 110-116 [Téléchargeable sur Gallica].
Pour l’analyse des pratiques liées au vaudou et sa place dans la résistance et les révoltes d’esclaves, voir par exemple :
Desquiron Lilas, Racines du Vodou, essai de religion, Port-au-Prince, H. Deschamps,1990
Dumesle Hérard, Voyage dans le Nord d’Hayti ou Révélations des lieux et des monuments historiques, Les Cayes, Imprimerie du gouvernement, 1824, pp. 85-90 [https://www.researchgate.net/]. Voir aussi l’analyse de ce texte par Yves Chemla, « Voyage dans le Nord d’Hayti ou Révélations des lieux et des monuments historiques, d’Hérard Dumesle (1824), un hypotexte fondateur », Continents manuscrits, 11 | 2018, [http://journals.openedition.org/coma/3139].
Fick Caroline, The Making of Haiti. The Saint-Domingue Revolution from Below, Knoxville, University of Tennessee Press,1990. Haïti : naissance d'une nation. La révolution de Saint-Domingue vue d'en bas, traduit de l’anglais par Frantz Voltaire, préface Marcel Dorigny, Paris, Les Perséides Éditions, 2014. Voir le chapitre II. La résistance des esclaves, pp. 115-170.
Hoffmann Léon-François*, « Le Vodou sous la Colonie et pendant les Guerres de l'Indépendance », Conjonction. Revue franco-haïtienne, n° 173, 1987, pp. 109-135 [http://classiques.uqac.ca/contemporains/hoffmann_leon_francois/vodou_sous_la_colonie/vodou_sous_la_colonie_texte.html].
Hurbon Laënnec (1993), Les mystères du vaudou, Paris, Découvertes Gallimard, 2000.
Hurbon Laënnec, Dieu dans le vaudou haïtien, Paris, Payot, 1972.
Métraux Alfred, Le Vaudou haïtien, Paris, Gallimard, 1998.
Mintz Sydney, Trouillot Michel-Rolph, « The Social History of Haitian Vodou », in Cosentino Donald (dir.), Sacred Arts of Haitian Vodou, Los Angeles, UCLA Fowler Museum of Cultural History, 1995, pp. 123-147.
Pluchon Pierre, Vaudou, Sorciers, Empoisonneurs de Saint-Domingue à Haïti, Paris, Karthala, 1987.
Price-Mars Jean*, Ainsi parla l’oncle. Essais d’ethnographie, New York, Parapsychology Foundation Inc., 1928. Nouvelle édition, 1954. Ainsi parla l’oncle suivi de Revisiter l’oncle, Montréal, Mémoire d’Encrier, 2009.
Trouillot Hénock, Introduction à une histoire du vaudou, Port-au-Prince, Les Éditions Fardin, 1970.
Vaissière Pierre de, Saint-Domingue : la société et la vie créoles sous l’Ancien Régime (1729-1789), Paris, Perrin et Cie, 1909.
Déroulement de la séance
Etape | Durée | Ce que fait l’enseignant | Ce que fait l’élève |
---|---|---|---|
Temps 1 Christianisme et interdiction du vaudou | 5 à 10 min | Proposer et guider une réflexion collective autour de la question du baptême des esclaves et de l’interdiction des cérémonies vaudou, de la danse et des rassemblements festifs d’esclaves en l’appuyant sur l’étude du Code noir (articles 2, 3, 6, 16) et de quelques règlements. | Formuler, à partir des documents proposés par le professeur, quelques hypothèses pour répondre à la question du baptême des esclaves et de l’interdiction des cérémonies vaudou, de la danse et des rassemblements festifs d’esclaves. |
Temps 2 Le vaudou un syncrétisme rassembleur de la résistance | 15 - 20 min | Proposer un ensemble documentaire de textes du XVIIIe siècle (voir annexes), en faire collectivement l’analyse critique externe (date, auteur, contexte de production et de diffusion). Les élèves répartis en petits groupes, chaque groupe recevant un extrait, guider l’analyse des documents à partir d’un questionnement sur fiche :
Guider la présentation orale des réponses à la classe. | Participer oralement à l’analyse critique collective des documents. En petits groupes, répondre par écrit aux questions sur le document. Noter les mots nouveaux avec leur définition dans le glossaire historique. Présenter oralement les réponses à la classe. |
Temps 3 Les messages de libération du vaudou | 15 min | Faire relever les chants, les discours ou les paroles pour une analyse collective. | Participer à la réflexion collective sur les chants. |
Temps 4 Le vaudou un syncrétisme religieux de lutte | 15 min | À partir du relevé fait précédemment des références au christianisme et aux origines du vaudou, guider oralement la présentation du panthéon vaudou, de ses différents rites et des syncrétismes. | Participer à la présentation orale et en noter les principaux éléments sur le cahier sous forme de synthèse. |
Production attendue
Fiche d’exploitation de documents
Prise de notes et rédaction d’une synthèse
Trace écrite pour l’élève
Fiche d’exploitation de documents
Synthèse
Glossaire
Évaluation et régulation
Synthèse individuelle
Éléments de remédiation
Reprise collective
Annexes⚓
Annexe 1. Bibliographie indicative pour le professeur
Le choix a été fait d’une bibliographie importante pour permettre au professeur :
de trouver dans celle-ci des éléments pour sa formation
de retrouver le contexte textuel de la plupart des documents proposés, les ouvrages anciens étant pour la plupart consultables et téléchargeables sur Internet
de faire son choix pour adapter la séquence à l’histoire locale à partir des documents locaux figurant dans plusieurs des ouvrages cités ou de travailler avec les élèves sur des comparaisons.
Annexe 2. Documents pour la séance 1. Résister et marronner
Les documents sont donnés à titre d’exemple, pour leur exploitation en classe - ou l’exploitation de document similaires sur le plan local - avec les élèves, voir les rubriques « Ce que fait l’enseignant » et « Ce que fait l’élève ».
Annexe 3. Documents pour la séance 2. De la vision des maîtres à l’analyse des historiens
Les documents sont donnés à titre d’exemple, pour leur exploitation en classe - ou l’exploitation de document similaires sur le plan local - avec les élèves, voir les rubriques « Ce que fait l’enseignant » et « Ce que fait l’élève ».
Annexe 4. Documents pour la séance 3. Révoltes et sociétés marronnes
Les documents sont donnés à titre d’exemple, pour leur exploitation en classe - ou l’exploitation de document similaires sur le plan local - avec les élèves, voir les rubriques « Ce que fait l’enseignant » et « Ce que fait l’élève ».
Annexe 5. Documents pour la séance 4. Le vaudou et le syncrétisme, moyens et formes de la résistance
Les documents sont donnés à titre d’exemple, pour leur exploitation en classe - ou l’exploitation de document similaires sur le plan local - avec les élèves, voir les rubriques « Ce que fait l’enseignant » et « Ce que fait l’élève ».