​​L’occupation américaine par les États-Unis entre 1915 et 1934 peut être considérée comme un moment de rupture dans la lutte pour la construction d’un modèle d’État autonome en Haïti où la stabilité politique - aucun président n’arrive au terme de son mandat constitutionnel - et le développement économique et social ne semblent plus constituer un horizon d’attente : en plus d’une centaine d’années d’indépendance nationale, dans les difficultés de reconnaissance internationale et sous la pression des dettes intérieures et extérieures, les élites au pouvoir n’ont pas réussi à stabiliser la situation politique, ni à établir et développer une situation économique et sociale prenant en compte les besoins et les aspirations du peuple ; la socialisation de la paysannerie et la modernisation de l’agriculture sont laissées à elles-mêmes ; les couches populaires urbaines ont un accès très limité à l’instruction, alors que les couches sociales les plus favorisées, vivant des rentes de l’agriculture et du commerce, des importations et des exportations, envoient leurs enfants se former en Europe. À la suite de l’assassinat du président Vilbrun Guillaume Sam, le 28 juillet 1915, dans un contexte régional de domination géopolitique des États-Unis de plus en plus affirmé, toutes les options semblent fermées. La séquence a pour objectif de questionner les situations intérieure et extérieure, pour interpréter l’intervention des États-Unis sous ses différentes formes, l’occupation américaine pendant une vingtaine d’années et ses conséquences dans l’histoire et l’avenir de la nation et de l’État haïtiens.

​La démarche de la séquence a ainsi pour objectif de développer et approfondir les compétences historiques de périodisation et d’analyse critique des documents d’époque confrontés avec leur utilisation et leur interprétation au XXe et au XXIe siècles.​

L’occupation américaine d’Haïti et le processus d’institutionnalisation du modèle totalitaire (1915- 1934)